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Mars 2024, la Malterie Caux-Laflamme est la proie des flammes à Saint-Patrice-de-Beaurivage. Une perte totale, mais dès le lendemain, la reconstruction débute. Après une année marquée par la résilience, les défis et la solidarité de la communauté, aujourd’hui l’entreprise familiale renaît juste à temps pour son dixième anniversaire.
Le feu c’est beaucoup de tristesse. Il y a tellement eu d'effort. [...] C'est de voir mes parents, c’est leur projet de vie, se rappelle la copropriétaire Myriam Laflamme-Caux.
L’entreprise familiale avait le vent dans les voiles, la production avait doublé suite à un agrandissement en 2021. L’équipe pouvait désormais commencer à souffler un peu.

La famille tient à souligner le soutien des communautés de Saint-Patrice-de-Beaurivage et de Saint-Narcisse-de-Beaurivage dans la reconstruction.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
Après le feu, la réunion qu’on a eue le jour d'après, [on s’est dit], on y va, on ne s’est même pas posé de question, lance avec un brin d’émotion Normand Caux aux côtés de sa fille Myriam. Son épouse Josée, son fils et un petit cousin sont aussi les autres copropriétaires de l'entreprise.
C'est sûr qu'on a été "badlucké", mais avec la relève, tout le beau côté est à venir, on a eu un peu de recul, mais on croit au projet.

Normand Caux était auparavant producteur agricole.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
La transition
Un camion vient livrer un chargement d’orge. La vie reprend son cours. L’entreprise transforme à nouveau chez elle ses céréales germées et maltées. Mais la production, elle, ne s’est jamais arrêtée malgré le feu.
Orge, blé, seigle, avoine, épeautre, sarrasin : l’entreprise familiale travaille avec 50 fermes partenaires au Québec. Leurs propres céréales ne comptent que pour 5 % de la production totale et le feu n’a pas impacté ce secteur.

Un camion vient livrer une cargaison d'orge venant d'une des cinquante fermes partenaires de l'entreprise.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
On était capable d’envoyer des céréales ailleurs pour les transformer. Une semaine après, on avait trouvé trois malteries partenaires, deux aux États-Unis, une au Québec, qui était prête à transformer nos recettes selon nos spectres, explique Myriam Laflamme-Caux.
Des ajustements sont par contre nécessaires. De leurs 30 recettes habituelles avec des grains conventionnels et biologiques, une vingtaine devra être abandonnée.

Un sac de 25 kilos prêt à être livré à un client. Ils sont une centaine partout au Québec.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
Les brasseurs solidaires
La Malterie Caux-Laflamme compte une centaine de clients, dont plusieurs microbrasseries. Ces derniers ont dû se revirer de bord en attendant la reconstruction de la malterie comme l’explique Angèle Gareau-Pagé, copropriétaire de la microbrasserie Oxymore à Saint-Gilles dans Lotbinière.
75 % du malt utilisé était de la Malterie Caux-Laflamme, ça l’a descendu jusqu'à 25% [...] on est allé chercher notre malt ailleurs au Québec, lance-t-elle.
Ils ont dû ajuster leur brassage. Nicolas [le copropriétaire] a travaillé fort pour ajuster les recettes pour réussir à avoir les mêmes saveurs, ajoute Angèle Gareau-Pagé.

Angèle Gareau-Pagé est copropriétaire de la microbrasserie Oxymore à Saint-Gilles.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
La microbrasserie a continué de s’approvisionner avec la Malterie pendant cette transition, il s'agissait d'une solidarité régionale importante aux yeux de la copropriétaire.
Qu’est-ce qu’on va léguer à nos enfants, aux jeunes qui vont rester en région, un milieu qui va être riche, un bel entre maillages entre les compagnies qui se soutiennent ?
Même son de cloche du côté de Lévis à la microbrasserie L’ironie du 13. Depuis l’ouverture en 2023, Jo Filteau a utilisé le malt des Caux-Laflamme dans près de la moitié de ses 70 recettes.
On s’est organisés pour couper ailleurs avant de changer. [...] C’est des gens de la région, des gens qu’on connaît, affirme-t-il avec en main des bières produites grâce au malt de Saint-Patrice-de-Beaurivage.

Jo Filteau est copropriétaire et brasseur de la microbrasserie L'ironie du 13 à Lévis.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
Nous on prend les ingrédients qu'eux autres créés pour pouvoir créer de notre côté. D’avoir cette expertise-là à côté de chez nous et les avoirs au bout du téléphone, c’est un gros atout, lance ce dernier.
Tous ont bien hâte de voir les nouvelles installations.
Une relance stratégique
L’entreprise a aussi continué à développer ces céréales pendant cette période. La Malterie Caux-Laflamme dessert déjà plusieurs microbrasseries et distilleries pour la réalisation de leurs produits, mais elle souhaite également intégrer davantage le secteur des transformateurs alimentaires.

Plusieurs pièces d'équipement neuves comme des tambours pour le touraillage sont installés dans la Malterie Caux-Laflamme avant l'ouverture officielle.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
On vise ce secteur, les boulangeries [par exemple] on travaille déjà avec certaines d'entres elles peuvent utiliser nos céréales maltées et germées , tous les mueslis, les granolas, les barres tendres. Tous les transformateurs alimentaires qui cherchent à améliorer la valeur nutritive de leur produit, explique MyriamLaflamme-Caux.
L’équipe a repensé l’usine et amélioré les procédés en plus d'aller voir ce qui se faisait en Europe. On a sorti du jus de bras, illustre la copropriétaire.
La réouverture officielle sera vendredi le 13 juin, un petit clin d'œil au passé pour l’entreprise familiale qui fête ses 10 ans cet été.