La Ville de Québec est sur le point d’approuver 18 projets d’habitation de 18 promoteurs différents, dérogeant parfois à la réglementation d’urbanisme locale. En tout, ce sont donc plus de 2850 unités d’habitation qui devraient être autorisées aux quatre coins de la ville lors des deux prochaines séances du conseil municipal, soit d’ici le 3 juin.

Ils ne pourront également pas faire l'objet d'un référendum citoyens en cas de contestation. Oui, c’est une obsession d’accélérer la construction de logements, a lancé le maire de Québec Bruno Marchand en conférence de presse mardi matin. La mise en chantier des projets débutera durant les 12 prochains mois.

Marie-Pierre Boucher, responsable du logement et de la planification de l’aménagement du territoire au comité exécutif, Bruno Marchand, maire de la Ville de Québec, et Benoît Longchamps, directeur de division, planification de l'aménagement et de l'environnement, en conférence de presse mardi matin.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

La Loi 31 [Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation] représente un levier supplémentaire pour la Ville afin d’avancer dans la bonne direction en créant des logements pour tous, mais aussi en nous permettant d’exiger des conditions de réalisation qui assurent une qualité architecturale qui se distingue ainsi que la mise en place de caractéristiques innovantes et durables, signale la responsable du logement et de la planification de l’aménagement du territoire au comité exécutif, Marie-Pierre Boucher.

Caractéristiques, note-t-elle, en matière notamment de développement, de mobilité et d’aménagement.

La carte des 18 projets de logements sur le point d'être approuvés par la Ville de Québec.

Photo : Ville de Québec

Adoptée en février 2024, la Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation, et surtout l’article 93, stipule notamment qu’une municipalité locale peut, avant le 21 février 2027, autoriser un projet d’habitation qui déroge à la réglementation d’urbanisme locale en vigueur sur son territoire lorsque le projet comprend la construction d’au moins trois logements.

Les dérogations impliquent dans bien des cas la hauteur des constructions. Au 155, Grande-Allée Est, par exemple, on compte ajouter 10 étages à un immeuble qui en compte déjà 11.

Non loin de là, sur le terrain laissé vacant après la démolition de l’église Saint-Cœur-de-Marie, poussera un projet sur 20 étages.

Le terrain laissé vacant après la démolition de l’église Saint-Cœur-de-Marie.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Ce n’est pas un chèque en blanc

Ce pouvoir-là n’est pas utilisé sans contrepartie, insiste Bruno Marchand, ajoutant que l’annonce de mardi est le fruit de négociations serrées de plusieurs mois entre la Ville et les promoteurs. Ce n’est pas un chèque en blanc.

Notre priorité, c’est le logement, dit-il. Les logements disponibles se font rares. Dans certains arrondissements, et dans certains types de logements, on a des taux d’inoccupation qui avoisinent plus le zéro que le 1 %.

En 2023, tous types d’habitation confondus, la Ville s’est donné comme cible de bâtir 80 000 nouveaux logements d’ici 2040.

Nous sommes attractifs, souffle Marchand, soulignant l’importante quantité de gens qui sont venus s’établir à Québec ces dernières années.

Nous n’avons jamais eu ces chiffres démographiques positifs de gens, de nouveaux arrivants qui arrivent ici.

Ça amène beaucoup d’eau au moulin, mais évidemment, on a des défis en matière de logement, dit-il. Il est primordial d’agir dès maintenant, et c’est ce que nous faisons aujourd’hui.