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Le budget « Canada fort » des libéraux passe avec la complicité du NPD, des syndicats et du Parti vert

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Le premier ministre canadien Mark Carney à Londres, en Angleterre, le lundi 17 mars 2025 [AP Photo/Jordan Pettitt]

Le gouvernement libéral minoritaire du premier ministre Mark Carney a fait adopter son premier budget par la Chambre des communes mardi dernier, lors d'un vote politiquement orchestré qui a démontré le soutien unanime de toutes les sections de la classe dirigeante en faveur d'une austérité radicale et d'un réarmement massif en vue d'une guerre mondiale.

Le budget « Canada fort » de Carney réduit les services publics tout en injectant des dizaines de milliards dans les caisses de l'armée et des sociétés. Le budget et le gouvernement n'ont prévalu lors du vote de « confiance » parlementaire de mardi que grâce à l'intervention calculée du Nouveau Parti démocratique (NPD) social-démocrate, de leurs parraineurs dans la bureaucratie syndicale et du Parti vert. Le rôle de ces forces, qui représentent les couches privilégiées de la classe moyenne supérieure, dans l'adoption du budget confirme leur fonction de soutien d'un gouvernement de droite au service des grandes entreprises, déterminé à restructurer les relations de classe dans l'intérêt du capitalisme canadien à un moment où la crise sociale et économique s'aggrave rapidement.

Les libéraux ont entamé la semaine à deux sièges de la majorité, risquant d'être battus lors d'un vote de confiance qui aurait déclenché des élections fédérales. Cependant, aucun camp de la bourgeoisie ne souhaitait un tel résultat alors que la guerre commerciale avec les États-Unis s'intensifie, que les tensions budgétaires s'accumulent et que les sondages montrent que ni les libéraux ni les conservateurs – les deux partis traditionnels de la classe dirigeante au gouvernement national – n'ont de voie claire pour obtenir une majorité parlementaire stable un peu plus de six mois après les dernières élections.

Le fait que le budget ait finalement été adopté par 170 voix contre 168 est le résultat d'abstentions multipartites et d'accords secrets visant à maintenir l'ancien banquier Carney à son poste, tandis que la classe dirigeante le teste, ainsi que le chef conservateur d'extrême droite Pierre Poilievre, comme instruments pour intensifier l'exploitation de la classe ouvrière au niveau national afin d'améliorer la « compétitivité » de l'impérialisme canadien et de financer le réarmement.

Les attaques du budget contre les services publics et les fonctionnaires fédéraux soulignent à quel point la classe dirigeante canadienne est déterminée à faire supporter à la classe ouvrière le coût de la guerre commerciale en cours avec les États-Unis et des préparatifs en vue d'une troisième guerre mondiale. Des dizaines de milliers d'emplois ont été supprimés ces derniers mois dans les secteurs de l'automobile, de l'acier, du bois et d'autres industries touchées par les droits de douane élevés imposés par les États-Unis.

Derrière la rhétorique fallacieuse de l’« Équipe Canada », le gouvernement Carney a clairement indiqué qu'il se rangeait du côté des grandes entreprises canadiennes dans leur volonté de réduire les droits des travailleurs et d'augmenter leurs profits. Il a pratiquement criminalisé le droit de grève, comme le montrent ses interventions agressives dans les conflits du travail à Postes Canada et Air Canada. Pour ce faire, il s'est appuyé à la fois sur les pouvoirs draconiens qu'il s'est arrogés grâce à une fausse « réinterprétation » d'un article du Code canadien du travail et sur la bureaucratie syndicale pour étouffer le militantisme de la base.

Tous les partis représentés au Parlement ont participé à des manœuvres cyniques pour garantir la poursuite des politiques de guerre de classe de Carney. Deux députés du NPD, Gord Johns et Lori Idlout, se sont abstenus plutôt que de voter contre le budget. Deux députés conservateurs, dont Matt Jeneroux, député de l'Alberta, qui va bientôt démissionner, n'ont pas non plus voté. Les libéraux ont également bénéficié, au début du mois, du revirement du député conservateur Chris d'Entremont, qui a réduit le nombre de voix de l'opposition nécessaires pour adopter le budget.

Le vote « oui » d'Elizabeth May, la seule députée des Verts, était également révélateur. May avait passé plusieurs jours à se présenter comme une opposante au budget, mais elle a annoncé son soutien après que Carney ait déclaré pendant la période de questions que son gouvernement restait attaché aux objectifs climatiques du Canada. « Sans ce que j'ai entendu aujourd'hui de la part du Premier ministre, j'aurais voté non », a-t-elle déclaré. Le fait que les Verts aient pu accepter de voter en faveur d'un budget qui vide de sa substance la réglementation environnementale, développe l'exploitation pétrolière et gazière par le biais de la désignation de « projets nationaux » et consacre des milliards à l'achat d'équipements de défense révèle une fois de plus leur rôle d'alliés fidèles de la classe dirigeante et du Parti libéral.

Les interventions publiques des dirigeants provinciaux de tous les partis, qui ont clairement indiqué que le budget ne devait pas échouer, ont joué un rôle essentiel dans son adoption. Le premier ministre progressiste-conservateur de l'Ontario, Doug Ford, a déclaré lundi qu'il espérait que le budget fédéral soit adopté, appelant tous les partis à agir dans « l'intérêt supérieur du pays ». Ford a salué la réunion des premiers ministres qui a précédé le vote comme la preuve que les gouvernements de tous bords travaillaient comme une « Équipe Canada ». Lorsqu'on lui a demandé si son soutien pourrait perturber les conservateurs fédéraux, Ford a haussé les épaules : « C'est leur problème. Nous sommes le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario. »

Ford n'était pas seul. Le premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, David Eby, s'est fait l'écho de son appel en faveur de l'adoption du budget, tandis que le premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Wab Kinew, a tenu une conférence de presse conjointe avec Carney à la veille du vote sur le budget pour annoncer un accord majeur visant à « bâtir une économie plus forte, plus compétitive et plus prospère ».

Les premiers ministres des provinces canadiennes, quelle que soit leur affiliation politique, se sont rangés derrière le budget, car celui-ci correspond aux besoins du capitalisme canadien dans son ensemble. Leur front uni est une preuve supplémentaire que le NPD et les libéraux, soutenus par les syndicats, sont les instruments de l'oligarchie financière, défendant son programme de guerre impérialiste à l'étranger et le démantèlement des droits démocratiques et sociaux des travailleurs au niveau national.

Au Parlement, Poilievre, en tant que chef de l'opposition, a tenu les propos grandiloquents attendus, dénonçant le budget comme étant imprudent et irresponsable sur le plan financier. Il a cité un rapport récent du directeur parlementaire du budget par intérim, Jason Jacques, montrant que les libéraux ont peu de chances d'atteindre leurs propres objectifs en matière de déficit. « Le déficit coûteux du premier ministre met en jeu notre avenir sur la carte de crédit nationale », a déclaré Poilievre.

Le chef conservateur a combiné cette attaque avec des critiques hypocrites à l'égard du gouvernement pour son incapacité à proposer des mesures significatives pour remédier à la « crise du coût de la vie » à laquelle sont confrontés les travailleurs. Poilievre et la faction de la classe dirigeante qu'il représente exigent des coupes encore plus profondes, une mise en œuvre plus rapide de l'expansion militaire et une position plus agressive à l'égard de la Chine et de la Russie. Alors que les conservateurs, exploitant le rôle du NPD et des syndicats dans le soutien d'un gouvernement libéral de droite qui a présidé à une détresse socio-économique grandissante pour les travailleurs, tentent de se présenter comme les défenseurs des « travailleurs ordinaires », leur véritable critique est que les attaques de Carney contre la classe ouvrière ne sont pas assez sévères.

Derrière le théâtre parlementaire se cache le véritable contenu du budget «Canada fort » 2025. Comme l'a déjà analysé le WSWS, celui-ci marque un virage décisif vers la droite. Le gouvernement réduit les dépenses opérationnelles de tous les ministères fédéraux et impose des réductions en termes réels dans les domaines de la santé, de l'éducation et des transferts sociaux aux provinces. Il vise à supprimer 40 000 emplois dans le secteur public d'ici 2028, tout en réduisant la surveillance environnementale, en affaiblissant les services d'immigration et en réduisant les capacités dans les domaines des transports, de la pêche, de la sécurité au travail et des sciences. Les recettes fiscales libérées par ces coupes sont affectées à des incitatifs fiscaux pour les entreprises, à un vaste programme de réarmement, à des subventions pour les grands projets d'infrastructure des entreprises et à l'expansion de la base militaro-industrielle du Canada.

Le budget intensifie également une offensive brutale contre les immigrants. Les admissions de résidents temporaires seront presque réduites de moitié par rapport à 2024. Les demandeurs d'asile devront payer de nouveaux tickets modérateurs pour les médicaments, les soins ophtalmologiques et d'autres services de base. Les restrictions sur les demandes d'asile sont renforcées dans le cadre du projet de loi C-12, tandis que les contrôles aux frontières sont renforcés. Ces attaques reflètent le programme xénophobe de Trump et des forces d'extrême droite à l'échelle internationale et servent le même objectif : diviser les travailleurs et créer des boucs émissaires tout en démantelant les services sociaux.

Piquet de grève de postiers devant le centre de traitement Albert Jackson, dans l'est de Toronto, pendant la grève d'un mois de l'automne dernier. Lorsque le gouvernement libéral l'a déclarée illégale, en utilisant une « réinterprétation » fallacieuse d'une section obscure du Code canadien du travail, la direction du STTP a ordonné unilatéralement aux travailleurs de se soumettre à l'ordre de retour au travail, malgré le sentiment général parmi les membres qui étaient prêts à défier l’ordre du gouvernement.

Dans les semaines qui ont précédé le budget, le gouvernement Carney a utilisé Postes Canada comme terrain d'essai pour son programme plus large. Les libéraux ont ordonné à la société d'État de présenter un plan de « restructuration » qui mettra fin à la distribution quotidienne du courrier et à la distribution à domicile et détruira des dizaines de milliers d'emplois à temps plein au cours de la prochaine décennie. Dans des déclarations faites cette semaine, le PDG de Postes Canada, Doug Ettinger, s'est ouvertement vanté que jusqu'à 30 000 postes sur les 68 000 que compte actuellement l'effectif seront supprimés par attrition au cours de la prochaine décennie, sans préciser ce qu'il restera de la poste publique ni combien des emplois qui subsisteront seront à temps partiel et précaires.

Les libéraux ont présenté cette attaque contre les postiers comme la preuve de leur volonté de faire des « choix difficiles » afin d'atteindre ce qu'ils appellent la « viabilité financière ». En s'attaquant aux postiers, qui ont toujours été l'un des secteurs les plus militants de la classe ouvrière, les libéraux ont signalé que tous les services publics et tous les travailleurs sont désormais menacés, alors qu'ils restructurent l'État pour financer la guerre et enrichir les entreprises canadiennes.

Le Congrès du travail du Canada (CTC) et la bureaucratie syndicale dans son ensemble ont réagi au budget d'austérité des libéraux par un mélange de critiques modérées et de collaboration enthousiaste. Le CTC a exhorté le NPD à travailler avec le gouvernement Carney pour « améliorer » le budget plutôt que de le rejeter.

L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), qui compte 165 000 membres dans la fonction publique fédérale, a réagi aux suppressions d'emplois annoncées en s'engageant timidement à faire pression sur le gouvernement pour qu'il respecte les conventions collectives. Elle est restée silencieuse sur la question de la mobilisation des travailleurs pour défendre les emplois et les services publics, à laquelle la bureaucratie syndicale s'oppose farouchement. Le rôle des syndicats est de gérer la colère des travailleurs alors que les licenciements commencent et que le niveau de vie baisse, tout en maintenant un système de négociation collective truqué en faveur de l'État et des employeurs.

Par son abstention et ses manœuvres de dernière minute, le NPD – qui a soutenu le gouvernement Trudeau honni alors qu'il imposait l'austérité «post-pandémique », augmentait les dépenses militaires, soutenait la guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie et appuyait l'assaut génocidaire d'Israël contre les Palestiniens – a une fois de plus sauvé un gouvernement libéral engagé dans un programme auquel il prétend s'opposer. La presse capitaliste décrit cela comme une manœuvre tactique motivée par les finances affaiblies du NPD et l'absence de chef. En réalité, leurs actions reflètent la vérité plus profonde que le NPD est un instrument essentiel de la bourgeoisie. Il soutient les gouvernements d'austérité et de guerre, fournissant une fausse couverture de gauche aux attaques contre la classe ouvrière.

La réaction du Globe and Mail au budget est une expression claire des attentes de la classe dirigeante. Dans un récent éditorial exhortant le gouvernement à « rétablir la stabilité budgétaire du Canada », le journal a reproché au ministre des Finances François-Philippe Champagne de ne pas avoir égalé l'austérité brutale imposée par le ministre libéral des Finances Paul Martin au milieu des années 1990. L'éditorial saluait le budget de 1995, qui avait lancé une offensive massive de plusieurs années contre les services publics et les aides sociales, tant au niveau fédéral que provincial, et éliminé des dizaines de milliers d'emplois dans le secteur public, comme modèle à suivre aujourd'hui.

Les avertissements du Globe concernant les notations de crédit, les coûts du service de la dette et « l'inégalité générationnelle » ne sont pas des observations financières neutres, mais des armes idéologiques utilisées pour justifier une offensive beaucoup plus profonde contre les travailleurs et les retraités. Derrière les plaintes sur le vieillissement de la population et les prestations « non viables » se cache une exigence que l'État récupère les pensions des retraités de la classe ouvrière tout en protégeant les réductions d'impôts des entreprises et en augmentant les dépenses militaires.

Ce que le journal, qui est la voix traditionnelle des banques et des sociétés d'investissement de Bay Street, qualifie de « timide » est en réalité le budget le plus à droite depuis des décennies. Son insistance sur des coupes encore plus sévères et un démantèlement complet des services publics révèle la pression intense exercée sur le gouvernement Carney par l'élite financière canadienne : les libéraux doivent aller plus vite, frapper plus fort et réduire plus rapidement les dépenses sociales afin de libérer des ressources pour la guerre et les profits.

Le budget « Canada fort » doit être compris dans le contexte de la crise capitaliste mondiale. Partout en Amérique du Nord et en Europe, les classes dirigeantes démantèlent les protections sociales pour financer le renforcement militaire. Les gouvernements étendent les pouvoirs de la police pour réprimer les grèves et les manifestations. L’élite politique de tous les grands pays légitime les forces d'extrême droite et les intègre dans la gouvernance. Le budget Carney est l'expression canadienne de ce virage mondial vers l'autoritarisme et les conflits impérialistes.

La classe ouvrière est à un tournant. Elle ne peut défendre ses droits démocratiques, ses emplois et son avenir par l'intermédiaire du NPD, des Verts ou des appareils syndicaux pro-capitalistes. Ces forces servent la classe dirigeante et collaborent à son offensive. Ce qu'il faut, c'est construire de nouvelles organisations de lutte de classe pour mobiliser son pouvoir social et l'armer d'un programme et d'une stratégie socialistes révolutionnaires : des comités de base, indépendants des syndicats et enracinés dans les lieux de travail et les quartiers ouvriers, et le Parti de l'égalité socialiste.

Ce sont là les moyens essentiels pour mobiliser systématiquement l'opposition grandissante aux suppressions d'emplois, à la guerre et au démantèlement des droits sociaux et démocratiques des travailleurs ; pour relier entre elles les luttes des travailleurs à travers le Canada et à l'échelle internationale ; et pour développer une offensive sociale et politique en faveur d'un gouvernement ouvrier qui fera passer les besoins humains avant le profit capitaliste.

(Article paru en anglais le 22 novembre 2025)

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