Dès l’été 2027, le manoir Grant devrait ouvrir ses portes au public comme centre de bien-être et de villégiature au bord du lac Témiscamingue.

C’est du moins l’objectif de Chris Fischer, homme d’affaires texan et propriétaire des lieux, qui s’est donné pour mission de terminer la construction de la plus grande maison abandonnée du Canada.

On ne touche pas à la structure, c’est déjà là. C’est vraiment juste du design intérieur, lance-t-il, mi-sérieux, mi-blagueur, en précisant que le processus devrait s'accélérer avec l’arrivée éventuelle de contractants.

Un sablage sera nécessaire pour retirer les graffitis des murs et pour conserver les murs de bois, selon le propriétaire.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Les travaux de nettoyage ont commencé cette semaine et il y a du boulot en vue : depuis son abandon, en 2008, en pleine crise financière, le manoir a été la cible de nombreux actes de vandalisme. Des animaux y ont aussi élu domicile, tout comme l’eau qui a su trouver son chemin à l’intérieur.

Grand adepte de téléréalité, Chris Fischer a invité une équipe de tournage à suivre le processus de rénovation du manoir.

Au dernier étage de la tour du manoir, un grand balcon qui s'ouvrira sur les rives de Haileybury et du lac Témiscamingue sera aménagé.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

La famille et des pièces secrètes

Au moment de notre passage, l’équipe en était à son quatrième jour de travaux et de tournage. Trois enfants de M. Fischer, Macy, Reagan et Lincoln, ainsi que deux de ses frères, David et Steve, participent à la première phase de travaux, qui devrait s’étendre jusqu’à la mi-juillet.

Les enfants du propriétaire et un de ses frères racontent leur expérience devant la caméra après avoir enlevé les débris de plusieurs pièces du bâtiment.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Ma première impression [en arrivant au manoir] a été beaucoup plus optimiste que lorsque j’avais vu des photos et des vidéos. Quand tu entres à l’intérieur et que tu vois à quel point c’est grandiose, tu peux avoir un bon aperçu de toutes les possibilités une fois que ce sera terminé, estime Reagan Fischer.

Pour David Fischer, le défi consiste à rester motivé malgré la charge de travail. La découverte de pièces secrètes a été une belle surprise. Aujourd’hui, on a trouvé deux pièces qu'on n'avait jamais vues et on est ici depuis trois jours, relate-t-il.

Une piscine et une chute d'eau telles qu’imaginées par Peter Grant figurent dans les plans du futur centre de bien-être.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Le propriétaire lance en rigolant qu’il peut profiter de sa famille présentement mais qu’il fera appel à des contractants. Pour tout ce qui est du design, tu amènes des professionnels. Je ne suis pas maçon, donne-t-il comme exemple.

Attirer des touristes comme à Hawaï

L’aménagement d’un centre où il sera possible de loger, d’organiser des activités publiques, de se ressourcer ainsi que de pratiquer des activités intérieures et extérieures sera bénéfique pour la région, selon Chris Fischer. Ce sera de l’argent qui viendra de l’extérieur, donc nous injecterons du nouvel argent dans l’économie locale, estime-t-il.

Une terrasse pourrait être aménagée à cet endroit.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Ce sera conçu dans un style "lodge", mais ce sera un centre de bien-être. Nous avons ici un très bel environnement extérieur et nous voulons donc proposer une version plus nordique des centres qui existent dans le sud comme à Malibu, à Hawaï ou en Floride.

Le manoir Grant contient déjà des espaces aménagés pour une piscine intérieure, un grand bain à remous, un théâtre et un terrain de sport.

Des surprises se cachent peut-être au fond de la piscine intérieure.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Silence, on tourne!

Une équipe de quatre caméramans et de deux producteurs et réalisateurs de Toronto demeurera sur place, à Haileybury, jusqu’à la mi-juillet. Cette production est financée par Chris Fischer et sera publiée sur YouTube pour le moment puisque aucun diffuseur n’a encore levé la main pour ce projet, bien que des discussions soient en cours.

Il s'agit d'une liberté artistique qu’apprécie le coréalisateur David Woodside mais qui vient avec certaines contraintes. C’est très important pour nous d’être très prudents avec le budget. On n’a pas de preneur de son, pas d’assistant caméra, cite-t-il en exemple.

David Woodside se plaît dans son rôle de coréalisateur et de producteur de l'émission Mansion Impossible.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

L'équipe de production compte créer des versions courtes sur YouTube et préparer des épisodes d’une heure pour la télévision. Des mesures de sécurité sont prises pendant le tournage, compte tenu de l’état des lieux.

La sécurité, c’est de toute première importance. Il n’y a pas de rampes, il y a des risques de tomber, il y a du matériel de construction, des clous et aussi beaucoup d’oiseaux et d’animaux qui vivent ici, alors il y a beaucoup de microbes, je pense, dit M. Woodside avec un sourire.

Pour dissuader les vandales, le nouveau propriétaire a amélioré son système de sécurité en ajoutant des caméras, des chiens et des gardes de sécurité.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Prochaines étapes

En quatre jours, près de 30 000 pieds carrés, soit presque l’entièreté du premier étage, ont été nettoyés de tous les débris qui jonchaient le sol. C’est un look totalement différent, dit Steve Fischer, un des frères, qui a hâte de voir le résultat sans les graffitis.

Au dernier étage du manoir, une suite nuptiale pourrait voir le jour.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

L’équipe tente de sauver le plus d’éléments possible du manoir. Toutefois, certains éléments, par exemple des fenêtres sur mesure qui font pas moins de 10 mètres, devront inévitablement être remplacés.

Tous les endroits qui laissaient fuiter de l’eau seront recouverts d’ici la fin de l’été afin que l’intérieur soit prêt à être rénové l’an prochain.

Les grandes fenêtres qui donnent une vue imprenable sur le lac Témiscamingue devront être remplacées.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly