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Des artisans, producteurs et restaurateurs du Bas-Saint-Laurent se démarquent par la qualité de ce qu’ils cultivent, transforment ou cuisinent. Cette année, une dizaine d’entreprises ou d’individus de la région figurent parmi les finalistes des Lauriers de la gastronomie québécoise, un événement qui célèbre la culture culinaire et qui couronnera les meilleurs de l’industrie lundi soir.
Mais de quoi se compose l’ADN gourmand de ces entrepreneurs bas-laurentiens? Lorsqu'on lui pose la question, Stéphanie Morin répond sans hésiter qu’il faut être passionné par tout ce qui compose notre patrimoine alimentaire.
Un enthousiasme vif anime d’ailleurs la femme qui est à la barre de Bernadette – Épicerie et dinette, située à Rivière-du-Loup.
L’endroit, né en décembre 2023, propose une cuisine aux saveurs du monde concoctée à partir de produits locaux. On ne fait pas de compromis ni sur la beauté ni sur les saveurs, lance l’entrepreneure qui fait ses premiers pas en restauration.

Stéphanie Morin a ouvert l'épicerie et dinette Bernadette en décembre 2023.
Photo : Radio-Canada / Lisa-Marie Bélanger
Le menu varie au gré des arrivages de fermes et d’entreprises de la région. Il y [a] vraiment un souci de mise en valeur des producteurs, ajoute Stéphanie Morin, dont l’épicerie-dinette se retrouve parmi les finalistes dans la catégorie entreprise ou initiative de l’année.
Il y a un esprit de communauté qui est plus fort et qui n’est pas dans la compétition et ça, je trouve que c’est un signe distinctif.

L'épicerie et dinette Bernadette située à Rivière-du-Loup est finaliste dans la catégorie Entreprise ou initiative de l'année aux Lauriers 2025.
Photo : Gracieuseté de Bernadette - Épicerie et dinette
À quelques pas de chez Bernadette se trouve le restaurant La Porte Arrière où les quatre propriétaires prônent la même philosophie. Les produits locaux et de saison sont à l’honneur grâce à un précieux réseau de cueilleurs, éleveurs, maraîchers et pêcheurs.
On est tellement près de ces produits-là, versus dans les grands centres donc c’est ce qui nous distingue au Bas-Saint-Laurent, explique Mynessa Lapointe Ouellet, l’une des copropriétaires.
Celle qui est finaliste pour le prix du meilleur service vante l’entraide qui existe entre les restaurateurs de la région ainsi que le partage des connaissances. Un producteur ou artisan de choix ne demeure jamais le secret d’un seul établissement selon elle.
C’est vraiment une belle reconnaissance. On est comme une grande famille ici. Oui, il y a mon nom qui est inscrit sur la mention, mais je le prends pour l’équipe.
La jeune femme au sourire franc et sincère constate également que les clients s’intéressent à la scène culinaire québécoise.
On a notre comptoir auquel les gens aiment s’installer pour jaser avec les garçons en cuisine. Les gens sont curieux et de plus en plus connaisseurs côté gastronomie, affirme-t-elle.

Mynessa Lapointe Ouellet est l'une des quatre propriétaires du restaurant La Porte Arrière à Rivière-du-Loup. Elle est en nomination pour le prix du meilleur service aux Lauriers 2025.
Photo : Radio-Canada / Lisa-Marie Bélanger
Les propriétaires de La Porte Arrière seront tous à Montréal lundi soir pour assister au Gala des Lauriers.
Peu importe l'issue de la fin de soirée, c’est déjà un cadeau en soi d’être présent puis d’être invité à cet événement-là, confie Mynessa Lapointe Ouellet.
Une clientèle qui rajeunit
Dans la cuisine de l’Arlequin à Rimouski, le chef propriétaire Tommy Roy constate que la clientèle tend à rajeunir. On a beaucoup plus de tables de gens plus jeunes. [...] Ils vont venir plus régulièrement et plus souvent.
Le succès des émissions de cuisine des dernières années, notamment Les Chefs!, y est pour quelque chose selon lui. Ça fait que les jeunes essaient plus, ajoute-t-il.
Depuis l’ouverture de son restaurant en décembre 2016, Tommy Roy, finaliste dans la catégorie chef ou cheffe de l’année, a vu la scène culinaire rimouskoise se diversifier et accueillir de nouvelles tables gastronomiques.
Il y en a de plus en plus puis je pense qu’il y a toujours plus de place pour de la qualité, puis c’est des offres qui sont relativement différentes, souligne-t-il.
Le chef, de son propre aveu, a une relation conflictuelle avec le mot gastronomie, qu’il estime trop guindé. C’est juste de bien travailler finalement. Bien travailler avec des produits d’ici et y mettre le temps. C’est de la passion.

Le chef propriétaire de l'Arlequin, Tommy Roy, est finaliste dans la catégorie Chef ou cheffe de l'année aux Lauriers de la gastronomie québécoise 2025.
Photo : Radio-Canada / Lisa-Marie Bélanger
M. Roy considère qu’il est aujourd’hui obligatoire de mettre de l’avant les aliments issus du savoir-faire de partenaires régionaux. Tout le monde le fait puis ça, c’est un pas en avant.
Derrière le comptoir de son restaurant qui compte environ 20 places, il reconnaît que la route vers le succès aurait été plus hasardeuse sans tout le travail effectué en amont par la réputée Colombe St-Pierre.
Dès le départ, la mentore l’a mise en contact avec des cueilleurs de la région, en plus de référer à l’Arlequin la clientèle qu’elle n’était pas en mesure d’accueillir, faute de place. Elle remplissait notre été, puis ces gens-là, on les a [reçus] et ils reviennent d’été en été.
Je pense que Colombe a accéléré la facilité d’accès aux produits qu’on a.
Ouvrir des portes, mais à quel prix?
La principale intéressée mène de front sa carrière de cheffe, à la fois à la barre du mythique Chez St-Pierre au Bic et à la Cantine côtière de Saint-Fabien.
Elle continue cependant à militer inlassablement pour une plus grande autonomie alimentaire du Québec et une meilleure appropriation des ressources comestibles du Saint-Laurent.
La cheffe insiste, il faut du courage collectif et politique pour espérer changer les choses. Ce courage-là, il relève d’une volonté sincère de travailler pour demain. Tu le sais qu’il n’y aura pas de résultat immédiat. C’est dur de changer un modèle.
Plus on est nombreux comme chefs proposant des produits régionaux dans une logique d’achat local, plus les producteurs en vivent.
C’est avant tout un choix entrepreneurial selon elle parce que oui, les produits locaux coûtent plus cher.
Ça veut dire que tu acceptes, parce que tu crois en une idée, de faire la paix avec ton salaire. Et c’est le sacrifice que le Québec va devoir faire aussi si on veut étendre cette idée-là, plaide Colombe St-Pierre.
Nager à contre-courant devient exténuant. La cheffe rappelle qu’il lui a fallu plusieurs années avant d’être en mesure d’obtenir du flétan directement au quai de Rimouski.
La job que moi j’ai faite, elle m’a usée. Elle m’a usée beaucoup, confie-t-elle.
Je suis mentore. Je me rends compte que j’ai plus de plaisir à essayer de tracer la voie à la relève parce que de toute façon, sans eux, on n’ira nulle part.
Avec sa cantine côtière, elle contribue maintenant à décomplexer la gastronomie. Une cuisine haut de gamme, porteuse des mêmes valeurs, mais dans une formule décontractée. C’est un projet que j’avais depuis longtemps.
Son dernier projet est d’ailleurs sur la liste des finalistes des Lauriers de la gastronomie québécoise comme Cantine de l’année. Il s’agit d’ailleurs d’une toute nouvelle catégorie, ajoutée cette année. C’est tellement québécois [la cantine].
La cantine Sainte-Flavie, un commerce phare de la région, figure également parmi les finalistes de cette même catégorie.

La cheffe Colombe St-Pierre, l'une des pionnières de la gastronomie bas-laurentienne, est finaliste pour le Laurier du public.
Photo : Radio-Canada / Lisa-Marie Bélanger
En pleine période d’ouverture de son restaurant et de sa cantine, Colombe St-Pierre ignore encore si elle assistera au gala de lundi où elle est en nomination pour le Laurier du public.
C’est extraordinaire. C’est de l’amour fois mille, confie la cheffe qui a cependant bien peu d’espoir de remporter le prix.
À moins de m’appeler Colombe Larrivée, je ne vois pas comment je pourrais passer au travers, lance-t-elle avec ce rire singulier et sans retenue.
Ricardo Larrivée a en effet gagné le cœur des Québécois entre 2018 et 2022, avant de laisser la place à Geneviève O’Gleman puis à Geneviève Everell en 2024.
L’impact du Guide Michelin
Celle qui a longtemps été l’un des seuls visages de la gastronomie bas-laurentienne se réjouit de la vitalité de la scène culinaire d’aujourd’hui.
En dehors de Montréal et Québec, peu de régions peuvent prétendre apparaître à quelques reprises dans le Guide Michelin.
Outre la prestigieuse étoile du Narval à Rimouski, les restaurants La Porte Arrière (Rivière-du-Loup), les Affamés et Arlequin (Rimouski) y sont recommandés. De plus, Côté Est à Kamouraska et Losange à Rimouski ont obtenu une mention Bib Gourmand où l’on y trouve une très bonne cuisine à prix modéré.
Colombe St-Pierre se questionne néanmoins quant à la pertinence de cette reconnaissance d’outre-mer. Je trouve ça dommage qu’on ait besoin de cette approbation-là pour réaliser à quel point notre gastronomie est grande.
On a-tu vraiment encore besoin des Français pour venir nous dire ce qui est bon?
N’empêche, l’effet est indéniable, notamment sur les réservations. Le carnet de l’été se remplit assez vite. On est bien contents que les gens embarquent dans cette frénésie là, souligne Mynessa Lapointe Ouellet du restaurant La Porte Arrière.

La Porte Arrière à Rivière-du-Loup est l'un des 76 restaurants recommandés par le Guide Michelin.
Photo : Gracieuseté de La Porte Arrière
Même constat pour les deux restaurants de Tommy Roy à Rimouski où les prochains mois seront particulièrement achalandés.
L’avenir culinaire s’annonce prometteur selon Colombe St-Pierre, autant pour le Bas-Saint-Laurent que dans la province en entier. C’est une encyclopédie de goûts le Québec puis je pense qu’on n’en a pas encore découvert la moitié.
Bas-Laurentiens en nomination aux Lauriers de la gastronomie québécoise 2025
Artisan ou artisane de l'année :
- Fabien Demandolx, Racines boulangerie fermière (Cacouna)
- Mario Quirion, Fromagerie Le Détour (Témoiscouata-sur-le-Lac)
- Guillaume Werstink et Emmanuel Sandt-Duguay, Chasse-Marée (Rimouski)
- Pascal Bisson, Fromagerie Le Mouton Blanc (La Pocatière)
Cantine de l'année :
- Cantine Côtière (Saint-Fabien)
- Cantine Sainte-Flavie (Sainte-Flavie)
Chef ou cheffe de l'année :
- Tommy Roy, Arlequin (Rimouski)
Entreprise ou initiative de l'année :
- Bernadette - Épicerie et dinette (Rivière-du-Loup)
Laurier du public :
- Colombe Saint-Pierre, cheffe du restaurant Chez St-Pierre (Rimouski - Le Bic)
- Dominique Rioux, bouchère et cheffe spécialiste du BBQ (Trois-Pistoles)
Producteur ou productrice de l'année :
- Guillaume Werstink et Emmanuel Sandt-Duguay, Chasse-Marée (Rimouski)
Prix du meilleur service :
- Mynessa Lapointe Ouellet, La Porte Arrière (Rivière-du-Loup)
Prix du tourisme gourmand :
- Projet La Ruche (Baie-des-Sables)