NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a investi mercredi les bureaux administratifs de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).
La perquisition a été confirmée en début de journée par les deux organisations. L'UPAC a précisé que l'opération, autorisée par la cour, était en lien avec le dossier SAAQclic.
Les éléments qui sont recherchés par les policiers sont approuvés par le juge de paix, parce qu'on présente des motifs raisonnables de croire qu'un crime aurait pu être commis et que les documents [recherchés] nous permettront de faire la lumière sur le dossier d'enquête, a indiqué son porte-parole Mathieu Galarneau.
Ce dernier a toutefois précisé en entrevue que l'UPAC ne donnerait aucun détail supplémentaire concernant la perquisition afin de protéger [la] collecte de renseignements, l’intégrité de la preuve qui est saisie, ainsi que la sécurité et la réputation des gens qui pourraient être impliqués.
La direction de la SAAQ a déclaré de son côté qu'elle [collaborait] pleinement à l’enquête, se faisant, elle aussi, avare de commentaires, afin de respecter le travail des autorités et de préserver l’intégrité du processus.

De nombreux véhicules appartenant au Commissaire à la lutte contre la corruption (CLCC) et à la Sûreté du Québec (SQ) étaient garés devant le siège social de la SAAQ, mercredi matin.
Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc
Selon nos informations, une vingtaine d'enquêteurs ont été déployés au siège social de la SAAQ, situé au 333 boulevard Jean-Lesage, à Québec. L'opération, a précisé Mathieu Galarneau, s'est mise en branle dès l'ouverture des bureaux de la société d'État.
Cette perquisition survient au moment où l'un des témoins clés de ce qu'il est désormais convenu de nommer le « fiasco SAAQclic » est appelé à comparaître à la commission Gallant : l'ex-PDG Denis Marsolais, qui était aux commandes de la société d'État en février 2023, lors du lancement de sa plateforme numérique.

1:58
Le reportage de Sébastien Desrosiers
L'enquête de l'UPAC a débuté à la fin de février, mais elle n'a été confirmée que plus tôt ce mois-ci, le 5 juin.
Au cœur de celle-ci : un virage numérique complètement raté, qui a causé d'interminables files d'attente en 2023 – signe que la SAAQ n'était pas prête à déployer son nouveau système – et qui a entraîné des dépassements de coûts évalués à environ 500 millions de dollars par l'ancienne vérificatrice générale (VG) Guylaine Leclerc.
Legault content que l'UPAC agisse
Je suis content que l'UPAC, d'une certaine façon, agisse, a déclaré François Legault en arrivant mercredi midi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, disant avoir appris la nouvelle de la perquisition en même temps que les journalistes.
C'est important d'aller au fond du dossier, a-t-il déclaré, soulignant par ailleurs que le juge Gallant – dont le mandat a été prolongé du 30 septembre au 15 décembre, la semaine dernière – faisait du bon travail.
Invité par la presse à renouveler sa confiance envers le PDG actuel de la SAAQ, Éric Ducharme, le premier ministre a déclaré une fois de plus qu'il attendrait le rapport final de la commission avant de répondre à [la] question.
Je vois comme vous toutes sortes de déclarations... Est-ce que ça va être contredit? Il n'y a pas eu encore le témoignage du président, donc laissons-le s'expliquer, a-t-il suggéré.

Le premier ministre refuse toujours de réitérer sa confiance envers le PDG actuel de la SAAQ, Éric Ducharme.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Questionnée à son tour après la réunion, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a déclaré que c'était toujours une bonne chose, quant à elle, de voir les institutions faire leur travail.
Mme Guilbault a rappelé qu'elle avait elle-même écrit à l'UPAC le 24 février, après le dépôt du rapport de la VG, et le 4 juin, dans la foulée de tout ce qu'on entend à la commission Gallant, pour sensibiliser le corps de police au caractère scandaleux de tout ce qui se disait et de tout ce qui semble s'être passé à la SAAQ.
Comme son patron, elle a, elle aussi, évité de renouveler sa confiance envers M. Ducharme, tout en assurant qu'en tant que ministre responsable de la Société de l'assurance automobile, elle avait très, très régulièrement des rencontres avec lui et la présidente du conseil d'administration, Dominique Savoie.
Il y a beaucoup de choses à faire, et moi, je veux m'assurer que le travail se fait convenablement, a-t-elle dit. Indépendamment de la commission qui est en cours, il faut que le redressement de la SAAQ se poursuive.
Éric Ducharme veut regagner la confiance des Québécois
Appelé à la rescousse par le gouvernement Legault en avril 2023 après le lancement catastrophique de SAAQclic quelques mois plus tôt, Éric Ducharme a vu sa présidence mise à mal au cours des derniers jours par certains témoins appelés à la barre de la commission Gallant.
Une ex-conseillère à la vérification interne a raconté lundi qu'elle avait eu l'impression de se faire « cracher dessus » par son ancien patron tellement ce dernier n'avait pas d'intérêt pour le travail de son équipe – une observation corroborée le lendemain par une auditrice interne qui est toujours à l'emploi de la SAAQ.
Les avocats de la société d'État, devant de tels témoignages, ont réclamé que la comparution de M. Ducharme soit devancée, mais en vain.
Qu'à cela ne tienne : le principal intéressé a fait paraître une lettre ouverte dans Le Soleil de mercredi, en promettant d'apporter un éclairage nécessaire à l’appréciation de la gestion actuelle de la SAAQ dès que la commission lui en donnera l'occasion.
Je tiens [...] à rassurer les citoyennes et les citoyens : nous poursuivons, chaque jour, notre travail avec une volonté de bien faire les choses, nous corrigeons les erreurs, renforçons nos pratiques et mettons tout en œuvre pour regagner votre confiance.
Outre la commission Gallant, deux autres enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur le « fiasco SAAQclic », dont une au ministère des Transports, instiguée par Geneviève Guilbault, ainsi qu'une autre, lancée par l'Autorité des marchés publics (AMP) à la demande de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel.
Cette dernière a également demandé à l'AMP plus tôt cette semaine d'effectuer une veille ainsi qu’une analyse approfondie du processus d’octroi et d’exécution des contrats du gouvernement en ce qui a trait aux technologies de l'information.
La transformation numérique est inévitable pour tout gouvernement qui veut être efficace et pouvoir avoir une meilleure gestion des fonds publics, une meilleure façon de rendre des services aux citoyens, a rappelé Mme LeBel en arrivant au Conseil des ministres, mercredi.
Maintenant, on constate que c'est très complexe comme projets [et que] ça démontre défis, alors on a demandé à l'AMP de faire une analyse, de nous faire part de ses meilleures pratiques pour nous permettre d'être plus rigoureux et plus efficace dans cette gestion-là, a-t-elle expliqué.

9:28
La perquisition de l'UPAC à la SAAQ, vue par nos Mordus.
Sur le plan politique, cette affaire a notamment causé la démission d'Éric Caire à titre de ministre de la Cybersécurité et du Numérique. Celui-ci a été remplacé depuis par Gilles Bélanger.
Insatisfaits, les partis d'opposition réclament maintenant le départ du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, qui était titulaire des Transports dans les années ayant précédé le lancement de SAAQclic.
Le Parti libéral réclame en outre que sa successeure, Geneviève Guilbault, démissionne. Ou qu'à tout le moins la gestion de la SAAQ lui soit retirée, une demande reprise mercredi par Québec solidaire qui, à son tour, a demandé la mise sous tutelle de la société d'État afin que celle-ci relève directement du premier ministre Legault.
Avec les informations de Sébastien Bovet