En pleine négociation pour le renouvellement de leur convention collective, la Fraternité des policiers de Québec qualifie de « manque de respect total » la décision de l'administration Marchand de hausser le salaire du chef du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), Denis Turcotte.

Dans un sommaire décisionnel rendu public lundi, on apprend que la Ville de Québec a décidé de majorer de 15 % la rémunération de Denis Turcotte, qui gagnera désormais 282 075 $ par an.

L'administration du maire Bruno Marchand justifie cette hausse en évoquant la complexité grandissante et [les] nombreux enjeux générés par la criminalité émergente au sein du territoire de la Ville de Québec . La Capitale-Nationale est aux prises avec une guerre dans les rangs du crime organisé et l'augmentation de certains types de crimes.

Le maire de Québec Bruno Marchand (à gauche) aux côtés du chef de police Denis Turcotte. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Nous sommes littéralement outrés

Sans minimiser le travail du chef du SPVQ, la Fraternité des policiers de Québec s'explique mal cette hausse de salaire, qui survient alors que les policiers vivent les mêmes enjeux.

Nous sommes littéralement outrés que les policiers sur le terrain ne bénéficient pas de la même reconnaissance. C’est un manque de respect total de la direction générale de la ville de Québec envers l’ensemble de ses policiers, dénonce la Fraternité dans un communiqué diffusé mercredi.

Les agents du SPVQ sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2023. Leur litige devra se régler en présence d'un arbitre en raison de l'échec du processus de médiation. Le syndicat qui représente les policiers de Québec s'insurge que Denis Turcotte ait obtenu des gains sans se soumettre à ce processus.

Comment peut-on expliquer que notre convention collective soit échue depuis plus de 18 mois et que parallèlement à cela, l’employeur accorde une augmentation supplémentaire de 15% au directeur dont le contrat de travail avait déjà été dument été renouvelé?

Rappelons que puisque les policiers sont considérés comme des services essentiels, ils ne peuvent utiliser la grève comme moyen de pression.

Nos membres revêtiront dès demain le port du pantalon de camouflage/jeans question de manifester une fois de plus leur insatisfaction face à la situation, promet le syndicat des policiers de Québec.

« Manque de jugement »

La Ville a fait preuve d'un manque de jugement dans ce dossier selon Stévens Melançon, chef du parti d'opposition Équipe priorité Québec.

Le conseiller Stevens Mélançon qualifie de «malhabile» la décision de la Ville. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

La convention collective des policiers n'est pas réglée, et on va augmenter le chef de police à cause de la complexité de son travail, je ne mets pas ça en doute, mais je trouve que c'est malhabile. C'est quoi le message qu'on envoie avec ça?  a-t-il réagi mercredi en marge du dernier conseil municipal avant la pause estivale.

Plus de détails à venir.