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Dans un contexte économique incertain, les 325 homardiers madelinots ont obtenu 7,28 $ la livre pour leurs crustacés durant la première semaine de pêche, soit le prix le plus bas pour cette période depuis 2020, en pleine pandémie.
Durant les sept premiers jours de pêche, les débarquements de homard sur les quais des îles de la Madeleine ont aussi connu une baisse marquée de près de 23 % par rapport à l’an dernier, passant de 2 309 510 livres en 2024 à 1 784 271 livres cette année.
Dès les premières levées de casiers, le 5 mai, plusieurs pêcheurs ont observé une diminution des prises.
Le président de l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine (OPHIM), Rolland Turbide, estime que les vents soutenus qui se font sentir depuis le début de la pêche peuvent expliquer la situation. Il croit aussi que le homard n’est pas encore affamé, ce qui ne l’incite pas à s’aventurer dans les casiers appâtés.

Les débarquements de homard ont chuté de 23 % aux îles de la Madeleine par rapport à la première semaine de pêche de 2024.
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Rolland Turbide souhaite que le prix versé aux pêcheurs dans les prochaines semaines ne descende pas davantage, car il est déjà en deçà du seuil de rentabilité de 7,49 $ la livre, selon une étude réalisée par l’OPHIM en 2023.
Il ne faudrait pas que ça baisse en bas de 7 $ la livre, lance-t-il. On sait que ce n’est pas le manque de volonté des producteurs, on sait que c’est le marché. La Chine, c’est un bon marché, mais la taxe de 25 % qu'elle a mise sur le homard canadien, c'est là qu’est notre déficit.
Il faudrait peut-être bien essayer de trouver des marchés ailleurs. C’est là qu’il est, le problème.
En Gaspésie, où la majorité des homardiers ont lancé leur saison le 26 avril, les pêcheurs qui ont vendu leurs captures à l’entreprise E. Gagnon et fils ont obtenu 7 $ la livre pour la première semaine et 7,28 $ la livre pour la deuxième. Dans les dernières années, les industriels gaspésiens se sont collés au prix fixé par le plan conjoint madelinot pour payer leurs pêcheurs.

En Gaspésie, E. Gagnon et fils a offert 7$/lb à ses pêcheurs pour la première semaine de pêche et 7,28$/lb pour la deuxième. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Des acheteurs satisfaits
Si les pêcheurs espéraient davantage, les industriels gaspésiens et madelinots qui achètent le homard semblent satisfaits des prix obtenus sur les marchés en ce début de saison.
Le vice-président d'E. Gagnon et fils, Bill Sheehan, affirme que les scénarios catastrophes liés à la guerre commerciale ne se sont finalement pas avérés.
Avec l’environnement économique, ce qui se passe avec les États-Unis, les tarifs de 25 % sur les produits canadiens en Chine, on s’attendait au pire, dit-il. Finalement, avec la fête des Mères, la demande a été bonne, et les captures sont en baisse, donc le prix a augmenté un peu.
On s’attendait à pire que ça. On entendait toutes sortes d’histoires au show de Boston. On est en bas des prix de l’an passé, mais ce n’est pas alarmant.
Le président des Pêcheries Léomar et de Poisson frais des Îles, deux entreprises qui achètent le homard d’environ 80 pêcheurs madelinots, abonde dans le même sens.
Les quantités débarquées ont diminué aux Îles, en Nouvelle-Écosse aussi, et il y a des zones où on n'a pas encore commencé à pêcher encore, indique Christian Vigneau. Ça nous a donné la chance d’écouler le stock à un bon prix pour la première semaine.

La valeur des exportations canadiennes de homard s'est élevée à 2,94 milliards de dollars en 2024.
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Christian Vigneau affirme que la majorité du homard qu'il a acheté s'est vendu sur le marché canadien, bien qu'il ait aussi exporté une partie des premières captures vers les États-Unis.
Les tarifs de la Chine
Christian Vigneau et Bill Sheehan croient que la pause de 90 jours sur la majeure partie des droits de douane entre les États-Unis et la Chine pourrait profiter au homard canadien.
Les Américains ont moins de homard que les années précédentes, explique Bill Sheehan. Si les États-Unis sont capables d’en exporter en Chine, c’est certain que ça fera une plus grande place pour nos produits sur le marché américain. Ce sont de bonnes nouvelles.
Ça devient plus intéressant pour les États-Unis d’exporter du homard en Chine, renchérit Christian Vigneau. On va voir si ça va nous ouvrir les portes de ce côté-là de la frontière.
Le président des Pêcheries Léomar et de Poisson frais des Îles espère que Pékin supprimera ses tarifs de 25 % sur le homard canadien, car l’industrie de la pêche est fortement touchée.
Ça touche tout le monde, tout le monde vend à des grossistes qui exportent en Chine, affirme Christian Vigneau. Quand on a vu l’annonce des tarifs en Chine, pour nous, c’était aussi pire que si c’était aux États-Unis. Les tarifs de la Chine, ça vient faire une différence pour le produit vivant, c’est certain.
Selon les chiffres préliminaires de Pêches et Océans Canada, 65 % du homard canadien exporté à l'international a pris la route des États-Unis en 2024 pour une valeur de 1,9 milliard de dollars, majoritairement sous forme transformée. La Chine a reçu 19 % des exportations canadiennes pour une valeur de 569 millions de dollars, principalement sous forme de homard vivant.
Les exportations canadiennes de homard vivant ont été légèrement plus importantes en Chine qu'aux États-Unis en 2024, pour une valeur respective de 490 millions de dollars et de 487 millions de dollars.