Les membres de l'Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) s'intéressent à l'utilisation de l'intelligence artificielle par les criminels, mais aussi à comment celle-ci peut aider leurs enquêtes policières.

Réunis en congrès à Rivière-du-Loup, les membres de cette association ont pu se familiariser avec les derniers outils technologiques.

Selon les responsables de cet organisme, le nombre d'actes criminels impliquant l'intelligence artificielle est en hausse que ce soit en copiant la voix d'une personne lors d'un appel téléphonique ou avec différents trucages vidéos.

Le professeur à HEC Montréal et directeur scientifique intérimaire de l’Institut québécois d’intelligence artificielle, Laurent Charlin, croit que les différents corps policiers doivent décider de quelle façon l'intelligence artificielle peut les aider dans leurs travaux.

L'intelligence artificielle pourrait permettre d'analyser des données plus rapidement, mais il devra toujours avoir un humain derrière pour valider les résultats.

Le président de l'Association des directeurs de police du Québec et directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, abonde dans le même sens.

Pierre Brochet, président de l'Association des directeurs de police du Québec

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Il cite en exemple une enquête menée par son équipe dans un délit de fuite. Pour tenter de retracer le chemin parcouru par l'accusé dans ce dossier, les enquêteurs ont dû regarder plus de 350 heures de vidéos de surveillance.

Est-ce qu'en inscrivant certains critères, l'intelligence artificielle aurait pu faire la même recherche en 20 heures?

Toujours selon le président de l'ADPQ, ces nouveaux outils technologiques pourraient aider grandement les enquêteurs dans des dossiers de fraude ou quand une quantité importante de données informatiques doit être évaluée.

Pierre Brochet avance même que l'intelligence artificielle pourrait, dans un avenir pas si lointain, venir en aide aux policiers lorsque viendra le temps d'interroger des personnes. Un ordinateur pourrait analyser les réponses fournies lors de ces discussions et proposer des questions de relance pour les policiers.