Les conditions météorologiques et la modification au dernier moment du parcours du marathon Mamu n’ont pas été suffisantes pour décourager les quelque 326 coureurs qui ont pris part à la 13e édition de la course, dimanche, à Uashat.

C’est une température idéale pour courir, s’est réjouie Geneviève Cyr, qui participait pour une deuxième année consécutive à la course.

Cette fois, elle a entrepris le demi-marathon. Un format qui, selon elle, s’adapte mieux au nouveau parcours, modifié 48 heures avant le début de l’événement.

Je suis contente de ne pas faire le 42 km cette année, lance-t-elle en riant. On va tourner en rond, mais c’est correct!

La pluie n'a pas dissuadé les marathoniens, dimanche, à Uashat.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

Un itinéraire révisé

La Ville de Sept-Îles avait annoncé, vendredi, qu’elle n’autoriserait pas la tenue de la course dans les rues de la municipalité, pour des raisons de sécurité.

Le coordinateur et fondateur du marathon Mamu, Roger Vachon, s’est donc vu obligé de redessiner le trajet de la course, la faisant exclusivement passer dans la communauté innue de Uashat. Les coureurs ont dû effectuer un trajet d’un peu moins de 4 km, onze fois en boucle.

Malgré cette embûche qui pesait sur sa conscience, Roger Vachon se réjouit du résultat; le marathon a accueilli presque 100 personnes de plus que l’année précédente.

L'organisateur de la course, Roger Vachon (à gauche), croit que la sécurité de cette édition était meilleure que les précédentes.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

J’ai trippé, mais en même temps, je peux dire qu’avec ce que j’ai vécu cette semaine, j’avais peur que les gens [ne participent pas], fait comprendre le coordinateur. Au contraire, le message était clair : les gens veulent ce marathon-là.

Des enjeux de sécurité

La Ville de Sept-Îles avait invoqué le manque de personnel pour assurer la fermeture des rues et le ravitaillement en eau pour les coureurs, constaté lors de la dernière édition, comme une raison notable la poussant à interdire la course dans ses rues.

Dans un communiqué, la conseillère municipale et présidente du comité de circulation, Guylaine Lejeune, affirme avoir tenté vainement de communiquer avec l’organisation du marathon Mamu depuis l’automne dernier pour pallier ces lacunes.

2:17

Le marathon Mamu a attiré des coureurs de partout sur la Côte-Nord, d'aussi loin que Kawawachikamach, et même du Bas-Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada / Paul Fontaine

Nous avons demandé à obtenir certaines confirmations avant de pouvoir autoriser l’événement dans les rues de la ville. Or, à ce jour, nous n’avons pas reçu d’informations satisfaisantes sur les mesures prises par l’organisation pour assurer la sécurité du public et des coureurs, souligne-t-elle.

De son côté, Roger Vachon reconnaît que le manque de bénévoles était un problème récurrent lors des éditions précédentes. Cependant, l’organisateur assure avoir redoublé d’efforts pour garantir la sécurité des coureurs.

Cette année, je n’ai jamais été aussi sécuritaire, dit-il. Signalisation Akua était là pour faire la signalisation au niveau des routes, j’ai quatre cadets qui se promenaient en vélos et j’ai deux voitures de police de la SPUM qui se promenaient dans la communauté pour assurer la sécurité.

Une équipe de signalisation était présente pour assurer la sécurité des coureurs.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

Bien que le coordinateur exprime sa déception face au manque de collaboration avec la Ville cette année, il reste ouvert à de futures collaborations pour les prochaines éditions du marathon Mamu. Toutefois, il ne compte pas laisser ce genre d’obstacles freiner ses ambitions.

Les gens aiment le marathon. Il va exister encore longtemps, avec la Ville ou sans la Ville, assure-t-il.

D'après un reportage d'Alban Normandin