Le niveau de réchauffement de l'année dernière a en effet été extrême, principalement en raison des émissionsémissions de gazgaz à effet liées aux activités humaines. Mais d'autres facteurs ont joué un rôle : le phénomène naturel réchauffant El Niño, la réduction de la pollution des navires qui obstruaient le ciel avant, et de manière très limitée, le cycle solaire. Selon plusieurs organismes scientifiques de référence, comme Berkeley Earth, avec un réchauffement de +1,55 °C, l'année 2024 a franchi le seuil de réchauffement climatique que les grands dirigeants du monde s'étaient accordés pour ne pas atteindre lors de l'Accord de Paris en 2015 : les +1,5 °C de réchauffement mondial comparé à l'ère préindustrielle.

Le début d'année 2025 a ensuite été marquée par l'arrivée du phénomène La Niña, autrement dit l'inverse d'El NiñoEl Niño : la phase La NiñaLa Niña a en général un effet refroidissant sur le climat mondial, de manière assez légère, mais parfois perceptible. Les scientifiques s'attendaient donc à une légère atténuation du réchauffement climatique, ou au moins, à une stagnation début 2025. Mais les quatre premiers mois de l'année 2025 (de janvier à fin avril) et les 15 premiers jours du mois de mai, semblent s'inscrire sur la même tendance que 2024 : l'accélération continue du réchauffement climatique. Avril 2025 est le deuxième mois d'avril le plus chaud enregistré, juste derrière celui de 2024 selon Copernicus et Berkeley Earth, à 0,07 °C près. Au cours des 22 derniers mois, 21 mois ont dépassé la barre des +1,5 °C de réchauffement !

Vers un nouveau record mondial de chaleur en 2025 ?

La Niña est déjà terminée et aura duré à peine quatre mois : ses effets sur la météométéo sont en train de se dissiper, mais Berkeley Earth estime qu'il n'y a eu aucun refroidissement perceptible. Au vu des prévisions climatiques pour les prochains mois, l'année 2025 sera très probablement la deuxième année la plus chaude (probabilité de 53 %), juste derrière 2024.

Mais l'année en cours peut encore continuer à nous surprendre et, selon Berkeley Earth, il y a tout de même 18 % de risques pour que 2025 batte le record de 2024 et devienne la nouvelle année la plus chaude. L'évolution de la chaleurchaleur liée aux émissions de gaz à effet de serre est plutôt bien anticipée, mais c'est la variabilité naturelle qui interroge encore : la deuxième partie de l'année 2025 va-t-elle être marquée par une nouvelle phase El Niño ou La Niña ? C'est ce paramètre qui va certainement faire la différence entre l’année la plus chaude, ou bien la deuxième année la plus chaude.

Le seuil des +1,5 °C de réchauffement sera dépassé pendant au moins 10 ans

Dans tous les cas, il y a plus d'un risque sur deux pour que la température annuelle mondiale de 2025 dépasse à nouveau le seuil des +1,5 °C de réchauffement. Pour estimer que l'objectif de l'Accord de Paris est définitivement perdu, combien d'années à +1,5 °C faut-il ? Les climatologuesclimatologues ne sont pas d'accord sur le sujet, certains pensent qu'il faut au moins trois ans, d'autres 12 ans, et d'autres encore 20 ans ! Pour l'organisme Berkeley Earth, il est déjà certain que celui-ci sera battu pendant au moins une décennie.