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La livraison d’eau par camion-citerne a dû être encore une fois interrompue mercredi à Puvirnituq pour laisser la machinerie lourde dégager les routes principales, ensevelies sous une épaisse couche de neige fondante, ce qui accentue la pénurie d’eau courante, qui afflige les résidents depuis plusieurs semaines.
Les travaux de remplacement temporaire de la conduite d’eau, censée alimenter l’usine de traitement de la communauté, ont aussi été interrompus en attendant de meilleures conditions routières.
Depuis les dernières semaines, il y a eu des blizzards presque tous les deux jours, avec une grosse accumulation de neige. Maintenant, ils ont eu de la pluie, donc il y a une couche de gadoue dans laquelle les camions restent coincés, explique le directeur des travaux publics à l’Administration régionale Kativik, Hossein Shafeghati.

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La machinerie lourde doit dégager une grande quantité de neige à Puvirnituq.
Photo : Fournie par l'Administration régionale Kativik
Cette conduite d’eau névralgique a gelé à la mi-mars, en raison d’un bris d’équipement, ce qui force les camions à faire un détour de cinq kilomètres pour se remplir à même une rivière.
Ce détour ralentit considérablement le remplissage des réservoirs d’eau des résidences, dans cette communauté de 2000 personnes.

En raison du gel d'une canalisation, à la mi-mars, les camions-citernes de Puvirnituq doivent puiser l'eau directement depuis la rivière. (Photo d'archives)
Photo : Photo fournie par Lucy Qalingo
L’ARK tente d’installer une conduite d’eau temporaire, longue de cinq kilomètres, pour remédier à la situation. Elle devrait être en fonction d’ici juin seulement.
Des citoyens pris au dépourvu
Cette pause forcée accentue la pression sur les autorités municipales, alors que les résidents manquent cruellement d’eau courante, dont certains depuis plus de deux semaines.
Le résident de Puvirnituq, Muncy Novalinga, n’a plus d’eau chez lui depuis plusieurs jours. Il est forcé d’aller à la salle de bain chez des amis, puisque sa toilette n’est plus fonctionnelle.
On devient désespéré, ce n’est pas bien du tout. Je sais que notre municipalité fait du mieux qu’elle peut en ce moment. Mais toute la communauté est touchée, déplore Muncy Novalinga.

Muncy Novalinga souhaite que le gouvernement accélère la réparation du système d'eau pour la communauté. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Félix Lebel
Le gouvernement, si vous nous entendez, venez et aidez-nous.
Éclosions de gastro-entérites
La santé publique du Nunavik s’inquiète par ailleurs des risques sur la santé des résidents.
De nombreux cas de gastro-entérites ont été recensés dans la communauté.
Des familles, prises au dépourvu, et sans eau pour utiliser la toilette, doivent trouver des solutions qui sont loin de ce qui est acceptable, souligne la santé publique régionale.
On connaît tous les impacts de la gastro. Quand on a des installations sanitaires qui ne fonctionnent pas, dans un cas de gastro, ça amène des conséquences très importantes au niveau de l'hygiène. Donc ça ajoute à la propagation, explique la médecin en santé publique à la Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik (RRSSSN), Amélie Desjardins-Tessier.

Des familles sont aux prises avec des éclosions de gastro-entérite, sans pouvoir utiliser la toilette ou avoir de l'eau pour se laver les mains. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Félix Lebel
L’école Iguarsivik de Puvirnituq a par ailleurs dû fermer ses portes une partie de la journée lundi, par manque d’eau.
Le directeur adjoint de l’établissement, Simon Martel, s'estime chanceux, puisque l’école est alimentée en priorité. Les interruptions d’eau se font rares. Il remarque toutefois une certaine fatigue chez le personnel.
Ce sont vraiment nos employés locaux chez qui ça devient plus difficile, souligne-t-il.
Pour les aider, certains membres du personnel de l’école se sont mobilisés. Avec l’accord de la municipalité, ils empruntent un camion-citerne et poursuivent la livraison d’eau chez les enseignants, après les heures d'école.
Quelques enseignants se sont proposés pour aider, deux soirs par semaine, ils vont desservir nos enseignants et leur livrer de l’eau à la maison. On est chanceux d’avoir cette collaboration-là avec la municipalité, explique Simon Martel.
Réduction de service à l’hôpital
Le Centre de santé Inuulitsivik, qui opère l’hôpital et les dispensaires de la Baie d’Hudson, n’a toujours pas communiqué les conséquences de la pénurie d’eau sur les services médicaux pour le moment.
Selon des sources internes, les interruptions d’eau se sont multipliées à l’hôpital de Puvirnituq, qui évalue des scénarios de contingence.

L'hôpital de Puvirnituq est le centre de santé principal qui dessert les villages de la baie d'Hudson.
Photo : Radio-Canada / Félix Lebel
La directrice générale de la RRSSSN, Jennifer Munick-Watkins, a toutefois déclaré au micro de CBC que seules les urgences sont prises en charge.
La médecin de famille qui travaille à Puvirnituq, Marie-Faye Galarneau, a déclaré que le manque d’eau avait de lourdes répercussions sur les équipes soignantes.
La visite de médecins spécialistes, dont un gynécologue, a été annulée à l’hôpital, forçant le report de rendez-vous, selon la Dre Galarneau.
Des gens attendent depuis six mois ou un an pour voir un spécialiste. La semaine prochaine, on avait une clinique de coloscopie, donc c’est pour des dépistages du cancer, se désole-t-elle.
Le manque d’eau a aussi compliqué le lavage de main. Des stations de lavage des mains ont été installées, selon elle, pour les équipes soignantes. Les toilettes demeurent par contre souvent inutilisables.