Les patients orphelins de Sept-Îles et de la Minganie ont de grandes difficultés à obtenir des rendez-vous auprès d'un médecin. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord indique que la pénurie de personnel limite sa capacité à rendre des plages horaires de rendez-vous disponibles au Guichet d'accès à la première ligne (GAP).

Pour la semaine du 10 mai, par exemple, le CISSS répertorie 311 demandes de consultation de citoyens au GAP. Parmi eux, 109 ont pu obtenir une consultation et 66 autres ont été redirigés vers un service différent, ce qui laisse 136 personnes sans rendez-vous.

Le CISSS indique aussi que le délai de prise en charge moyen des demandes est de quatre heures pour les cas prioritaires et de dix heures pour les cas non prioritaires.

Les personnes qui demandent des services de santé via le GAP sont celles qui n'ont pas de médecin de famille, un groupe qui s'est agrandi au cours des dernières années sur la Côte-Nord.

Évolution du nombre de patients orphelins sur la Côte-Nord de mars 2022 à mars 2025

En date du mois de mars 2025, le CISSS dénote que 14 436 personnes étaient en attente au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF).

L'institution nuance toutefois que les groupes de médecine de famille (GMF) permettent à près de la moitié de ces personnes d'avoir des rendez-vous.

L'enjeu d’accès à une consultation est donc plutôt vécu par ceux et celles qui n'ont ni médecin de famille ni accès à un GMF.

Le CISSS mentionne que c’est la pénurie de main-d’œuvre dans le milieu de la santé qui limite les rendez-vous disponibles pour ces patients orphelins.

Le président de l'Association des médecins omnipraticiens de la Côte-Nord, Guillaume Lord, fait le même constat. Il souligne que le nombre de médecins de famille est toujours insuffisant dans la région.

Le départ de certains d’entre eux à la retraite, des médecins qui laissent derrière eux de grosses clientèles, fait partie de la problématique, selon lui.

Guillaume Lord constate tout de même que l'arrivée du GAP et les groupes de médecins de famille permettent aux patients orphelins d'avoir un accès simplifié à un professionnel de la santé. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

On a de la difficulté à recruter pour remplacer ces médecins-là, et les nouveaux médecins qui arrivent, c'est rare qu’ils vont faire 100 % de prise en charge. Donc ils ont aussi des tâches hospitalières, des tournées et des gardes aux urgences, explique Guillaume Lord.

Le président de l'Association estime que la région se porterait mieux avec de 40 à 50 médecins de famille supplémentaires, ce qui nécessite de redoubler les efforts de recrutement dans la région, selon lui.

Avec des informations de Raphaëlle Laverdière et Nazdar Roy