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«Essayez d'être transparent», a demandé le juge à Stéphan Huot qui peinait à se souvenir de certaines de ses transactions. «Contrairement à ce qu'on peut penser, je n'ai rien à cacher», a assuré le promoteur immobilier déchu à l'origine de la plus grosse faillite jamais vue au Québec.
Stéphan Huot a témoigné pendant deux jours cette semaine — lundi et jeudi — dans le cadre de sa faillite personnelle et de celle de ses entreprises, dont les dettes se sont élevées à près de 1,2 milliard de dollars.
L’interrogatoire du failli vise à faire la lumière sur les causes de sa débâcle et sur la manière dont il a géré ses finances et ses actifs.

Stéphan Huot au palais de justice de Québec, le 16 juin.
Photo : Radio-Canada
Le syndic Leblond et Associés, responsable du dossier, estime qu’il reste environ 375 millions $ en créances. Huot, lui, affirme que la vente des actifs de ses nombreuses entreprises a jusqu’ici permis de rembourser plus d’un milliard.
Ç’a été un choc
L’interrogatoire de Stéphan Huot a débuté lundi devant le juge Jean-François Émond de la Cour supérieure.
D’entrée de jeu, l’avocat du syndic, Me Christian Roy, lui a demandé comment il s’était rendu au palais de justice de Québec. En pick-up F150 gris, a répondu l’homme d’affaires, dont les entreprises ont déjà employé jusqu’à 650 personnes.
Il affirme aujourd’hui gagner sa vie comme consultant et habiter une maison louée, à Beaupré, pour 3500 $ par mois.
Huot a décrit avec fierté les nombreux projets immobiliers qu’il a menés, multipliant les superlatifs et parlant de ses réalisations avec une certaine nostalgie.
Devant ce portrait, le juge Émond lui a lancé : Qu’est-ce qui explique la déconfiture?
C'est une très bonne question, a laissé tomber Huot.
Il a expliqué que tout s’est écroulé en 2021, lorsque Robert Giroux, qui recrutait des investisseurs pour financer ses projets, lui a annoncé qu’il ne le soutiendrait plus. Ç’a été un choc, a-t-il confié.

Robert Giroux est présent au palais de justice pour assister à l'interrogatoire.
Photo : Radio-Canada
Plus tôt durant l’interrogatoire, Huot avait expliqué avoir réalisé d’importants profits dans diverses transactions grâce au soutien de Giroux. Robert, c’était mon grand chum, a-t-il dit, avant de préciser aussitôt à l’époque.
Robert Giroux assiste aux audiences. Il est lui-même poursuivi pour 150 millions $ par des investisseurs qui s’estiment lésés.
Stéphan Huot a insisté sur plusieurs transactions lucratives, impliquant des dizaines de millions de dollars, dont plusieurs réglées cash, a-t-il souvent répété.
Il affirme s’être fié à son flair, sans véritable repère ni père spirituel pour le mettre en garde dans son ascension.
Il y a tellement de millions dans votre histoire, j’ai de la misère à vous suivre, a laissé tomber le juge Émond à un moment, en levant les bras.
Luxueux chalet
Au deuxième jour de l’interrogatoire, jeudi, l’avocat du syndic s’est longuement intéressé au luxueux chalet construit par Huot au lac Manouanis, au nord du Saguenay.
Je n'ai pas fait un chalet pour avoir une place à party, s'est-il défendu. Huot dit avoir construit l’endroit, au coût de 7 millions $, pour offrir une base d’opération d’hélicoptère destinée aux travailleurs que devait amener le Plan Nord du gouvernement.
L’avocat du syndic a projeté une vidéo promotionnelle des lieux. Le complexe de 18 chambres, aux portes et lits sculptés d’œuvres personnalisées, coûte près de 400 000 $ par année en frais d’exploitation.
Sa construction coûterait aujourd’hui entre 10 et 12 millions, a estimé Huot, qui l’a revendu un peu plus de 6 millions alors que son empire était en pleine débâcle.
Un total de cinq jours d’audience est prévu pour son interrogatoire, qui doit se poursuivre en septembre.