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Jouer au football avec contact : un rêve chéri par plusieurs jeunes femmes est désormais une réalité en Mauricie-Centre-du-Québec, avec la naissance des Battle Angels, la première équipe récréative de football féminin dans la région.
Elles ont entre 18 et 38 ans, proviennent de différentes municipalités, et s’entraînent à Trois-Rivières plusieurs fois par semaine pour faire partie de cette formation, qui dispute sa saison inaugurale dans la Ligue centrale canadienne de football féminin.
Certaines n’avaient jamais joué avec un ballon ovale avant le début de l'aventure, qui s'est amorcée en 2023 avec la création de l'équipe et les premiers entraînements.
Je ne connaissais pas les noms techniques, je ne connaissais aucun jeu, je regardais ça pour le plaisir, au Super Bowl, mais je ne connaissais rien du football, raconte Allyson Beaulieu, une joueuse de tout au plus 1 mètre 60.
La jeune maman de 24 ans, qui a joué au basketball et fait du cheerleading au secondaire, cherchait une activité pour se remettre en forme après la naissance de son fils, qui a aujourd’hui 10 mois. C’est vers le football avec contact que la Trifluvienne s’est tournée.
Le fait que l'équipe commençait, ça m'a déstressé, parce que tout le monde est dans une optique d'apprentissage, autant les coachs que les coéquipières.

Allyson Beaulieu apprécie particulièrement le caractère inclusif du football. (Photo : 11 juin 2025)
Photo : Radio-Canada / Raphaël Poliquin
Sa coéquipière Camille Luneau-Gagné parle avec émotion de sa passion qu’elle peut enfin vivre au grand jour.
Le football contact, c'est de pouvoir frapper quelqu'un. J'ai toujours voulu faire ça!
La joueuse de ligne offensive avoue avoir grandi avec le football, un sport qu’elle adore et qu’elle regarde la télé tous les dimanches.
Je n’ai jamais pu jouer au secondaire, donc de pouvoir avoir une ligue comme ça, c’est aussi de donner une chance aux femmes qui ne l'ont pas eue au secondaire, ajoute la native de Drummondville âgée de 25 ans. C'est un rêve qui se réalise, depuis que j'ai 12 ans, je dis que je veux jouer au football.
Si certains sports d'équipe féminins, comme le hockey et le soccer, gagnent en popularité avec l'arrivée de ligues et de formations professionnelles, comme la Victoire et les Roses, pour d'autres sports, tout est à bâtir. C’est le cas du football féminin avec contact.

Camille Duquette est très fière d’avoir pu rassembler des joueuses de football.
Photo : Radio-Canada / Raphaël Poliquin
Camille Duquette a trimé dur pour jeter les bases de cette équipe. L’ancienne joueuse des Estacades de Trois-Rivières ne voulait pas accrocher ses crampons à la fin de ses études secondaires. La jeune femme de 20 ans s’est vite aperçue que les options étaient plus que limitées, mais elle n'a pas baissé les bras pour autant. La Mauricie et le Centre-du-Québec n’avaient pas d’équipe féminine pour les 18 ans et plus; elle a décidé d’en bâtir une.
Beaucoup de recherches, beaucoup de détermination, beaucoup de temps, et beaucoup de passion aussi! C'est énormément de fierté, pour vrai c'est un petit rêve de jeune fille qui s'est passé.
Elle a convaincu son père, Martin, qui ne connaissait pas grand-chose au football, de plonger avec elle.
Je suis celui qui classe les papiers!, dit en riant celui qui est devenu le responsable de l’équipe. Farce à part, je fais le recrutement, je visite les écoles, c'est moi qui cherche les commanditaires, parce que vous savez, une équipe de football à partir de 0, c'est 45 000 $ que ça coûte.
Coacher des femmes
Celui qui a été l'entraîneur de Camille au secondaire est vite devenu un allié dans le périple. Mais pour Jean-Michel Dussault, pas question de traiter différemment les joueuses.
J'aborde ça comme n'importe quelle équipe que j'ai coachée, indique l'entraîneur. J'ai gardé la même mentalité que “vous jouez au football, donc je vais vous apprendre les techniques nécessaires pour réussir.”
Je ne fais pas de “C'est des femmes, il faut que je fasse attention”, non, on va jouer au foot.
Pour l'instant, seules les joueuses de plus de 18 ans peuvent faire partie des Battle Angels, mais l'organisation souhaite à plus long terme créer une équipe junior.
Un jour, voir du football féminin professionnel, ça serait un rêve, mais je ne me fais pas trop d’illusions; pour l'instant, j'aimerais pouvoir l'amener juste pour les plus jeunes, mentionne Camille Luneau-Gagné.

Les Battle Angels ont été créées en 2023 avec les premiers entraînements et ont disputé une première saison au printemps 2025. (Photo : 11 juin 2025)
Photo : Radio-Canada / Raphaël Poliquin
Il y a encore du chemin à parcourir pour prouver que les filles ont leur place au football avec contact, estime par contre Martin Duquette, qui est prêt malgré tout au combat.
Il y a beaucoup d'éducation à faire sur le potentiel des filles, reconnaît le responsable de l’équipe. Tu sais, j'ai trois filles, et je leur ai toujours dit : “Ne laisse jamais quelqu’un te dire que tu ne peux pas le faire. Il faut que tu aies une tête de cochon pour aller jusqu'à tes rêves.” Mes trois filles dépassent largement ce à quoi je m'attendais d’elles.
Grâce à leur deuxième place au classement de la saison, les Battle Angels de la Mauricie-Centre-du-Québec sont assurées d'une place en finale, le 29 juin. Le défi sera de taille : elles affronteront le Blitz de Montréal, la formation qui a pavé la voie au football féminin depuis sa création en 2001.

Martin Duquette n’était pas friand des tatouages, mais il n’a pas hésité à se faire tatouer le logo des Battle Angels avec sa fille Camille.
Photo : Radio-Canada / Raphaël Poliquin
La finale sera disputée à Sainte-Thérèse... et preuve que, gagne ou perd, les Battle Angels sont là pour de bon, plusieurs membres de l'équipe sont ancrés à vie dans cette première formation de football féminin avec contact de la région.