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Maternelle 4 ans : cadence au ralenti au Bas-Saint-Laurent

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L’expansion de la maternelle 4 ans stagne au Bas-Saint-Laurent, entre autres par manque d’espace. La main-d’œuvre demeure fragile, mais un certain essoufflement des inscriptions est aussi rapporté dans plusieurs secteurs.

Le nombre de classes de maternelle 4 ans restera à peu près le même dans les différents centres de services scolaires de la région à la prochaine rentrée. C'est aussi le cas à l'échelle provinciale, puisque 1700 classes ont été autorisées par le ministère de l'Éducation, alors qu'il y en avait 1691 dans le réseau pour l'année scolaire qui vient de se conclure.

On le dit depuis deux ans, le manque d’espace, la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi la hausse importante du nombre d’élèves, principalement due à l’arrivée de nouveaux arrivants, sont des défis pour l’ouverture de plus de classes.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait d’ailleurs reporté, il y a deux ans, sa cible de 2600 classes de maternelle 4 ans à l’année scolaire 2029-2030, alors que l’ouverture de près de 5000 classes était une promesse phare du premier ministre François Legault lors de sa campagne électorale de 2018.

Un manque d’espace

Le Centre de services scolaire des Phares a opté pour le statu quo pour la prochaine rentrée scolaire, avec 22 classes de maternelle 4 ans, dont 3 qui combinent des enfants de 4 et de 5 ans. À Rimouski, de nouvelles écoles ouvriront leurs portes aux enfants de 4 ans, comme les écoles du Rocher-D’Auteuil, de l’Estran ou encore Élisabeth-Turgeon, alors que d’autres, comme l’école de l'Aquarelle, perdront au change.

L'édifice administratif du Centre de services scolaire des Phares.

L'édifice administratif du Centre de services scolaire des Phares

Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet

La directrice du service des ressources éducatives, Marie-Hélène Gagné, souligne que c’est le manque de locaux qui représente le plus grand frein à l’ajout de classes.

J’ai deux ou trois écoles où j’ai vraiment une demande, et c’est pour ça qu’on continue le Passe-Partout. [...] On n’a vraiment plus de locaux pour accueillir ces jeunes-là à temps plein, explique-t-elle en faisant référence au programme qui permet aux enfants d’intégrer le milieu scolaire à 4 ans, à raison d’une demi-journée par semaine.

On sait l’importance que la stimulation précoce a comme incidence sur la réussite future de ces élèves. Donc on tente le tout pour le tout pour offrir soit un service de maternelle 4 ans, soit de Passe-Partout quand on n'a pas l’espace suffisant.

Le psychologue spécialiste de la réussite scolaire et ancien professeur à la Faculté des sciences de l'éducation à l’Université Laval, Égide Royer, déplore la fermeture de classes de maternelle 4 ans dans différentes régions du Québec.

Deux jeunes élèves sortent d'un autobus scolaire.

Les CSS du Bas-Saint-Laurent reconnaissent tous que l'équilibre quant aux ressources humaines est fragile, sans toutefois le montrer du doigt comme frein majeur à l’ajout de classes de maternelle 4 ans.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Ces fermetures sont bien souvent attribuables, selon lui, à un manque d’espace, mais aussi au manque de personnel enseignant.

Imaginez, si on disait : on va couper l’éducation des adultes, faute de places. Ce serait complètement fou. Si on vous dit : on ne fera plus de maternelle 4 ans, faute d’espace… C’est bizarre.

Une diminution de l’intérêt des parents?

Le Centre de services scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup atteindra pour sa part 31 classes de maternelle 4 ans en septembre, un seuil qu’il avait déjà atteint en 2023-2024, mais qui avait dû être révisé l’an dernier. Quatre classes avaient alors dû être fermées, par manque d’inscriptions.

Ce n’était pas faute de locaux, mais faute d’inscriptions particulièrement. Certains parents préfèrent demeurer en CPE, par exemple, explique le directeur adjoint des services éducatifs et responsable de l’organisation scolaire, Sébastien Mercier.

Quatre classes seront à nouveau ajoutées pour la prochaine rentrée. Ce qui nous aide, c’est l’ouverture de la nouvelle école, l’École de la Grande Ourse, indique Sébastien Mercier. Il reconnaît qu’il serait impossible d’offrir des classes de maternelles 4 ans dans toutes les écoles du CSS. On aurait un enjeu de ressources humaines et de locaux, affirme-t-il.

Depuis quelques années, j’ai vu l’intérêt stagner. On voit qu’un des enjeux qui freinent les parents, c’est que ce n’est pas dans tous les milieux où il y a des camps de jour où les enfants de 4 ans sont acceptés.

Sébastien Mercier constate une hausse des inscriptions dans les villes qui offrent un service de camp de jour pour les enfants qui ont fréquenté la maternelle 4 ans à temps plein. C’est le cas de la ville de Rivière-du-Loup, où un groupe réservé aux enfants de 4 ans a été prévu pour soutenir les familles qui se retrouvent sans garderie pour la saison estivale.

Un bâtiment rouge du centre de services scolaires des Monts-et-Marées à Matane, baigné de soleil.

Le centre de services scolaires des Monts-et-Marées

Photo : Radio-Canada

La directrice générale du Centre de services scolaire des Monts-et-Marées, Marie-Pierre Guénette, rapporte pour sa part un ajout de deux classes de maternelle 4 ans sur le territoire, pour un total de 20 groupes pour la prochaine rentrée. Elle affirme que le nombre de classes frôle la vingtaine depuis les dernières années, mais que la clientèle n’est pas suffisante pour en ouvrir davantage.

Les retombées claires sur la réussite des élèves encouragent selon elle les parents à inscrire leurs enfants à temps plein, si bien que le programme Passe-Partout a été complètement abandonné.

Le Centre de services scolaire du Fleuve-et-des-Lacs passera de son côté de 20 à 19 classes de maternelle 4 ans en septembre. La directrice des services éducatifs, Julie Thibault, affirme que tous les élèves inscrits auront toutefois leur place. Elle souligne que lorsque le nombre d’élèves n’est pas suffisant dans un secteur, il est courant qu’une classe multiâge prenne forme.

On a de petits milieux sur un grand territoire, donc on prend les inscriptions puis on essaie d’être créatifs pour permettre le service à tout le monde.

Une petite table pour enfants est recouverte d'un jeu avec des chiffres et des lettres dans une salle qui accueille des enfants.

Enseigner le nom et le son des lettres à partir de 4 ans et 5 ans a une valeur ajoutée extrêmement importante sur l’apprentissage de la lecture, selon le psychologue spécialiste de la réussite scolaire Égide Royer.

Photo : iStock

Julie Thibault pense aussi que bien des parents peuvent déchanter lorsqu’ils réalisent qu’ils perdront leur milieu de garde pour l’été suivant l’année scolaire de maternelle 4 ans. Égide Royer abonde dans le même sens et déplore une certaine compétition avec des milieux de garde familiaux et des CPE.

Il soumet par ailleurs une solution : des ententes pourraient être conclues entre les écoles et les CPE afin que la maternelle 4 ans puisse être offerte au sein d’une garderie. Avec même un avantage, c’est que lorsque l’école finit, les jeunes ont toujours leur place en CPE pour l’été, avance le spécialiste.

Et la main-d’œuvre?

Les centres de services scolaires du Bas-Saint-Laurent reconnaissent tous que l'équilibre quant aux ressources humaines est fragile, sans toutefois le montrer du doigt comme frein majeur à l’ajout de classes de maternelle 4 ans.

Natacha Blanchet.

La présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, Natacha Blanchet (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

La présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, Natacha Blanchet, s’en montre surprise. C’est sûr qu’un enseignant qu’on place au préscolaire, bien c’est un enseignant qu’on n'a plus pour le primaire. En ce moment, les listes de rappel pour les suppléants sont vides, souligne-t-elle.

Natacha Blanchet rappelle que les syndicats avaient d’ailleurs sonné l’alarme à ce sujet devant les promesses de maternelle 4 ans universelle de la Coalition avenir Québec en 2018.

Elle souligne néanmoins le succès du programme : c’est sûr qu’il y a de belles réussites, les programmes sont bien faits et les enseignants qui sont en 4 ans sont contents. Elle estime toutefois que les politiques mur-à-mur n'ont pas leur place compte tenu des enjeux de main-d'œuvre.

L'immigration qui vient changer la donne

Si les bénéfices de la maternelle 4 ans font consensus, particulièrement pour les enfants dans une situation vulnérable, Égide Royer souhaite maintenant mettre les projecteurs sur l’immigration. Il souligne que les familles immigrantes peuvent être moins portées à inscrire leurs enfants à la garderie, mais que l’inscription gratuite au réseau scolaire, dès 4 ans, y est plus fréquente et fait toute la différence.

Nzizi Mpingi, nouvel arrivant à Rimouski, avec son fils dans les bras.

Des places de maternelle 4 ans sont volontairement laissées vacantes, notamment dans Rimouski-Neigette, pour permettre d’accueillir de nouveaux arrivants en cours d’année. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Un enfant de 4 ans est une éponge, soutient-il, et peut apprendre une langue en quelques mois à la maternelle. Ça a un impact sur l’accueil et l’inclusion des nouveaux arrivants. Mais tout ça, ça a été complètement escamoté, déplore-t-il.

Au lieu de couper les maternelles 4 ans, il faudrait les développer. De par l’impact que ça a, pas uniquement sur l’apprentissage, mais par rapport à l’accueil et l'inclusion des nouveaux arrivants qui ne parlent pas la langue.

Au Centre de services scolaire des Phares, Marie-Hélène Gagné confirme que la maternelle 4 ans fait une grande différence pour les enfants issus de l’immigration, qui sont de plus en plus nombreux dans l’ensemble des écoles du territoire.

Ça fait une différence, déjà d’avoir un milieu pour que l’enfant puisse être stimulé. Apprendre la langue parfois, la culture québécoise et socialiser... C’est vraiment important pour nous de rendre disponibles des places pour nos jeunes issus de l’immigration, indique-t-elle.

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