Selon une récente étude menée en Australie, une espèce d’oiseaux marins est particulièrement touchée par la pollution plastique. Les auteurs affirment que ces animaux subissent des dommages cérébraux comparables à ceux de la maladie d’Alzheimer. Il s’agit ici d’une nouvelle preuve des conséquences alarmantes de la pollution plastique sur la faune marine.
De graves lésions cérébrales
En 2022, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) indiquait dans une publication que dans le monde, les humains déversent dans les océans pas moins de 300 kilos de plastique chaque seconde. Malheureusement, les oiseaux marins confondent souvent ces déchets avec des proies et finissent par les ingérer. L’association soulignait des conséquences dramatiques sur la santé de ces animaux, entrainant notamment une baisse de leur capacité à s’alimenter et à se reproduire.
En mars 2025, une équipe de l’Institut Menzies pour la recherche médicale de l’Université de Tasmanie (Australie) a publié une étude dans la revue Science Advances. Les auteurs se sont intéressés aux puffins à pieds pâles (Puffinus carneipes), des oiseaux migrateurs dont les voyages relient l’île Lord (Australie) Howe et le Japon en près de 90 jours. Or, les chercheurs ont observé chez de jeunes individus de cette espèce des lésions cérébrales similaires à celles qu’induit la maladie d’Alzheimer chez les humains. En cause ? La présence de déchets plastique en mer.
Les auteurs ont analysé des dizaines de poussins avant leur toute première migration. Malheureusement, nombreux sont ceux ayant accumulé d’importantes quantités de plastique dans leur estomac. Il ne fait donc aucun doute que les parents ont nourri leur progéniture avec des déchets plastiques collectés en mer.

Une nouvelle facette des effets de ce type de pollution
La Science a déjà abondamment documenté les habituels effets visibles de l’ingestion de plastique sur les oiseaux notamment une baisse de la capacité à se nourrir, à s’accoupler mais également, une perte de poids significative. Cependant, l’étude australienne vient apporter un regard inédit en ce qui concerne les effets non visibles. En pratiquant des analyses sanguines sur les puffins à pieds pâles, les scientifiques ont relevé des problèmes sévères aux reins, au foie et surtout au cerveau. Ces mêmes tests sanguins ont relevé la présence de schémas de protéines très similaires à ceux des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (ou de Parkinson). Or, dans le cas des poussins, la situation est comparable à un développement de la maladie d’Alzheimer chez de jeunes enfants.
Si l’étude alimente la connaissance relative aux effets du plastique sur la faune marine, celle-ci met également en lumière le fait que le puffin à pieds pâles fait partie des espèces les plus touchées par ce type de pollution. D’autres travaux antérieurs étaient déjà alarmants, démontrant que certains poussins pouvaient contenir jusqu’à 400 morceaux de plastique, soit entre 5 et 10% de leur masse. Ceci revient quasiment à une condamnation à mort pour ces jeunes, juste avant leur premier voyage migratoire et, bien que ceux-ci paraissent assez souvent en pleine forme.