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Depuis samedi, il n’y a plus de prix plancher pour la vente d’essence au Québec. Le gouvernement Legault a aboli cette mesure datant de 1997 dans le but d’augmenter la concurrence sur le marché et de faire baisser le prix à la pompe.
Cette mesure est incluse dans la réforme de l’énergie adoptée sous bâillon tôt samedi matin à l’Assemblée nationale.
S'il y a un opérateur ou une bannière aujourd’hui qui veut faire des promotions plus agressives, ils sont en mesure de le faire, explique Samuel Poulin, député de Beauce-Sud et adjoint parlementaire de la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
En entrevue à l’émission Première heure, il a expliqué que le gouvernement souhaite permettre une compétition plus féroce entre les détaillants.
Questionné sur l’impact qu’aura cette mesure sur le prix à la pompe, il a déclaré que le fardeau de la preuve revient maintenant aux bannières.
Selon le député, elles sont capables de réduire le prix à la pompe . Il en veut pour preuve certaines promotions ou cartes de rabais grâce auxquelles certaines compagnies diminuent le prix de l’essence jusqu'à 10 cents [le litre].
D’ailleurs, il souligne qu'au cours des dernières années, les détaillants d’essence se sont envoyé près de 5000 mises en demeure [entre eux] parce qu’ils avaient des concurrents qui vendaient l'essence en bas du prix plancher.
Le prix plancher de l’essence
- Instauré en 1997 par le gouvernement de Lucien Bouchard
- Établi par la Régie de l’énergie
- C’était un coût minimum auquel l’essence peut être vendue
- Il était calculé pour chaque région
- Tout détaillant qui vendait de l'essence en deçà du prix minimal s'exposait à des pénalités
Une mesure qui date d'une autre époque
Samuel Poulin explique que le marché de l’essence est aujourd'hui bien différent de celui de 1997.
À ce moment-là, il y avait beaucoup plus d'indépendants qu'aujourd'hui. Sur 5000 stations d’essence à l’époque, on parlait de 3000 indépendants qui se livraient une guerre de prix , rappelle-t-il. La mesure avait pour but de protéger les plus petits joueurs.
Or, aujourd’hui, sur 2770 stations d’essence dans la province, 70 seraient des indépendantes pures, souligne-t-il.
Un impact « modeste » sur les prix
L’impact de l'abolition sur les prix à la pompe devrait toutefois rester modeste, selon Charles Séguin, professeur au département d’économie de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.
On s'attend peut-être à des variations ponctuelles, surtout où il pourrait y avoir des périodes où l'essence est peu chère pendant quelques jours. Mais sur l'ensemble de l'année, ce n'est pas clair qu'il y aura un gros impact sur le prix moyen, explique-t-il.
La mesure pourra apporter un peu de dynamisme au marché, estime-t-il, prévenant toutefois que le prix plancher n’est pas le facteur le plus important pour expliquer le prix de l'essence.
Les facteurs les plus importants dans le prix de l’essence, ça a toujours été le prix du pétrole brut et les différentes taxes gouvernementales, rappelle-t-il.

Le prix du pétrole brut est déterminant dans le chiffrement du prix à la pompe. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
Il ajoute qu’en comparant les prix au Québec et dans les autres provinces sans prix plancher, on voit que les différences avec le Québec sont à peu près entièrement expliquées par les différentes taxes ou les politiques environnementales.
Les distributeurs d'énergie déçus
L'Association des distributeurs d'énergie du Québec est toutefois déçue. La PDG Sonia Marcotte craint les impacts pour les détaillants indépendants.
Les premières stations-service qui seront touchées seront probablement les petites stations de région, de village. Et si elles n'arrivent pas à couvrir leurs coûts d'exploitation, elles fermeront leurs portes à terme, s’inquiète-t-elle.
La PDG estime que les chiffres du gouvernement sur le nombre de stations-service indépendantes sont trompeurs.
Lorsque le gouvernement parle de 70 [stations] indépendantes pures, c'est probablement des stations-service qui ont leur propre bannière, dit-elle. Elle affirme que 940 stations-service au Québec peuvent être considérées comme indépendantes, même si certaines sont affiliées à des bannières.
Vers un régime de transparence
Samuel Poulin rappelle que la réforme de l’énergie prévoit également l’instauration d'un régime de transparence pour le prix de l’essence dans la province.
Chaque station d'essence devra communiquer au gouvernement du Québec chaque fois qu'elle modifie son prix, déclare le député.
Ainsi, cela permettrait d’offrir aux consommateurs une carte interactive des prix, mais également d’avoir les données pour mieux surveiller les pratiques des détaillants et s’assurer qu’ils n’adoptent pas de comportements anticoncurrentiels.
Avec la collaboration d’Alexandra Duval et de Marie-Ève Trudel