Donald Trump aime le clinquant, tout ce qui brille comme l'or, comme le montre sa décorationdécoration personnalisée du bureau ovale ou encore les intérieurs luxueux du B-747 offert par le Qatar qu'il souhaite transformer en Air Force One.

Pour le projet de système de défense multicouche géant censé protéger les États-Unis des missiles balistiques ou hypersoniques, il n'est donc pas étonnant que le Président vienne d'annoncer qu'il sera baptisé « Dôme doré » ou dôme d'or (Golden Dome). Une façon de montrer que le célèbre système de défense israélien, le « Dôme de ferfer », est forcément moins précieux et donc que les Américains vont être protégés par ce qui existe de mieux.

Fin janvier, en décrivant ce projet aussi faramineux qu'onéreux, Futura expliquait que Trump souhaitait montrer à ses électeurs qu'il compte défendre efficacement les populations contre une attaque hypothétique. Nous nous interrogions alors sur le bien-fondé de ce fameux dôme étant donné la puissance de la dissuasion nucléaire américaine. Et surtout, nous envisagions alors que le projet engendrerait un accroissement de menaces alors inexistantes. Bingo ! Ce mercredi, la Chine a affirmé que ce « dôme doré » porteporte atteinte à « l'équilibre stratégique et à la stabilité mondiale ». De son côté, alors qu'en janvier la Russie voyait d'un mauvais œilœil cette initiative, Moscou souffle aujourd'hui le chaud en accueillant favorablement le projet. Une façon d'aller dans le sens du président américain pour obtenir un peu plus ses faveurs dans les négociations d'un éventuel accord de paix avec l'Ukraine.

SpaceX dans les starting-blocks

En tout cas, Trump est fier d'annoncer que ce « Dôme doré » pourra « intercepter des missiles lancés de l'autre côté de la Terre et même depuis l'espace ». Le système défensif s'inspire à la fois du projet DSI que souhaitait lancer en pleine guerre froide Ronald Reagan, avant de l'abandonner et du Dôme de fer israélien. Le projet DSI avait été enterré en raison de la chute de l'Union soviétique et de son coût exorbitant. Quant au dôme de fer, il protège, tout en laissant des « trous dans la raquette » un pays 445 fois plus petit que les États-Unis. Sa protection est essentiellement efficace contre les roquettes dotées d'une portée limitée. Il n'est pas conçu pour arrêter les autres menaces.

Autant dire que le système défensif imaginé par Trump est d'une ambition inédite. Son coût pourrait atteindre près de 480 milliards d'euros sur 20 ans, selon les études. Une « bagatelle » alors que le président américain s'est lancé dans des coupes franches dans les dépenses fédérales. Et côté interceptions, tout comme le dôme de fer, il serait bien incapable de neutraliser la totalité d'une attaque massive de missiles balistiques si elle avait lieu. En plus de systèmes terrestres, le dôme serait constitué d'une constellationconstellation de satellites en orbiteorbite terrestre basse pour la détection, le suivi et l'interception des missiles. Et comme par « hasard », sur ce point, SpaceXSpaceX d’Elon Musk est justement bien positionné pour remporter ce marché colossal. Il a même une idée pour alléger la note : proposer un service d'abonnement à l'État d'infrastructures qui resteraient la propriété de SpaceX.