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En cette période de guerre commerciale, les minéraux critiques représentent un grand atout pour le Canada. Cependant, les investissements injectés dans le secteur sont insuffisants pour combler la demande grandissante, selon une étude publiée par l’Institut Climatique du Canada (ICC).
L’analyse révèle que d’ici 2040, la production nationale en minéraux critiques qui était évaluée à 9,2 milliards de dollars en 2023 pourrait chuter à 4 milliards de dollars d’ici 2040, soit une baisse de 56,5 %.
Cette réduction pourrait coûter cher au pays, étant donné que la demande nationale en minéraux critiques devrait atteindre 16 milliards de dollars en 2040, quatre fois plus que la production escomptée.
Nous avons constaté que la demande locale va augmenter au cours des 15 prochaines années, alors que la production locale va à son tour diminuer, soutient Marisa Beck, directrice de recherche en croissance propre pour l’institut climatique du Canada.
L’organisme de recherche Bloomberg New Energy Finance rapportait que la demande de minéraux critiques pourrait croitre de 2100 % entre 2022 et 2050, ceci en fonction du minerai et des cibles écologiques, mentionne le rapport.
Le Canada dispose de nombreuses réserves de minéraux critiques, dont le lithium, le cuivre, le nickel, le cobalt et le graphite — tous nécessaires pour produire des technologies d’énergie propre et durables — mais, il n’en exploite qu’une infime partie actuellement, selon l'étude.

Le diagramme présent dans le rapport intitulé Trajectoire critique démontre à quel point le Canada n’utilise pas assez ses ressources de minéraux critiques.
Photo : Gracieuseté de l'Institut Climatique du Canada
Pour que le Canada prenne réellement avantage du marché croissant des minéraux critiques, l’étude recommande de bonifier les investissements dans le secteur minier.
D’ici 2040, il faudrait donc injecter 30 milliards de dollars dans le secteur, pour être en mesure de répondre à la demande locale, et 65 milliards de dollars pour la demande à l’international, et ce en plus de créer une trentaine de nouvelles mines à travers le pays.
En général, le secteur minier est un secteur mondial avec des mouvements de capitaux mondiaux et de nombreuses entreprises opèrent également à l’échelle mondiale. Il est donc probable que ces capitaux proviennent de sources internationales, lance Mme Beck.
Par ailleurs, le rapport soutient que le Canada devra non seulement se débarrasser de nombreuses barrières qui ralentissent l’établissement de certains projets, mais il devra également être innovant dans son approche s’il veut attirer des investisseurs locaux et étrangers.

Marisa Beck croit que le Canada devra ouvrir une trentaine de mines d’ici 2040, pour être en mesure de maintenir une offre équivalente à la demande.
Photo : Gracieuseté de l'Institut Climatique du Canada
Aussi, l’étude suggère de négocier des contrats sur différence, signés entre le gouvernement et l’investisseur, qui permettra aux deux entités d’accepter de partager les risques liés à la volatilité des prix, en se dotant d’un prix de référence.
Grâce à cela, lorsque les prix des minéraux sur le marché seront au-dessus ou en dessous du prix que les deux entités auront fixé, l’investisseur ou le gouvernement remboursera la somme qu’il aura en surplus.

Le modèle de consentement éclairé suggéré par l'Institut Climatique du Canada.
Photo : Gracieuseté de l'Institut Climatique du Canada
Nous essayons vraiment de trouver des instruments qui limitent la charge fiscale. C’est pourquoi nous ne suggérons pas d’accorder des subventions directes aux projets, mais plutôt de conclure des accords de partage des risques dans le cadre desquels le gouvernement partage à la fois le risque de baisse et le potentiel de hausse de ces projets, explique Mme Beck.
Une idée qui ravie à Ian London, président-directeur général de l’Alliance canadienne des minéraux et matériaux critiques.
Nous devons prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur. Nous pouvons perdre un dollar pour chaque tonne d’argent ou de minerai [ou] gagner 100 dollars pour chaque robot que nous livrons. C’est un modèle économique différent, mais c’est là l’essence même du développement, indique-t-il.
Si nous ne sommes pas compétitifs sur le plan du processus commercial de base, c’est le gouvernement qui prend tous les risques, mais les entreprises doivent également s’impliquer.

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En outre, l’Institut Climatique du Canada propose aux gouvernements de développer un modèle de collaboration à plusieurs niveaux du développement des projets d’exploitation minière, avec les peuples autochtones, en priorisant un consentement libre et éclairé, afin d’éviter des litiges et autres contentieux, qui prolongeraient la réalisation des projets souhaités.
Je pense que nous avons vu par le passé que des années de litige se sont écoulées en raison de l’opposition locale ou de l’opposition des communautés autochtones […] Une participation et un consentement à la consultation solides de la part des communautés autochtones rendent ces processus plus fluides et facilitent le développement des projets, avance Mme Beck.

Ian London suggère que les gouvernements misent sur l'efficacité, en se focalisant sur la production et l'offre de minéraux critiques en demande sur le marché, et ce à des prix qui défient la concurrence.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Pour sa part, M. London croit que les différents paliers de gouvernements devraient apprendre à accepter des refus, plutôt que de vouloir convaincre les partis qui s’opposent aux projets.
Si cette communauté dit non [...] ne poursuivez pas le projet et n'essayez pas de les convaincre car, dans certains cas, ils ne s’opposent pas au projet [mais à l'exploitation minière, NDLR].
En recherchant la perfection, nous perdons ce qui est bon. Nous cherchons à maximiser les bénéfices de l’investissement sur le rendement, en n’ayant pas de coûts supplémentaires pour le projet, en rendant tout le monde heureux, souligne-t-il.

L'exploitation du Cercle de feu fait partie des nombreux projets d'exploitations qui n'ont toujours pas vu le jour jusqu'ici. (Photo d'archives)
Photo : Noront Resources
Vous ne pouvez pas maximiser chacune des dimensions. En six mois, notre meilleur ami [les États-Unis] nous a mis le pays dans une impasse parce que nous n’étions pas préparés, parce que nous cherchions la perfection, renchérit M. London.
Réduire les processus de développement des projets
Afin d’établir une trentaine de mines d’ici 2040, l’étude rappelle qu’il est crucial de réduire les processus liés au développement des projets miniers.
Pour ce faire, les temps d’évaluation de l’impact des projets miniers sur les communautés devront être considérablement réduits, sans toutefois perdre en efficacité.
Mme Beck propose une évaluation des risques à l’échelle régionale, qui comprendrait une analyse combinée de plusieurs projets, en même temps.

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On pourrait peut-être identifier les zones ouvertes à l’investissement, et celles qui ne le sont pas […] Les informations recueillies au niveau régional seront ensuite mises à la disposition des communautés de développeurs de projets, pour que les choses soient bien claires dès le départ, déclare la directrice de recherche.
L'idée est donc d'examiner plusieurs projets en même temps, de rassembler les informations qui peuvent ensuite éclairer les évaluations des projets fédéraux individuels, de les accélérer et de fournir des informations vraiment utiles à toutes les parties concernées.
Pour M. London, en lieu et place d’établir de nouvelles mines et infrastructures de développement de matériaux critiques, le Canada devrait se concentrer sur la production des minéraux critiques les plus en demande et les plus efficaces à produire.
Il faudra évaluer ce que le client veut, est-ce le plus important? Pouvons-nous le livrer plus rapidement pour saisir cette opportunité? Y a-t-il même des projets qui ont un sens? C'est le travail qu'il faut faire et s'y atteler , précise-t-il.