Language

         

 Publicité par Adpathway

L’heure de la convergence

2 hour_ago 19

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Autoritaire. Arbitraire. Étouffant. Si vous avez de la difficulté à vous y retrouver dans les réformes et les projets de loi déposés ou adoptés cet automne par le gouvernement caquiste, vous n’êtes pas seul.

Je ne me souviens pas qu’il y ait eu une action politique aussi concertée, à Québec, pour s’en prendre, en même temps, à l’autonomie professionnelle, aux droits fondamentaux et aux contre-pouvoirs essentiels à la démocratie.

Chaque institution, chaque corps de métier, chaque organisme visé vit les choses à sa manière, mais un fil rouge relie leur combat. « Autoritaire », « arbitraire », « étouffant » : partout, c’est ainsi qu’on décrit les dernières réformes de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Il y a le projet de loi 1, qui empêche un ensemble d’organismes publics et parapublics de contester des lois devant les tribunaux en utilisant des fonds publics, en plus d’affaiblir la Charte des droits et libertés de la personne. C’est assez terrifiant, en fait. Par son projet de constitution, le gouvernement peut invoquer une disposition de « souveraineté parlementaire », suivant laquelle « ne peut être exercé aucun pourvoi en contrôle judiciaire, fondé sur un droit ou une liberté visé par une telle disposition ». Traduction : si le gouvernement le veut, il le peut. Sans possibilité pour les citoyens de faire valoir leurs droits via les tribunaux.

Ce n’est pas tout. Le PL 1, élaboré sans consultation réelle des Premiers Peuples, affaiblit leur reconnaissance constitutionnelle et menace leurs droits. Ce n’est pas encore tout. Le PL 1 mentionne « la liberté des femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». En inscrivant l’avortement dans une loi, on donne une poignée légale aux groupes antiavortement pour venir restreindre ce droit. Dans le milieu de la santé reproductive, on est effaré.

Il y a la loi 2, adoptée sous bâillon, contre laquelle les médecins se sont réunis à plus de 12 000 au Centre Bell et pour laquelle ils considèrent quitter la province tellement les attaques à leur autonomie professionnelle sont jugées graves. Cette semaine, c’est au tour de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires de contester la loi, qui donne au ministre le pouvoir d’imposer des modifications à leur rémunération par simple décret. Autoritaire et arbitraire, disais-je.

Il y a le projet de loi 3, qui vient miner le rôle social et politique que jouent les grandes associations syndicales depuis la Révolution tranquille. Le PL 3 rend une partie des cotisations syndicales « facultatives » et limite la capacité des syndicats à disposer de leurs ressources pour mobiliser leurs membres sur des enjeux de société qui les touchent.

Une bonne partie du mouvement des femmes s’est organisée avec l’appui des syndicats : si ce projet de loi est adopté, on vient mettre la hache dedans. Même chose pour la défense de l’environnement et les droits des travailleurs issus de l’immigration. Une foule d’organismes communautaires craignent déjà de s’exprimer publiquement par peur de coupes dans leur financement. Bientôt, les syndicats ne pourront plus les épauler autant. Étouffant, n’est-ce pas.

Il y a le projet de loi 7, Loi visant à réduire la bureaucratie, à accroître l’efficacité de l’État et à renforcer l’imputabilité des hauts fonctionnaires. Joli nom. Dans les faits, on abolit notamment l’Institut national de santé publique du Québec comme entité autonome et on transfère son mandat de recherche au ministère de la Santé. Traduction : les chercheurs seront assujettis plus directement à la volonté du ministre. On s’en prend à leur autonomie de manière phénoménale. Le milieu est inquiet. La question passe sous le radar.

Il y a la loi 14. Celle dont le ministre du Travail, Jean Boulet, voulait avancer l’application dans le contexte de la grève à la Société de transport de Montréal. Celle qui limite comme jamais le droit de grève d’un ensemble de travailleurs.

Il y a la loi 94, qui « renforce la laïcité dans le réseau de l’éducation » en s’attaquant à la liberté de conscience de Québécois et qui pousse l’interdiction de porter des signes religieux encore plus loin. Qui se souvient du fameux « consensus Bouchard-Taylor » ?

J’en oublie ? Ah, oui, il faudrait parler de l’abolition du Programme de l’expérience québécoise, qui laisse en plan des travailleurs issus de l’immigration installés ici dans l’espoir d’utiliser le programme pour obtenir leur résidence permanente. Vous entendriez les experts du milieu plus fort, mais, depuis 2021, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration interdit à tous ses organismes « partenaires » de parler aux journalistes sans son autorisation expresse. Et les immigrants à statut précaire hésitent souvent à se mobiliser, de peur de fragiliser leurs chances d’être admis au nouveau programme offert sur invitation du ministère. Autoritaire. Arbitraire. Étouffant.

Il serait presque plus court de faire la liste des secteurs de la société civile qui ne sont pas attaqués par la CAQ. Quand le Barreau du Québec, les professeurs de droit, les médecins, les pharmaciens et les chercheurs en santé publique dénoncent le même type d’action politique autoritaire, arbitraire et étouffante que les syndicats, le milieu communautaire et les travailleurs immigrants, il se passe quelque chose. Quelque chose comme une fin de régime. Quelque chose comme une possibilité d’alliance stratégique inédite, aussi.

La dernière fois qu’un gouvernement à bout de souffle s’en est pris frontalement aux libertés des citoyens, on a eu droit au mouvement des casseroles contre la loi spéciale, au printemps 2012. Des « casseroles » de grande magnitude sont-elles possibles en 2025 ? Si tout ce qui est nommé ci-dessus ne suffit pas, qu’est-ce que ça prendra ?

La question, maintenant, c’est de savoir si tout ce beau monde là arrivera à se parler. À mettre de côté ses différences (et parfois ses différends) et à faire coalition autour des doléances communes, pour s’organiser et résister ? Cela de manière à ce que la population, qui trouve aussi qu’on s’en va dans le mur, puisse aisément embarquer ?

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway