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Le dripping : un art physique rempli de spiritualité

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Ce samedi de mai, une brèche s’ouvre dans la bulle créative de l’artiste multidisciplinaire atikamekw Jacques Newashish. En duo avec la musicienne et artiste en art visuel d’origine brésilienne Gui Salatti, il offre une prestation intime devant la vingtaine de spectateurs conquis qui avaient mis la main sur les rares billets disponibles.

L’objectif de l’événement : transformer avec la technique du dripping des vêtements, des chaussures ou des petits objets apportés par le public.

Des bâches transparentes protègent les murs et servent d’écran entre les spectateurs assis dans la salle de l’Atelier Silex et la performance des artistes.

L’artiste Jacques Newashish tient de la peinture dans une pièce entourée de bâches de plastique.

Jacques Newashish laisse tomber des gouttes de peinture sur les différents objets et vêtements apportés par les spectateurs. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada / Katy Cloutier

On a tapissé les murs, parce qu’on va garrocher de la peinture, lance Jacques Newashish, peu avant l’arrivée des invités. On a demandé aux gens d’apporter des objets, on va les installer un peu partout ici, et on va se laisser aller avec la peinture.

Les objets sont nombreux et variés : des chemises, des robes, des chandails, des tabourets, des toiles vierges prêtes à témoigner de cet événement unique, et beaucoup de chaussures et de bottes, qui deviendront de véritables œuvres d’art au terme de la séance de création.

Le dripping, c’est quoi?

La technique du dripping est arrivée un peu par hasard dans la production artistique de Jacques Newashish.

Ça vient de l’artiste américain Jackson Pollock, mais ça, je l’ai découvert après, raconte-t-il. À un moment donné, j'étais dans un atelier, je travaillais depuis deux mois, puis, un jour, j'ai pris de la peinture très liquide, commerciale, et j'ai commencé à m'amuser avec ça. Je trouvais ça intéressant, le mouvement, les gestes, et c’est là que j’ai commencé à faire du dripping.

Des bottes marquées de traits de peinture sont déposées au sol.

Différents objets prennent une signification différente au fil de leur transformation par Jacques Newashish et Gui Salatti. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Carli

J’en mets encore à l’occasion dans mes œuvres. C’est comme une signature, le dripping.

C’est cette technique qui est à l’origine de sa rencontre avec Gui Salatti.

La première fois que j’ai vu Jacques, même s’il est un homme de 2 mètres avec les cheveux longs, la chose qui a attiré mon regard, c’était ses souliers tachés de peinture, se souvient l’artiste au crâne rasé. Ça m’a vraiment touchée, parce que c’était un genre de témoin de son parcours comme artiste.

Deux artistes sont dans une pièce autour d’une table remplie de matériel de peintre.

Gui Salatti et Jacques Newashish, quelques instants avant le début de l’événement organisé par Voix de pasaj à l’Atelier Silex de Trois-Rivières. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada

Cet instant l’a transformée. Ça m’a inspirée à faire mes bottes comme ça, parce que je voulais moi aussi avoir ce témoin de mon chemin comme artiste, ajoute-t-elle.

Les bottes de Gui Salatti ont fait partie d’une exposition à la salle J.-Antonio-Thompson à l'occasion des Journées de la culture, ce qui est devenu l’élément déclencheur qui suffisait à la directrice générale de Voix de pasaj, Sandra Baron, pour créer un événement de dripping devant public.

C’est de mettre ensemble une artiste immigrante et un artiste atikamekw réunis par un objet au premier regard sans importance, mais qui nous a touchés, exprime Gui Salatti. C’est comme si on s’est reconnu à travers nos bottes peinturées.

Des bottillons sont remplis de traits de peinture.

Les bottes de Gui Salatti ont été l’un des points de départ de l’événement organisé par Voix de pasaj. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Carli

Un art physique et spirituel

La séance publique commence avec un cérémonial, au son de Remember me de Fawn Wood, alimenté par un percussionniste qui suit, sur son djembé, le rythme dicté par les éclats de peinture qui traversent la pièce.

On se met dans un état, je dirais, autre, ça veut dire qu’on se déconnecte d’ici, de la réalité des gens, pour se mettre dans un état spirituel et se laisser inspirer du moment, des couleurs, mais aussi de la musique, précise Jacques Newashish. On va travailler, on va faire le tour, on va bouger, je ne sais pas ce que ça va donner, mais ça va être quelque chose d’intéressant.

Plusieurs personnes sont assises dans une salle derrière des bâches.

Les spectateurs, protégés par des bâches, ont été captivés tout au long de l’heure de prestation. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Carli

Jacques Newashish travaille d’abord avec des couleurs symboliques autochtones, le jaune, le rouge, le noir et le blanc. C'est pour remercier les directions, parce que c'est les quatre éléments aussi qui sont symboliques dans ces couleurs-là, précise-t-il. Chaque direction représente les quatre races humaines aussi, et on va jouer avec ça. C’est la naissance, l'adolescence, l’adulte, l’aîné, et l'espoir, l'amour, la force et le respect.

Des couleurs pastel s’ajoutent, pour représenter la douceur et la sensibilité.

Une guitare marquée de traits de peinture est déposée sur une bâche.

Pendant leur prestation, Jacques Newashish et Gui Salatti se laissent inspirer à la fois par les objets et par les couleurs. (Photo : 31 mai 2025)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Carli

La performance offerte ce jour-là par le duo aux apparences opposées dépasse la production artistique. On fait une connexion avec le monde des esprits, si je peux l'interpréter ainsi, on va être en transe quasiment, partage-t-il.

Oui, on a le contrôle de ce qu’on fait, mais sans être là vraiment dans l’esprit. Notre esprit va être libre.

Un art presque hypnotique, et aussi très physique et émotionnel, estime-t-il. Il y a des moments très doux, puis des moments très intenses, avec des gestes assez brusques, poursuit-il.

Tellement qu’une heure de dripping devient pratiquement une discipline sportive, habitée par une combinaison de gestes qui rappellent parfois les arts martiaux.

Je sors de là complètement épuisé, reconnaît l’artiste atikamekw. Mon cerveau revient dans mon corps, et je sens mon physique qui est épuisé. C’est très demandant, oui.

Une heure exigeante certes, mais saluée par un public reconnaissant de pouvoir quitter l’Atelier Silex avec un objet devenu une œuvre d’art unique, représentant un témoin supplémentaire d’une union artistique qui a commencé… par une paire de bottes.

Les deux personnes debout devant des objets peinturés et des pots de peinture.

4:15

Jacques Newashish et Gui Salatti

Photo : Radio-Canada / Mathieu Carli

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