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L’Ontario ne compte qu’un seul centre de consommation supervisée par inhalation. Un retard important en matière de protection des consommateurs de drogues selon des chercheurs et professionnels, à l’heure où ce mode de consommation mène à de plus en plus de décès.
Les décès dus à la toxicité des opioïdes en Ontario, lorsque l'inhalation était le seul mode d'utilisation, ont presque doublé entre 2017 et 2021, selon une étude menée par Gillan Kolla, professeure assistante de médecine à l’Université Memorial et des collègues universitaires.
Nous savons ce qu’il faut faire pour aider les personnes qui fument leurs drogues — et nous avons vraiment, vraiment pris beaucoup de retard , déplore Gillian Kolla.
Des données partagées la semaine dernière par le Bureau du coroner en chef de l’Ontario montrent qu’en 2024, l’inhalation serait responsable de 40 % des surdoses mortelles survenues l’année précédente — contre 18 % en 2018.
À l’inverse, en 2024, seulement 4 % des surdoses mortelles aux opioïdes seraient attribuées à l’injection seule, contre 20 % en 2018.
Ces données officielles viennent donc confirmer la tendance croissante vers l’inhalation depuis des années, bien qu’elles comportent une certaine incertitude, puisque près de la moitié des décès par surdose ne permettent pas de déterminer clairement le mode de consommation.
Toujours selon le bureau du coroner, plus de 2200 Ontariens sont morts d’une surdose d’opioïdes en 2024 — une légère baisse par rapport aux dernières années — mais cela représente plus du triple des décès enregistrés il y a dix ans.
La seule cabine d’inhalation supervisée de l’Ontario
Le besoin croissant de méthodes plus sûres pour inhaler des drogues est évident depuis longtemps pour Joanne Simons, directrice générale de Casey House.
Son hôpital spécialisé de Toronto, qui dessert des personnes vivant avec le VIH ou à risque de le contracter, exploite la seule cabine d’inhalation supervisée de la province, installée en 2021.
C’est un dispositif très simple, décrit M. Simons à propos de la petite pièce.
Il n’y a rien de très technique, à part un ventilateur très puissant qui expulse la fumée à l’extérieur du bâtiment.
Elle explique que l’hôpital a décidé d’ouvrir cette cabine parce que les usagers en faisaient la demande. Depuis, environ 80 % des personnes qui utilisent les services de consommation supervisée à Casey House choisissent l’inhalation plutôt que l’injection.

La directrice générale de Casey House Joanne Simons, explique qu'une salle d'inhalation est simple à opérer, mais que le financement est compliqué à obtenir.
Photo : Radio-Canada / Sue Goodspeed
Nous envisageons d’en installer une deuxième, car les besoins sont énormes, a indiqué Simons, qualifiant cette évolution vers l’inhalation de changement massif.
Le plan de services de consommation et de traitement de l’Ontario de 2019, qui a approuvé 15 sites de consommation supervisée, ne prévoyait aucun financement pour les cabines d’inhalation.
Avec un coût estimé à environ 50 000 dollars, seules les structures capables de recueillir des fonds privés ou des dons — comme Casey House — peuvent se permettre d’en installer une.
Depuis que nous l’avons mise en place, nous recevons constamment de l’intérêt de la part d’autres centres de santé à travers le pays , raconte Joanne Simons.
Je pense que le véritable obstacle, ce sont les fonds.
Un porte-parole de la ministre ontarienne de la Santé, Sylvia Jones, a déclaré dans un communiqué : Le gouvernement ne soutient pas et ne soutiendra jamais l’utilisation de drogues illicites dans les lieux publics.
Notre priorité est d’aider les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance à accéder à des traitements et à la guérison, et non de leur fournir les outils pour consommer des drogues toxiques et illégale
La question de la sécurité
Tous les chercheurs et défenseurs interrogés indiquent que ce changement d’habitudes est en partie motivé par la croyance, parmi les usagers de drogues, que l’inhalation est plus sûre.
À quelques kilomètres au sud de Casey House, au MAP Centre for Urban Health Solutions de l’hôpital St. Michael, au centre-ville de Toronto, le Dr Ahmed Bayoumi étudie les implications sanitaires de ce virage vers l’inhalation.
S’agissant des risques spécifiques liés aux seringues, Bayoumi affirme que l’inhalation est clairement plus sûre , car elle élimine le risque d’infection par du matériel contaminé.
Il ajoute que le risque de surdose pourrait aussi être moindre.
Il existe certaines données indiquant que… le taux d’absorption des drogues dans le sang est plus lent par inhalation que par injection, ce qui permet aux usagers de mieux contrôler la quantité qu’ils consomment
Une politique provinciale en changement
Zoë Dodd, coorganisatrice de la Toronto Overdose Prevention Society, affirme que les appels en faveur du financement de sites d’inhalation supervisée remontent à l’époque de la première ministre libérale Kathleen Wynne, au milieu des années 2010.
Dodd indique que son organisation avait installé une tente d’inhalation supervisée à Moss Park en 2017, où elle a fonctionné sans autorisation pendant un an. Ils ont ensuite déménagé à l’intérieur et ont dû abandonner la tente.

Membre de la Toronto Overdose Prevention Society, Zoë Dodd, rappelle qu'un simple centre d'inhalation sous une tente en extérieur à Moss Park avait pu sauver des vies. (photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Nous avons vu passer des milliers de personnes dans ce service. Et nous avons inversé de très nombreuses surdoses dans cette tente, dit-elle, ajoutant qu’aujourd’hui, elle et d’autres intervenants en réduction des méfaits doivent courir dehors lorsqu’ils sont alertés d’une surdose par inhalation.
Ce printemps, le gouvernement de Doug Ford a fermé neuf sites de consommation supervisée et les a convertis en carrefours de traitement, une nouvelle approche de traitement des dépendances et de l’itinérance.
Selon la porte-parole du ministère de la Santé, la province a investi plus de 500 millions de dollars pour construire 28 centres de ce type à travers l’Ontario.
Avec les informations de Naama Weingarten et Kate McGillivra, de CBC