Dans un contexte budgétaire présenté comme difficile, la Ville de Montréal procédera à l'abolition de 200 postes au sein de son administration. Cela lui permettra, dit-elle, d’économiser de façon récurrente environ 50 millions de dollars en dépenses de fonctionnement.

Par voie de communiqué, l’administration de Valérie Plante dit effectuer depuis plusieurs années une revue de ses activités et de ses programmes dans le but avoué d’optimiser ses pratiques.

Nous avons le devoir de bien investir chaque dollar qui nous est alloué. Ainsi, la Ville se donne les moyens de maintenir la qualité de son offre de services, tout en réalisant des économies, soutient le directeur général de la Ville de Montréal, Benoit Dagenais.

Benoit Dagenais est directeur général de la Ville de Montréal.

Photo : Ville de Montréal

Les quelque 200 abolitions touchent surtout des postes vacants de cols bleus et de cols blancs au sein de la Ville-centre. Les arrondissements ne sont donc pas affectés par la décision, qui a été communiquée aux employés municipaux mardi.

Selon nos informations, au bout du compte, ce sont 10 personnes sans statut permanent qui perdront leur emploi.

Dégager des économies

La Ville dit souhaiter investir davantage en matière d’itinérance, de sécurité publique et d’habitation et veut orienter le budget municipal en conséquence.

L'ensemble des décisions sont guidées par notre volonté de préserver l’essentiel : un service public de qualité, rigoureux et responsable.

En 2023, l’administration Plante avait annoncé qu'elle avait pour objectif d'économiser 200 millions de dollars de façon récurrente sur cinq ans.

En 2024, lors du dépôt du budget, un gel d'embauche a été décrété. La Ville a réussi à économiser 84 millions de dollars, selon le cabinet de la mairesse.

Tel qu’annoncé au budget 2025, la revue des activités vise des économies nettes de l’ordre de 200 millions de dollars. L’annonce du 50 millions qui a été faite aujourd’hui s’inscrit dans cette démarche entreprise depuis 2023, explique le vice-président du comité exécutif, Benoit Dorais.

Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Cyr

Un manque de vision, selon les cols bleus

De son côté, le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal déplore un manque de vision de la Ville de Montréal.

On peut faire tellement mieux avec ce que l'on a déjà au lieu de couper et de se tourner vers le privé, car c'est ce qui va se passer, et ça finit par coûter toujours plus cher pour les contribuables, a dénoncé par voie de communiqué Jean-Pierre Lauzon, président du SCFP 301.

Assistons-nous déjà aux effets de l'arrivée de Luc Rabouin à la tête de Projet Montréal? Est-ce ça son nouveau regard sur Montréal?, se questionne-t-il.

Luc Rabouin a été élu chef du parti Projet Montréal en mars dernier, succédant ainsi à la mairesse Valérie Plante à la tête du parti municipal.

Lors de sa campagne à la chefferie de Projet Montréal, il a notamment placé le logement au cœur de ses priorités, mais également la transition écologique, le développement de l’Est de Montréal et la gestion rigoureuse des finances publiques.

Avec les informations de Marie-Josée Paquette-Comeau