La pièce Michel(le), écrite et jouée par Joey Lespérance, est un hommage à son frère décédé dans des circonstances tragiques. « Michel était mon frère, elle est devenue ma soeur et ensuite, Michèle a détransitionné », raconte l’auteur et comédien qui monte sur les planches à Québec dans son premier spectacle solo.

Cette pièce est née lorsque Joey à découvert des écrits de son frère. Michel disait que son rêve était de faire du théâtre, de devenir acteur. Et puis tout de suite, je savais que j'étais pour écrire le texte dans lequel j'étais pour offrir à Michel cette opportunité-là, raconte-t-il.

La pièce est un hommage au frère de Joey Lespérance.

Photo : GAETAN NERINCX

Le décès de son frère a marqué Joey. Moi et Michel, on était deux enfants queers de la même famille, on était très très près, souligne le comédien.

J'ai décidé d'écrire son histoire parce que c'est vraiment une histoire qui sort de l'ordinaire. Et puis Michel, comme moi, on avait le même rêve, c'est-à-dire de faire du théâtre.

Le deuil de Michel a été un long processus pour Joey. C’est seulement 15 ans après la mort de son frère qu’il s’est senti prêt à raconter son histoire. Quand j’ai commencé à écrire, il y avait un élan d'auteur, une urgence, et puis ça s'est comme écrit tout seul, explique-t-il.

Et puis, à ce moment-là, je savais aussi que c'était moi qui étais pour jouer dans le spectacle, que c'était un spectacle solo.

L'œuvre explore le milieu queer montréalais des années 1970 et 1980, l’enfance des deux frères et, les souffrances du personnage principal. Joey Lespérance affirme que, malgré la gravité du sujet, une lueur d'espoir subsiste. Malgré que ça a une petite lourdeur ou une grosse lourdeur, c'est un drame, c'est très très dramatique, mais on finit dans la lumière, soutient-il.

«Michel(le)» a été joué dans plusieurs villes à travers le pays.

Photo : GAETAN NERINCX

Joey Lespérance a créé cette œuvre à Vancouver, où il a habité durant 36 ans avant de revenir s’installer à Montréal. Michel(le) a été joué dans plusieurs villes à travers le pays. Il rappelle que lors de la création du spectacle , il y a deux ans, le sujet de la transidentité n’était pas aussi polarisant qu’il l’est actuellement.

En tant qu'enfant queer, on vit un peu dans le silence parce qu'on vit quand même dans un monde hétéronormatif. Les signes qu'on reçoit, c'est qu'on devrait être hétéro. Ce parcours-là, je le décris aussi dans la pièce.

Il souhaite plus de bienveillance chez les adultes qui sont confrontés à la réalité de la transidentité chez l’enfant. Je souhaite qu’on fasse attention à la manière dont on parle à nos enfants, nos petits-enfants. Parce que l'histoire de Michel et moi, c'est l'histoire qui est arrivée à des enfants, confie l’auteur et comédien.

Miche(le) est présenté au théâtre Périscope les 3, 4 et 5 juin 2025.