Quelques dizaines de personnes ont pu découvrir l'espace de serre collective de Moffet vendredi. Du même coup, un groupe de 17 étudiants et leur professeur de HEC Montréal passent une dizaine de jours dans la localité de l'est du Témiscamingue.

La Municipalité a également présenté deux nouveautés pour ce deuxième été d’opération : un caveau à légumes et un jardin intergénérationnel.

L'été passé, 26 jardiniers volontaires prenaient soin des plants. Cette année, ils seront 42, dont la citoyenne Éliette Roy.

Les serres, c'est un lieu pour se rassembler. En même temps, on connaît des gens et je trouve que les gens sont très gentils, se réjouit déjà Mme Roy, qui espère découvrir l’univers des conserves.

Éliette Roy fait partie des 16 nouveaux jardiniers volontaires.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

En participant aux tâches collectives, les jardiniers peuvent ramener à la maison une partie des légumes récoltés. Des paniers pour les aînés de la communauté sont aussi confectionnés.

Il y avait une grande majorité de personnes retraitées l'an passé. Ça se maintient, mais on a aussi des nouvelles recrues, des jeunes familles, qui vont venir avec leurs enfants, indique la chargée de projet Marie-Claude Légaré-Coderre.

Le groupe sera scindé en deux pour les jours de récolte, les lundis et vendredis. Mercredi, ça va être la journée de tâches collectives, précise Mme Légaré-Coderre.

Un caveau tout frais

Un nouveau caveau fraîchement construit et qui gardera les légumes au frais facilitera la conservation et la manipulation des récoltes.

Les deux employés municipaux qui accompagnent et structurent la serre collective, Jérôme Robert et Marie-Claude Légaré-Coderre et au centre, le maire de Moffet Alexandre Binette.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Il y a des chambres froides dedans, c'est là aussi qu'on va faire tout le conditionnement des légumes, comme nettoyer les légumes, peser les légumes, faire des paniers, énumère le maire Alexandre Binette.

Les semis seront aussi préparés dans ce bâtiment et un bureau de travail à l’étage y sera aménagé.

Un nouvel employé, un jardinier maraîcher municipal, veillera à accompagner les jardiniers et la chargée de projet dans leurs tâches.

Prendre de l'expansion

En 2024, c’est 1,8 tonne de légumes qui avaient été récoltés. On vise à doubler cette quantité cette année. Pour y arriver, un jardin intergénérationnel a fait son apparition.

Derrière la serre, un grand espace est alloué aux jeunes du primaire et du secondaire de Latulipe-et-Gaboury pour qu’ils puissent planter et s’occuper de leur propre jardin.

De petites affiches ont été ajoutées pour décrire les plants.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Ce matin, ils étaient presque tous ici pour venir planter leur semis, ce qu’ils ont préparé depuis déjà des semaines à l’école, rapporte le maire Binette.

Il y a des gens qui disent qu’on commence à être beaucoup de jardiniers volontaires. Moi, je pense plutôt qu’on commence à manquer de serre, donc je me dis que s’il faut qu’on en construise une autre, on en construira une autre!

Des subventions gouvernementales et du CISSS-AT financent tout ce qui a trait à la serre. C’est une chaudière de biomasse alimentée par des bûches qui chauffe tous les bâtiments municipaux, dont la serre.

Si on chauffait comme on chauffait avant, à l’huile et à l’électricité, ça nous coûterait quoi, 75 000 - 80 000 $ par année sur un budget de 550 000 $. On penserait plus à démolir des bâtiments qu’à en construire des nouveaux, image-t-il.

Des étudiants montréalais débarquent à Moffet

La municipalité est également l'hôte du campus buissonnier de HEC Montréal, où 17 étudiants mettent en pratique ce qu’ils ont appris en classe sur le développement durable.

Le nouveau caveau à légumes a été présenté aux visiteurs.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Le professeur Yves-Marie Abraham qualifie les initiatives de Moffet, telles que la serre et l’autopartage, d’une reconquête d'une espèce d'autonomie locale.

Recommencer à faire soi-même sa nourriture, bon, c’est sûr qu’ils ne font qu’une partie de leur nourriture, mais quand même, c’est déjà énorme, estime M. Abraham.

Aujourd’hui, nos vies dépendent de grands circuits économiques et commerciaux à l’échelle mondiale. On voit bien que ce sont des circuits qui sont puissants, mais très fragiles, ajoute-t-il.

L’occasion était aussi tout indiquée pour faire découvrir une région où ses étudiants n’ont pour la plupart jamais mis les pieds. Une incursion qui plaît aux étudiants, qui participent aux tâches de la serre et questionnent les résidents.

Cassandra Remy et Taïs Veranes sont deux étudiantes en gestion de développement durable à HEC Montréal.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

On apprend vraiment sur plein de choses au niveau de la nature et aussi comment vivre avec moins de choses qu’en ville par exemple. C’est vraiment intéressant et ça fait du bien, dit Cassandra Remy.

Dans ce cadre de décroissance, il y a une possibilité de croître, mais à petite échelle et d’une manière très respectueuse des autres, constate pour sa part Taïs Veranes.

Les étudiants seront sur place jusqu’au 19 juin.