Les élèves du premier cycle du secondaire de Kitcisakik n’auront plus à s’exiler à Senneterre pour poursuivre leurs études.

Le conseil de bande de la communauté anishnabe établie dans la réserve faunique La Vérendrye a annoncé jeudi que dès la prochaine rentrée scolaire, les élèves de première secondaire pourront étudier directement dans la communauté.

Un nouveau bâtiment sera construit pour accueillir tout le premier cycle, soit ceux de la première année et de la deuxième année du secondaire, à compter de septembre 2026.

Jusqu'à maintenant, les enfants devaient faire une heure et demie de route matin et soir pour fréquenter l'école secondaire La Concorde à Senneterre.

Ce qu’on dit à ces jeunes-là, c’est que vous allez devoir faire trois heures d’autobus pour aller étudier dans une école provinciale, dans un milieu que vous ne connaissez pas, dans une école qui ne représente pas nécessairement votre culture, raconte le directeur de l’éducation par intérim, Jean-Maurice Matte.

Le directeur de l'éducation par intérim de Kitcisakik, Jean-Maurice Matte.

Photo : Radio-Canada / Clara Fortin

Cette situation avait des conséquences sur la persévérance scolaire, selon l’enseignante Corie Charbonneau, qui explique que plusieurs élèves perdaient de la motivation, multipliaient les absences et finissaient par décrocher.

J’ai un élève qui me disait : "Je suis trop petit pour aller à Senneterre, madame", raconte-t-elle.

Ces deux années leur permettront de gagner en maturité et en confiance pour être davantage capables de relever les défis auxquels ils auront à faire face pour le reste de leur parcours scolaire, ajoute-t-elle, précisant qu’il n’est pas question pour l’instant d’offrir le reste des études secondaires à Kitcisakik.

Elle croit que ce modèle permettra de mieux diriger les élèves vers le meilleur parcours pour eux après la deuxième année du secondaire, que ce soit vers l’école secondaire ou dans un autre programme qui mène à une formation professionnelle, par exemple.

On a vu beaucoup d’avantages à avoir le premier cycle du secondaire. C’est le maintien des jeunes deux ans de plus dans la communauté, un rythme de vie plus collé à la réalité de la communauté, progression [scolaire] favorisée par petits groupes, ajoute Jean-Maurice Matte.

Le vice-chef du conseil de la nation Anicinapede Kitcisakik, Kevin Papatie a quant à lui tenu à souligner les efforts des élèves, des enseignants et de toute la communauté.

Bravo pour vos coups de crayon, la persévérance, et à nos profs pour leur dévouement d’avoir accompagné nos élèves.

Deux enseignantes assureront l’enseignement de toutes les matières de la première année du secondaire. La première cohorte compte huit élèves.