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Le risque d'une grève générale illimitée de 13 000 éducatrices des Centres de la petite enfance (CPE) du Québec n'est pas écarté. Le vote sur l'entente de principe a été rejeté dans plusieurs régions par les syndiquées affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Nous étions très fâchées quand on nous a présenté l’entente, raconte Line Desrosiers, éducatrice au CPE la Bottine Filante, à Montréal. C’était comme un coït interrompu, ajoute Julie Poitras, éducatrice au CPE Topinambour, à Montréal.
Selon les détails de l'entente, que nous avons obtenus, la CSN n'a pas fait de gain salarial par rapport aux autres syndicats, malgré 13 jours de grève. Les éducatrices des autres syndicats avaient ratifié des ententes, au début de l’année, sans débrayer.
Le vote est tellement divisé : il y a celles en colère et celles qui ont peur.
La CSN recommandait à ses membres d’approuver l’entente, mais une majorité d’éducatrices l’a rejetée dans les régions de Montréal, de Laval, de Québec, de Chaudière-Appalaches et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Selon nos sources, à Montréal et à Laval, une grogne interne a poussé une partie de l’exécutif syndical à se dissocier de l’entente, devant l’Assemblée regroupant les membres réunis pour voter.

Assemblée générale des éducatrices de CPE des Laurentides pour le vote sur l'entente
Photo : Facebook/CSN
L’entente a été toutefois approuvée en Outaouais, en Montérégie, en Estrie et en Mauricie, de même que dans les Laurentides et Lanaudière. Quelques régions devaient encore voter jusqu’à dimanche.
Le résultat final devrait ainsi être connu cette semaine, et il s'annonce serré, selon nos sources.
Pour que l'entente soit ratifiée, la CSN doit obtenir une double majorité : la majorité du vote des membres, mais aussi la majorité des CPE affiliés.
Sollicité par Radio-Canada, le syndicat a refusé de faire des commentaires. Le cabinet de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a aussi décliné l'invitation.

Sonia LeBel, la présidente du Conseil du Trésor. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Même augmentation que les autres employés de l’État
Le gouvernement a offert aux éducatrices une augmentation salariale de 17,4 % sur cinq ans. C’est la même hausse qu’ont obtenue les autres employés de l’État.
Québec a toutefois bonifié cette hausse jusqu’à 21,65 % pour les éducatrices qualifiées en début de carrière. Leur salaire d’entrée passerait à 25,15 $ de l’heure.
Mais ce n’est pas suffisant, selon Line Desrosiers. On a un rattrapage à faire sur les autres métiers.
On ne part pas de la même base que les autres membres du secteur public, ajoute Julie Poitras.
Le salaire d’entrée d’une éducatrice de CPE rejoint ainsi celui des éducatrices en service de garde scolaire, ce qui devrait contenir la migration des travailleuses d’un réseau à l’autre.
Depuis trois ans, 10 000 éducatrices de services de garde à la petite enfance ont quitté leur profession, souvent découragées par le salaire et les conditions de travail. Pour les mêmes raisons, les étudiantes désertent également la formation collégiale.
Les filles se disent qu’elles vont faire plus d’argent en travaillant ailleurs, explique Julie Poitras. Certaines éducatrices ont migré vers le commerce de détail. D’autres doivent cumuler deux emplois.
Travailler plus pour gagner plus
Le gouvernement a inscrit dans l’entente un incitatif à travailler plus d’heures. C’était une volonté affichée par la ministre Sonia LeBel. Ainsi, une éducatrice bénéficiera d’une prime horaire de 7 $ de la 36e à la 39e heure de travail dans la semaine, puis de 17 $ à partir de la 40e heure de travail.
Le spectre d’une grève à la rentrée
La CSN a obtenu des avancées sur certaines primes, par rapport aux autres syndicats, mais pas assez pour convaincre Julie Poitras. Elle est persuadée que les éducatrices feront une grève générale illimitée en septembre.
Cette option, selon nos informations, serait étudiée par le syndicat, en raison de la pause parlementaire estivale, afin de se donner également du temps pour mobiliser à nouveau les membres et d’avoir un meilleur impact dans les négociations.
La grève a déjà privé les parents de 50 000 enfants de leurs services de garde durant 13 jours depuis le début de l’année.
Selon nos sources, certains exécutifs régionaux de la CSN ont mis beaucoup l’accent sur la peur d’une grève générale illimitée pour inciter les éducatrices à approuver l’entente. Le syndicat aurait aussi évoqué une grève de six à huit semaines qui appauvrirait les éducatrices.
La CSN aurait en outre indiqué que le gouvernement était inflexible et qu’il serait difficile d’obtenir plus de gains.
Dans une vidéo partagée aux éducatrices, un groupe baptisé Comité de lutte militante CPE dénonce le mépris du gouvernement et une entente cheap.
Ce n’est pas une entente, c’est un abandon, concluent ces syndiquées.