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Manque de financement pour des projets de recherche au Nunavut

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Une hausse des coûts liés à la recherche et des financements stagnants forcent des chercheurs à raccourcir, voire annuler, leur travail sur le terrain prévu cet été au Nunavut. Plusieurs craignent des retombées négatives tant sur les projets de recherche que sur les relations avec les communautés.

Le professeur au Département de biologie, chimie et géographie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Joël Bêty, effectue depuis plus de 25 ans des suivis écologiques de différentes espèces d’oiseaux sur l’île Bylot, au nord de Pond Inlet.

Le travail terrain de son équipe est habituellement réparti sur cinq campements s’étalant sur une superficie d’environ 500 kilomètres carrés.

Joël Bêty affirme toutefois que les coûts associés à la logistique sur le terrain, dont l’utilisation d’hélicoptères, ont grandement augmenté, ce qui le contraint à réduire de moitié la durée des déplacements requis pour se rendre sur les sites étudiés. Cela signifie que son équipe et lui devront restreindre l’échantillonnage à deux campements cet été.

Je vais couvrir une beaucoup plus petite surface pour faire des inventaires, donc ça me donne des données qui sont d’un peu moins bonnes qualités [...] et ça coupe en quelque sorte des suivis à long terme qu’on essaye de maintenir sur une grande superficie, dit-il.

Quand on essaye de comprendre l’impact des changements climatiques [...] c’est vraiment important de maintenir des suivis à long terme.

Une homme regarde la caméra en souriant.

« Un des problèmes, c’est l’augmentation des coûts, mais un budget qui ne suit pas l’augmentation des coûts », affirme le professeur Joël Bêty.

Photo : Photo fournie par Joël Bêty

Au Nunavut, le Programme du plateau continental polaire (PPCP) de Ressources naturelles Canada fournit un soutien logistique à des chercheurs, notamment par le biais de son Centre d’activité logistique, situé à Resolute Bay.

Pour de nombreuses équipes de recherche, ce soutien se traduit par l’utilisation d’équipement, d’hélicoptères et de petits bimoteurs.

Un hélicoptère dans les airs au-dessus de deux chercheurs qui rangent leur équipement, sur l'île Bylot, au Nunavut, le 17 juin 2022.

Un hélicoptère de l'entreprise Custom, sous-traité par le Programme du plateau continental polaire, prend son envol sur l'île Bylot, au Nunavut, en juin 2022.

Photo : Photo fournie par Dominique Berteaux

Un soutien jugé vital

Lui aussi professeur au Département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR, Dominique Berteaux doit se rendre à l’île Bylot à la mi-juin pour poursuivre des travaux de recherche sur plusieurs espèces de prédateurs, dont des lemmings.

Dominique Berteaux affirme que l’allocation du PPCP, censée couvrir les heures d’hélicoptères, est d’environ 50 000 dollars inférieure à celle qui a été reçue en 2024. Bien qu’il soit parvenu à pallier ce manque grâce à d’autres sources de financement, le professeur s’inquiète de l’impact de contraintes budgétaires sur la recherche dans l’Arctique.

« Il y a beaucoup de recherches dans le Nord qui ne peuvent pas se faire sans le soutien du Programme du plateau continental polaire », souligne-t-il.

Un homme agenouillé tient un renard dans ses mains.

Dominique Berteaux s'intéresse au comportement et à l'écologie des mammifères, au fonctionnement des écosystèmes nordiques ainsi qu'à la conservation de la biodiversité.

Photo : Photo fournie par Dominique Berteaux

Les chercheurs s’entendent pour dire que l’appui financier offert par le PPCP n’a pas suivi la hausse des coûts causée par l’inflation ces dernières années.

Dans son budget de 2024, le gouvernement fédéral a octroyé une enveloppe de 49 millions de dollars sur 5 ans au PPCP, ainsi que 10 millions de dollars de financement en continu à partir de 2029-2030.

Malgré un financement constant, la demande pour les services du PPCP dépasse souvent les ressources disponibles, d'autant plus que les coûts d'intervention dans le Nord sont plus élevés qu'ailleurs, indique la conseillère en communications du ministère des Ressources naturelles, Maria Ladouceur, dans un échange de courriels.

Le PPCP demeure déterminé à offrir des services sûrs, efficaces et équitables, tout en répondant aux exigences opérationnelles essentielles pour assurer la pérennité de ses services, ajoute la porte-parole.

Une pancarte du Programme du plateau continental polaire, en juillet 2022.

Le Centre d’activité logistique du Programme du plateau continental polaire, près de Resolute Bay, au Nunavut. (Photo d'archives)

Photo : CBC / Dustin Patar

Moins de projets de recherche financés

À l’inflation s’ajoute une hausse anticipée des demandes de financement dans les prochaines années.

En 2024, le ministère des Ressources naturelles prévoyait une multiplication par huit de la demande en matière de logistique pour soutenir la recherche dans l’Arctique d’ici 2040, selon des informations obtenues par Radio-Canada.

Si vous augmentez la compétition entre les chercheurs, évidemment il peut y avoir un plus petit montant par chercheur, mentionne Joël Bêty.

Deux tentes installées sur l'île Bylot, au Nunavut, en juillet 2011.

Le nombre de demandes de financement pour appuyer des projets de recherche sur le terrain dans l'Arctique augmentera considérablement d'ici à 2040, selon les prédictions de Ressources naturelles Canada.

Photo : Photo fournie par Joël Bêty

Le directeur scientifique d’ArcticNet, Philippe Archambault, explique que son réseau n’est plus en mesure de financer autant de projets de recherches qu’auparavant.

Sur les 72 propositions reçues cette année, 22 ont été retenues, ce qui équivaut à un ratio de projets financés d’environ 31 %. Cette proportion était plutôt de 43 % il y a 10 ans, selon Philippe Archambault.

Il attribue notamment cette tendance à un financement stagnant dans les dernières années.

En 2019, ArcticNet a reçu un investissement fédéral d’environ 32,5 millions de dollars sur cinq ans du Réseau de centres d'excellence (RCE).

Un montant identique a été octroyé au réseau de recherche pour l’exercice financier 2024-2029, cette fois venant du ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique.

La conséquence, c’est qu’il y a moins de recherche qui se fait. Elle doit se faire plus rapidement.

Des chercheurs installent un appareil utilisé pour de l'échantillonnage marin à bord d'un navire canadien de recherche, en octobre 2024.

Philippe Archambault (au centre) et d'autres chercheurs à bord du navire de recherche NGCC Amundsen, en octobre 2024

Photo : Photo fournie par Philippe Archambault

Relations avec les communautés inuit

Philippe Archambault craint toutefois que des périodes réduites de terrain empêchent des chercheurs de présenter en personne leurs résultats aux membres des communautés ou d’effectuer des consultations publiques.

Il va être de plus en plus difficile, [pour] nous dans le Sud, de garder un lien avec les communautés autochtones si on ne peut plus faire de consultations parce qu’il nous manque du financement, anticipe-t-il.

Un lien de confiance, c’est facile à détruire [mais] pas facile à construire. Qu’est-ce qui en pâtit? C’est la quantité de recherche qu’on peut faire, conclut Philippe Archambault.

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