L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a décerné samedi sa plus haute reconnaissance à Yves Sioui Durand et Jacques Marchand, deux pionniers de la culture dans leur secteur respectif.

Rencontré au Théâtre du Cuivre, le dramaturge Yves Sioui Durand, qui a aidé à défricher le théâtre autochtone contemporain, admet qu'il a encore du mal à croire que cette reconnaissance est bien réelle.

Ça me touche beaucoup, cette reconnaissance-là, surtout ici en Abitibi-Témiscamingue. Je suis un autochtone wendat de Wendake. Ça me gêne un peu, car il y a un beaucoup d'anishnabes qui ont ce potentiel de reconnaissance, mentionne-t-il.

Yves Sioui Durand croit que sa carrière de 40 ans l'a aidé à s'approprier sa culture. Il donne l'exemple de la langue, un outil pour la reconstruction de la Nation huronne-wendat.

«La langue, c'est très, très important. Le théâtre m'a aidé à me réapproprier cette langue-là. Je ne la parle pas, mais je la comprends, par exemple», explique Yves Sioui Durand.

Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier

Le théâtre m'a amené à faire des choses que je n'aurais jamais pensées [...] À partir de 1989, j'ai aidé ma communauté à réintégrer la maison longue dans Wendake [...] Il s'est passé toutes sortes de choses après et, aujourd'hui, la langue est en train de revenir. Ça vient toutes de ces prémisses-là et du travail des activistes chez moi qui ont fondé la maison longue, explique Yves Sioui Durand.

Le compositeur Jacques Marchand a également reçu son doctorat honoris causa samedi. Il a lui aussi reconnu sur nos ondes récemment que cette reconnaissance inattendue lui procure un grand plaisir.

Je ne m’attendais pas à ça [...] quand j’ai appris ça, je ne réalisais pas. C’est sûr que ça me fait vraiment plaisir, c’est comme une petite tape dans le dos, a-t-il affirmé à l'émission Ça vaut le retour.

Un doctorat honoris causa rend hommage aux personnes qui atteignent l'excellence dans leur domaine respectif ou qui se démarquent grâce à leur héritage professionnel.