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L’équipe de Suisse dans la tourmente

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Publié le 11 novembre 2025 à 08:06. 5 min. de lecture

Que se passe-t-il dans le saut d’obstacles suisse? Après une année 2024 en demi-teinte, la saison 2025 de l’équipe de Suisse a été plus mauvaise encore. Dans la League of Nations de la Fédération équestre internationale (FEI), la Suisse pointait à la 10e et dernière place du classement, manquant ainsi pour la première fois depuis une décennie la finale qui réunissait début octobre les huit meilleures équipes du monde à Barcelone.

«Il y a eu de bons moments cette année, notamment à Saint-Gall et à Bruxelles, ou encore aux Championnats d’Europe de La Corogne, nuance Peter van der Waaij, chef de l’équipe de Suisse élite. Mais nous n’avons clairement pas obtenu les résultats que nous espérions, en particulier au niveau des concours 5 étoiles.» Ces quelques classements, en effet, ne suffisent pas à inverser la tendance. Ni à faire taire la question qui est dans tous les esprits en cette fin de saison: comment la Suisse a-t-elle pu passer d’une saison 2023 flamboyante, durant laquelle l’équipe nationale a survolé le circuit et remporté six Coupes des Nations, à la queue du classement?

Le chef d’équipe Peter van der Waaij (à droite) en conversation avec Martin Fuchs, l’un des piliers de la formation helvétique. — © SCOOPDYGA / COSTABADIE Pierre Le chef d’équipe Peter van der Waaij (à droite) en conversation avec Martin Fuchs, l’un des piliers de la formation helvétique. — © SCOOPDYGA / COSTABADIE Pierre

«Il y a énormément de concours 5 étoiles, commence Edouard Schmitz, 26 ans, qui faisait partie de l’équipe olympique en 2024, lorsqu’on lui demande d’analyser cette contre-performance. Il y a tellement de circuits qu’on ne sait plus où donner de la tête.» Une profusion de compétitions qui force les athlètes à prioriser leurs engagements afin de préserver l’état de forme de leurs montures: «En début d’année, tous les Suisses voulaient monter la finale de la Coupe du monde qui se déroulait à Bâle, poursuit le Genevois. Il fallait ensuite directement être dans le coup pour les Coupes des Nations et les Championnats d’Europe. On a vu pas mal de chevaux qui avaient fait un très bon début de saison être ensuite moins en forme durant l’été.»

Le prometteur cavalier genevois Edouard Schmitz en action l’an dernier à Palexpo. — © CHI de Genève/Scoopdyga Le prometteur cavalier genevois Edouard Schmitz en action l’an dernier à Palexpo. — © CHI de Genève/Scoopdyga

Deux leaders moins flamboyants

La première raison du passage à vide de l’hippisme helvétique? Elle est à chercher du côté de ceux qui, justement, ont porté l’équipe ces dernières années: quand les deux locomotives que sont Steve Guerdat et Martin Fuchs connaissent simultanément des saisons moins fructueuses, c’est tout un pays qui tousse. Le premier a été tenu à distance des terrains de concours durant de longs mois à cause de problèmes de dos à répétition. A l’heure actuelle, la date de son retour à la compétition est encore incertaine, mais il espère être de la partie au CHI de Genève.

Le second possède certes en Leone Jei un crack capable de s’illustrer dans les plus grands rendez-vous – ainsi ont-ils remporté en juillet dernier le mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle –, mais il lui faudrait d’autres montures de la même trempe pour tenir la distance sans épuiser son meilleur atout. Si la Suisse a souvent pu capitaliser sur ses deux champions qui, en temps normal déjà, portent le destin de l’équipe sur leurs épaules, le scénario actuel rappelle à quel point la ligne est ténue entre la lumière et l’ombre: maintenir une formation au plus haut niveau s’apparente à une course de fond et, à ce petit jeu, une paire d’as ne suffit pas à remporter la partie.

Vainqueurs du mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, Martin Fuchs et son exceptionnel Leone Jei ont signé un des rares exploits helvétiques de la saison 2025. — © Rolex Grand Slam/Ashley Neuhof Vainqueurs du mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, Martin Fuchs et son exceptionnel Leone Jei ont signé un des rares exploits helvétiques de la saison 2025. — © Rolex Grand Slam/Ashley Neuhof

Changements à la tête de l’équipe

Parmi les changements notables de ces deux dernières années, impossible de ne pas citer l’arrivée d’un nouveau chef d’équipe: le 1er janvier 2024, le Néerlandais Peter van der Waaij prend la suite de Michel Sorg, devenu directeur de la fédération helvétique. «Naturellement, lorsqu’il y a un changement à la tête d’une équipe, il faut un peu de temps pour que les choses se mettent en place», estime Edouard Schmitz.

Du côté des hypothèses, on évoque également un phénomène plutôt classique de passage à vide après une échéance aussi importante que les Jeux olympiques de 2024. «Nous savions en début d’année que ce serait une année de transition, ajoute Peter van der Waaij. C’était l’occasion de donner leur chance à de nouveaux couples, avec les Championnats du monde de 2026 en ligne de mire.»

Nous savions en début d’année que ce serait une année de transition

Peter van der Waaij, chef de l’équipe de Suisse élite

Pour compléter le tableau, les autres piliers de l’équipe jouent de malchance. Le vétéran Pius Schwizer est en manque de cracks; Bryan Balsiger, engagé notamment aux JO de Tokyo, a mis un terme à son partenariat avec un mécène fin 2023 avant de retrouver quelques chevaux de haut niveau, puis de les perdre au profit d’un autre cavalier; quant à Edouard Schmitz, il a quitté l’an dernier les écuries zurichoises de la famille Fuchs pour revenir dans son canton de Genève.

Enfin, l’équipe nationale est amputée de son entraîneur, Thomas Fuchs, qui vient de se retirer après quatorze ans à ce poste clé. Technicien de génie, celui qui a largement contribué à forger la carrière de son fils Martin et de Steve Guerdat ne met pas pour autant sa décision au compte de ces deux dernières années en demi-teinte: «J’aurais préféré quitter l’équipe après une médaille, mais cela fait déjà plusieurs années que je voulais arrêter pour profiter de ma famille, répond-il. S’il y a des jeunes dans l’équipe, Martin et Steve sauront les aider.»

2026, un rendez-vous à ne pas manquer

Hasard, fatigue, doutes, pépins de santé… un cocktail de facteurs parmi lesquels il est impossible de pointer un seul responsable. Leur conjonction n’en plombe pas moins le bilan helvétique et met en lumière des points faibles sur lesquels il va falloir agir sans tarder. Parce que si la méforme de 2025 n’a pas de conséquences sérieuses, l’année 2026 sera décisive. «Nous devrons obtenir notre qualification olympique lors des Championnats du monde d’Aix-la-Chapelle, rappelle Michel Sorg, directeur de Swiss Equestrian. Je ne sais que trop bien à quel point il est difficile de courir après ce ticket durant la saison qui précède les Jeux. Cette saison 2025, qui aura été clairement en dessous de nos objectifs, soulève des questions auxquelles il faut rapidement trouver des réponses. Il faut bien sûr en priorité un plan clair pour 2026, mais il faut aussi penser à plus long terme pour que notre équipe de saut conserve sa place en haut du tableau dans les années à venir.»

Des notes positives

Au-delà de l’inquiétude, les acteurs du milieu gardent confiance en la saison à venir. Et rappellent que toutes les nations passent par des périodes moins fructueuses, même les plus solides de la discipline comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, qui ont parfois alterné entre hauts et bas. Outre nos deux champions, quelques couples ont par ailleurs montré leur qualité, à l’instar de Nadja Peter Steiner, qui forme une excellente paire avec Mila, ainsi que Jason Smith et son crack Picobello van’t Roosakker. Anthony Bourquard et Geraldine Straumann sont aussi bien équipés. Sans oublier une jeune garde composée notamment du Jurassien Gaëtan Joliat, 20 ans tout juste et auteur de beaux débuts en Coupe du monde, et Noah Keller, 3e du Championnat de Suisse élite.

A 20 ans à peine, le Jurassien Gaëtan Joliat est certainement l’un des plus grands espoirs suisses du saut d’obstacles. — © CHI de Genève/Scoopdyga A 20 ans à peine, le Jurassien Gaëtan Joliat est certainement l’un des plus grands espoirs suisses du saut d’obstacles. — © CHI de Genève/Scoopdyga

«Nous avons d’excellents jeunes cavaliers qui arrivent, argumente Peter van der Waaij. Ils avaient besoin de temps, et nous leur en avons donné cette saison.» Même optimisme de la part de Gianluca Agustoni, chef d’équipe de la relève: «Si nous travaillons bien, en nous focalisant sur le sport, nous aurons des couples solides à l’avenir. Ces jeunes doivent encore comprendre qu’il faut travailler dur et planifier soigneusement leur carrière.»

A l’heure du bilan, une lueur d’espoir donc, mais encore de nombreuses questions, en particulier sur une stratégie du chef d’équipe dont on attend de voir les effets. Et une dernière chance de clore l’année sur une note positive, début décembre sur le sable du CHI de Genève. Un rendez-vous à suivre de près pour voir émerger les couples qui pourraient donner un nouveau souffle à l’équipe de Suisse en 2026.

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