Language

         

 Publicité par Adpathway

Les nouvelles règles en immigration sonnent le glas de son aventure québécoise

6 day_ago 11

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Un samedi matin pluvieux, Deiber Fallas s’envole en direction du Costa Rica depuis Québec. Une partie de lui est heureuse de retrouver sa famille, mais une autre est triste de mettre fin à un projet qu’il aurait voulu poursuivre. En raison des nouvelles règles canadiennes en matière d’immigration, son entreprise n’a pas pu renouveler son permis de travail. Il doit donc quitter le pays.

Quelques minutes avant de franchir la sécurité à l'aéroport de Québec, l’homme de 35 ans se dit stressé, mais fier d’être parvenu à son premier objectif : apprendre le français.

Je ne peux pas dire que je suis fâché , j’aurais voulu rester plus longtemps pour améliorer mon français. J'aime la vie ici, le Québec. Beaucoup de personnes n’aiment pas le froid, mais moi, j’aime le froid.

En 2022, en pleine crise de main-d'œuvre, il est arrivé à Lévis avec un permis fermé pour travailler chez Clean international, une entreprise de nettoyage spécialisé, pour assainir des usines de transformation alimentaire.

Or, depuis septembre dernier une entreprise ne peut plus faire des demandes de permis pour des travailleurs étrangers temporaires payés à bas salaire si cette main-d'œuvre représente plus de 10 % de ses employés.

Malgré des démarches avec des avocats spécialisés, il n’y avait rien à faire. Pas possible de renouveler le permis de Deiber. Son employeur l’a avisé ce printemps qu'à la fin juin il devait quitter l’entreprise.

La modification qui a tout changé

Lors de son départ, il est accompagné par Felipe Lima, un Brésilien qui, en 2019, a fondé une entreprise pour accueillir des travailleurs étrangers. En cinq ans, il a offert des centaines d’ateliers d’information sur l’immigration, et a accompagné environ 200 familles à s'établir au Québec. Mais à l'automne 2024, tout a changé.

À cause des derniers changements des règles, on a perdu 95 % de nos contrats, se désole-t-il.

Felipe Lima.

Felipe Lima a accueilli environ 200 familles au Québec entre 2019 et 2024, mais des modifications aux règles d'immigration ont fait fondre sa clientèle.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

En décembre 2024, il a congédié ses 11 employés au Québec et au Brésil et a fermé son entreprise. Désormais, il gère les départs d'employés étrangers de Clean international.

C’est toujours triste de les voir partir [les travailleurs]; toute l'énergie positive que j’avais dans l'accueil, plein d’espoir, plein de nouveaux défis, je les vois dans l’inverse. C’est des gens qui ont dédié toute leur vie, qui ont tout lâché ce qu’ils avaient dans leur pays, pour venir ici.

Dans son nouveau rôle, il reconduit les travailleurs à l'aéroport, vide les appartements loués par l’entreprise, dispose des biens que les travailleurs ne peuvent emporter avec eux et assure le bon état des lieux avant de remettre les clés aux propriétaires.

Assez de travailleurs sur le territoire

Chez Clean international, plus de la moitié des quelque 625 employés sont issus de l’immigration. Une quarantaine de pays sont représentés. Environ 12 % de sa main-d'œuvre est composée de travailleurs étrangers temporaires (TET), explique le vice-président des ressources humaines, Hugo Proulx.

En raison de la nouvelle règle fédérale, l’entreprise ne peut pas renouveler les permis des travailleurs qui viennent à échéance.

C'est toujours déchirant de les voir partir, de faire ce choix- là, alors qu’on les a accompagnés en francisation, en intégration au niveau de la culture et puis qu’ils donnent un très bon résultat, qu’ils sont contents au Québec.

Selon lui, accompagner les travailleurs jusqu'à la fin est dans la norme des choses et une manière d’exprimer la gratitude de l'entreprise pour le travail accompli par les TET.

Hugo Proulx derrière son bureau.

Clean International compte 625 employés partout au Québec, affirme Hugo Proulx, le vice-président des ressources humaines.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

Le portrait de la main-d'œuvre a changé lors des 18 derniers mois, et l’entreprise parvient maintenant à trouver des employés, souvent parmi les immigrants déjà sur le territoire. Mais il faut tout de même former ces personnes et espérer qu’elles restent au sein de l’entreprise.

Apprendre le français

Pendant ses trois années au Québec, Deiber Fallas a suivi des cours de français offerts par son entreprise. En se levant, il écoute de la musique francophone sur un haut-parleur portatif. Sa liste d'écoute compte des chansons des Cowboys Fringants, de Jacques Brel, d'Edith Piaf et même de La Bolduc.

C’est bon. J’aime tout ça, dit-il, en ajoutant qu’il a un penchant pour la musique ancienne, que ce soit en français ou en espagnol. S’il a consacré beaucoup d’effort à l'apprentissage de la langue, il n'aspire pas nécessairement à la résidence permanente au Québec.

Une fois les bagages enregistrés, Felipe serre la main de Deiber en lui souhaitant bonne chance. Pour un homme qui a passé des années à aider des immigrants à réaliser leurs rêves, il trouve son nouveau travail déchirant.

C’est comme si les rêves ne marchaient plus, [ils se disent] : "C’est plus possible, je ne peux plus rien faire, je retourne dans ma mauvaise réalité" , dit Felipe Lima.

Un passeport sur un comptoir.

Deiber Fallas est retourné au Costa Rica à la fin juin.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

Il va continuer à accompagner des travailleurs dans leur départ jusqu'à ce que son employeur atteigne le seuil de 10 % imposé par le Canada. Mais ensuite, il se tourne vers d'autres défis au sein de l’entreprise, loin des rêves d’immigration. Il doit se préserver, estime-t-il.

Il faut savoir absorber, mais pas trop, parce que si tu absorbes cette énergie, ce n’est pas bon.

Deiber Fallas monte dans son vol transportant le violon qu’il n'est pas parvenu à apprivoiser lors de son séjour. Il l’offrira à sa nièce.

Avant de venir au Québec, il travaillait comme policier au Costa Rica, mais l'instabilité politique dans son pays fait en sorte qu’il ne souhaite pas retrouver son ancien emploi. Il ne sait pas quel travail l'attend, mais il caresse toujours le rêve d'une vie au Québec. Il a déjà entamé des démarches pour trouver un autre emploi ici.

Felipe quitte l’aéroport pour vider l’appartement de Deiber. Tout le processus sera à recommencer encore et encore dans les jours suivants. Il accompagnera cinq autres travailleurs de l’entreprise dans leur départ.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway