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Minuit moins une pour les producteurs d’huîtres de la Gaspésie et des Îles

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L’étau se resserre autour de plusieurs ostréiculteurs gaspésiens et madelinots. Dans moins d’un mois, certains n’auront plus de mollusques à mettre en marché, car la présence de maladie dans les élevages d’huîtres des Maritimes les empêche de renouveler leur stock.

Le propriétaire de Grande-Entrée Aquaculture, Carlo Eloquin, craint pour la survie de son entreprise à très court terme. Il estime que sa production va chuter de 90 % cette année, par rapport à 2024, si rien ne change.

Cette année, je devrais vendre environ 50 000 huîtres comparativement 500 000 l’an passé, précise-t-il.

Le constat est similaire à la Ferme maricole du grand large, à Carleton-sur-Mer, où on estime que la production sera entièrement écoulée dans moins d’un mois.

On va vendre entre 50 000 et 60 000 huîtres cette année, comparativement aux 350 000 à 400 000 qu’on vendait habituellement, déplore le propriétaire William Bujold.

Et si rien ne bouge, autant William Bujold que Carlo Éloquin n’auront aucune huître à vendre en 2026.

J’espère de ne pas penser aux prochains mois, parce que je ne dors pas la nuit quand j’y pense.

L’entreprise est en péril parce que c'est certain que si on n’a pas notre produit premier pour continuer, ça va être difficile, ajoute Carlo Éloquin.

Une carte avec des zones entourées de couleurs, selon leur contamination au dermo ou à la MSX.

Plusieurs zones sont déclarées contaminées et sont réglementées au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve.

Photo : Site web de l'ACIA

L'approvisionnement dans les Maritimes désormais impossible

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) interdit le transfert d’huîtres provenant de zones déclarées contaminées par la maladie de la sphère multinucléée inconnue (MSX) ainsi que la perkinsose, aussi appelée dermo, vers les zones encore non affectées, comme la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

Ces deux maladies ne présentent aucun risque pour la santé humaine ni pour la salubrité des aliments, mais elles peuvent décimer les élevages d'huîtres et perturber leur croissance.

Des huîtres.

Selon l'ACIA, la maladie MSX entraîne la mortalité des huîtres juvéniles et adultes. Les huîtres âgées de plus de deux ans sont particulièrement touchées et le taux de mortalité peut atteindre de 90 à 95 %. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Kristina Cormier

Les producteurs gaspésiens et madelinots, qui sont nombreux à s’approvisionner en huîtres déjà matures dans des élevages des Maritimes, se retrouvent ainsi le bec à l’eau, car aucune entreprise du Québec ne peut leur fournir des mollusques.

Deux personnes sur un bateau trient des huîtres sur une table.

Le producteur d'huîtres William Bujold de Carleton-sur-Mer craint que la présence de maladies dans les Maritimes sonne le glas de son entreprise. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Selon les producteurs interrogés par Radio-Canada, une rencontre est prévue lundi entre l’Agence canadienne d’inspection des aliments et le Regroupement des mariculteurs du Québec pour faire le point sur la situation.

Au moment de publier ces lignes, Radio-Canada était en attente de réponses de l’ACIA.

Des voix s'élèvent pour autoriser les transferts entre provinces

Carlo Éloquin et William Bujold sont prêts à prendre le risque d’ouvrir leur site de culture à des huîtres provenant des zones contaminées. Ils aimeraient que l’ACIA permette à nouveau les transferts d’huîtres entre les zones contaminées et non contaminées pour sauver leurs entreprises.

La seule chose que ça peut faire, c’est de tuer des bancs d’huîtres sauvages, mais il n’y en a pas au Québec, affirme William Bujold. Je suis prêt à prendre le risque financier d'acheter des huîtres, et si elles meurent, je vais dire que c’est moi qui ai pris le risque.

En ce moment, on ne peut même pas prendre ce risque-là. Notre seule option, c’est de ne plus avoir de revenus.

Il y a beaucoup d'inconnus avec la maladie des huîtres, renchérit l’ostréiculteur madelinot, Carlo Éloquin. Est-ce que la maladie se développe dans les eaux plus froides des Îles-de-la-Madeleine?

Par ailleurs, William Bujold affirme qu’environ 3000 de ses huîtres sont mortes récemment. Des échantillons ont été prélevés par l’ACIA pour vérifier si cette mortalité est liée à la présence de la MSX ou de la perkinsose (dermo). Les résultats se font toujours attendre.

M. Bujold ne s’en cache pas. Il aimerait que le résultat soit positif et que la baie des Chaleurs soit considérée comme une zone contaminée, car il pourrait recommencer à acheter des huîtres des producteurs qui se trouvent dans les zones où la maladie est présente.

Une vision divergente

Ce ne sont pas tous les ostréiculteurs qui sont prêts à prendre le risque d’importer des huîtres contaminées dans les eaux de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Huîtres Old Harry, une entreprise d’aquaculture de Grosse-Île, travaille depuis plusieurs années à faire croître des naissains d’huître d’à peine quatre millimètres achetés au Nouveau-Brunswick. Cela prend de quatre à cinq ans pour qu’ils atteignent une maturité.

Des huîtres de différents stades de maturités.

Contrairement à la plupart des producteurs gaspésiens et madelinots qui s'approvisionnent en huîtres déjà matures dans les Maritimes, Huîtres Old Harry a commencé sa production avec des naissains, soit des embryons d'huîtres.

Photo : Gracieuseté de Huîtres Old Harry

L’entreprise madelinienne affirme détenir le plus gros stock d’huîtres actuellement au Québec, avec plusieurs millions de mollusques en mer. Huîtres Old Harry n’a pas encore entamé de commercialisation; les premières ventes sont prévues pour septembre.

Pour le directeur des opérations des Huîtres Old Harry, Alexandre Brazeau, l’interdiction de transfert des huîtres contaminées doit demeurer à tout prix.

Ça serait la pire affaire qu’on puisse faire de rentrer des huîtres possiblement contaminées. Ça serait complètement débile.

Pour moi, sur une production aquacole de plusieurs millions d’huîtres cultivés depuis quatre ou cinq ans, le risque est énorme, enchaîne-t-il. Je ne suis pas prêt à mettre en péril ma situation parce que les autres veulent survivre. On ne peut pas faire rentrer un problème, on n’a pas les recherches.

M. Brazeau souligne que la MSX a déjà décimé de nombreux élevages dans les Maritimes et que le transfert d’huîtres contaminées ne ferait qu’allonger de quelques années la survie des entreprises ostréicoles gaspésiennes et madeliniennes.

Un projet d’écloserie à Grosse-Île

Face à la situation, Huîtres Old Harry travaille à mettre sur pied une écloserie qui permettrait de produire des huîtres 100 % québécoises et mettrait fin à la dépendance envers les producteurs ostréicoles des Maritimes.

Selon Alexandre Brazeau, l’entreprise est déjà propriétaire d’un terrain à Grosse-Île où l’écloserie pourrait être construite dès l’an prochain.

Des bassins et des jets d'eau.

Une écloserie d'huître à Shippagan au Nouveau-Brunswick (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Hughes

Le directeur des opérations indique que le processus de changement de zonage de ce terrain, pour permettre des activités commerciales, est déjà enclenché et que les plans du bâtiment sont prêts.

Des pourparlers sont déjà en cours avec différents ministères pour financer le projet évalué à au moins 1,5 million de dollars.

Ce n’est pas juste un problème pour moi, c’est un problème sectoriel, j’essaie de trouver une solution pour tout le monde.

Ce dont on a besoin, c’est d’avoir un approvisionnement au Québec, pour ne plus avoir de transfert entre provinces, pour ne plus avoir de contamination, pour réduire les mortalités et l’empreinte carbone, ajoute M. Brazeau. Avoir une écloserie aux Îles-de-la-Madeleine pourrait être une bonne solution pour tout le monde.

De son côté, Carlo Éloquin de Grande-Entrée Aquaculture ne croit pas qu’une écloserie sauvera la mise à court terme pour son entreprise, considérant que les naissains d’huîtres prennent de quatre à cinq ans avant d’atteindre la maturité.

Même si on part une écloserie demain matin, c'est sûr qu’on recommence à la case de départ, souligne l’homme de 54 ans. Donc, on peut parler de cinq à sept ans avant de reprendre la commercialisation.

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