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Depuis cinq ans, les salles de classe préfabriquées poussent comme des champignons dans les cours d’école du Québec pour répondre à l’augmentation du nombre d’élèves.
Selon le ministère de l’Éducation, il y a 2100 classes modulaires dans les écoles du Québec, alors qu’il y a cinq ans, on n’en dénombrait que 450. Il y en a donc maintenant près de cinq fois plus, l’équivalent de 88 écoles primaires moyennes. Plus de 50 000 élèves les fréquentent.
Le président de la Fédération québécoise des établissements scolaires, Nicolas Prévost, affirme qu’il y en a beaucoup trop. C’est une solution à très court terme, insiste-t-il. C’est un plaster qu’on met en disant : "Au moins, ces élèves et ces enseignants-là auront un espace."
M. Prévost déplore que, trop souvent, les classes modulaires demeurent en place pendant plusieurs années.
Et dans certains centres de services scolaires, la hausse est marquée.
C’est notamment le cas dans la grande région de Montréal, où le nombre d’élèves a bondi au cours des dernières années.
Les données du ministère de l’Éducation indiquent que le nombre de classes modulaires au Centre de services scolaire des Patriotes, en Montérégie, est passé en cinq ans de 4 à 86. C’est 20 fois plus.
Le directeur général de ce centre de services scolaire, Luc Lapointe, affirme que les locaux préfabriqués sont souvent la meilleure solution pour répondre rapidement à la hausse du nombre d’élèves et au manque de places dans les écoles.
Lorsqu’on a une croissance rapide d’élèves et qu’on a des enjeux dans certaines écoles, on peut demander l’ajout de classes modulaires [...] parce que pour la construction d’une école, dans des conditions idéales, il faut compter au moins trois ans.
Il reconnaît cependant que c’est une solution qui doit rester temporaire.
Au Centre de services scolaire de Laval, le nombre de classes préfabriquées a également grimpé en flèche au cours des dernières années. Il est passé de 46 à 172, soit trois fois plus.
Au Centre de services scolaire des Samares, dans Lanaudière, leur nombre est passé en quelques années de 14 à 60, soit quatre fois plus. Et 35 autres s'ajouteront pour la rentrée de septembre.
L'immigration en cause, d'après Québec
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, affirme – comme il l'a déjà fait dans le passé – que c’est la forte immigration que le Québec a connue au cours des dernières années qui a fait bondir le nombre de classes modulaires. La croissance des classes préfabriquées, c’est directement lié à l’arrivée d’élèves qui sont venus d’ailleurs.
Il y a eu plus de 100 000 nouveaux élèves dans le réseau scolaire dans les six dernières années, dont la moitié sont nés l’étranger, explique-t-il.
Les classes préfabriquées, ça nous permet de réagir rapidement aux nouveaux élèves qui arrivent avec l’immigration.

Le ministre Bernard Drainville souligne que des dizaines de milliers de nouveaux élèves se sont joints aux milieux scolaires de la province, dans les dernières années.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Des directeurs d’écoles craignent que les classes modulaires deviennent la norme – la solution facile – pour répondre à l’augmentation du nombre d’élèves.
Ils redoutent que le contexte budgétaire à Québec amène des centres de services scolaires à installer davantage de locaux préfabriqués dans les prochaines années.
On va manquer de places dans plusieurs écoles du Québec et l’effet direct va être l’ajout de classes modulaires.
M. Prévost s'attend à ce que les coûts de location des classes modulaires explosent en raison de la forte demande. On voit avec les coupures qu’il y a un arrêt de construction de nouvelles écoles. Donc on met tout ça sur la glace. Les gens qui font des modulaires vont profiter de ce contexte-là et les coûts vont augmenter.
Le directeur général du Centre de services scolaire des Patriotes, Luc Lapointe, admet qu’il pourrait devoir installer de nouvelles classes modulaires si un projet de construction d’une école primaire de 24 classes qui a été mis en pause n’est pas relancé. Si jamais le projet était toujours sur la glace et qu’on a une augmentation de l’effectif scolaire, c’est sûr qu’on serait en demande pour l’ajout de classes modulaires supplémentaires, dit-il. On n'aurait pas le choix.
Le ministre Drainville soutient que l’objectif du gouvernement n’est pas d’ajouter de nouvelles classes modulaires, mais plutôt d’agrandir ou de construire de nouvelles écoles dans les prochaines années.
Il estime cependant que si le Québec continue d’accueillir autant de nouveaux arrivants qu’au cours des dernières années, on va avoir beaucoup de pression pour acheter des classes préfabriquées.

Plus modernes et mieux ventilées que bien des locaux permanents, les classes préfabriquées ont la faveur de plusieurs enseignants.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Robillard
Mais en même temps, le gouvernement doit continuer d’agrandir et de construire, ajoute Bernard Drainville, pour compenser les sommes qui n’ont pas été investies par le passé.
Au Centre de services scolaire de Montréal, on soutient malgré tout que le nombre de classes modulaires est globalement en baisse. Il est passé de 170 à 97 au cours des quatre dernières années, d'après le directeur adjoint responsable du dossier Guillaume Geoffroy.
Il assure même qu’il n'y en aura pas de nouvelles pour la rentrée de septembre. Notre intention, c’est de réduire les classes modulaires parce qu’on les loue chaque année. Il y a un coût associé à ça.
M. Geoffroy admet cependant que les choses pourraient changer.

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Des avantages
Des enseignants et des enseignantes de Montréal qui ont accepté de nous parler sous le couvert de l’anonymat ont dit préférer donner leurs cours dans les classes modulaires, qui sont mieux ventilées et climatisées que leurs anciens locaux vétustes.
Dans l'autre bâtisse, il y avait beaucoup de souris et il n’y avait pas de ventilation, a souligné l'un d'eux. J’avais beau ouvrir les fenêtres, il n’y avait pas de courant d’air. Et juste pour la tranquillité d’esprit de ne pas avoir de rongeurs, je préfère les modulaires.
Sylvie Landry, directrice de l’école de Montarville, à Saint-Bruno-de-Montarville, constate que les six classes modulaires de son établissement sont populaires auprès du personnel enseignant. Ce sont des classes vastes, construites avec des matériaux insonorisants. Elles ont de la climatisation, de la ventilation. Donc, c’est vraiment quelque chose d’intéressant pour le personnel et les élèves.
Nos classes modulaires, ce n’est pas du tout ce que ça avait l’air il y a plusieurs années, quand ça s’apparentait à des roulottes.
Le directeur général du Centre de services scolaire des Patriotes affirme que sans locaux modulaires, il manquerait de places dans des écoles.
On aurait des classes en surpopulation, note Luc Lapointe. On serait obligés d’agrandir par l’intérieur en enlevant des locaux de bibliothèque, en enlevant les locaux des services de garde ou les locaux de professionnels. Donc, on n'aurait pas des conditions optimales en tant que milieu de vie et de lieux d’apprentissage.
Selon le ministre de l’Éducation, une centaine de nouvelles écoles ont été construites au cours des six dernières années et 200 autres ont été agrandies. Quelque 150 projets seraient toujours en cours.