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L’équipe de nettoyage de la nature est en train de disparaître — et c’est une très mauvaise nouvelle pour l’humanité !

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Ils ne sont ni mignons, ni majestueux. On les accuse d’être sales, dangereux, voire nuisibles. Pourtant, vautours, hyènes, diables de Tasmanie ou aigles jouent un rôle écologique fondamental : celui d’éboueurs du vivant. Et leur disparition pourrait bien nous coûter très cher, à nous humains.

Une nouvelle étude publiée par l’Université de Stanford dans la prestigieuse revue PNAS révèle qu’un tiers des espèces de vertébrés charognards (ces animaux qui se nourrissent de cadavres) sont menacées ou en déclin, en particulier les plus gros et les plus spécialisés. Un effondrement silencieux qui pourrait favoriser la propagation de maladies zoonotiques — celles qui passent des animaux à l’homme — et perturber durablement les écosystèmes.

Des vautours aux requins : qui sont ces charognards méconnus ?

Les scientifiques ont analysé 1 376 espèces de vertébrés qui se nourrissent tout ou partie de charognes. Ce groupe est plus divers qu’on l’imagine : des vautours africains aux hyènes tachetées d’Éthiopie, en passant par des tortues d’eau douce, aigles, requins, corvidés, et même des poissons de fond.

Parmi eux, on distingue :

  • Les charognards obligatoires : ils dépendent exclusivement des cadavres pour se nourrir (ex. : vautours).

  • Les charognards facultatifs : ils complètent leur alimentation avec d’autres sources (ex. : goélands, renards, rats…).

Et c’est justement les premiers — les plus gros, les plus efficaces, ceux qui consomment les plus grandes quantités de déchets biologiques — qui sont les plus gravement menacés.

Quand la disparition des vautours fait exploser les cas de rage

Pourquoi est-ce un problème pour l’humain ? Parce que ces animaux jouent un rôle sanitaire majeur : ils font disparaître rapidement les cadavres d’animaux morts naturellement ou infectés, évitant ainsi la prolifération de pathogènes.

L’exemple le plus marquant vient d’Inde. Dans les années 1990, un médicament vétérinaire, le diclofénac, a décimé 99 % des populations de vautours. Résultat ? Les chiens errants ont pris le relais pour se nourrir des carcasses, et leur nombre a explosé. Cela a entraîné une flambée des cas de rage : 39 millions de morsures supplémentaires entre 1992 et 2006, et environ 48 000 décès humains.

Depuis que ce médicament a été interdit, les populations de vautours commencent à se rétablir… lentement.

vautour charognards Crédits : Erik_Karits/Pixabay

Le rôle clé des éboueurs du vivant

Comme les loups à Yellowstone, dont l’élimination avait déséquilibré tout l’écosystème, les charognards sont des régulateurs invisibles. Ils empêchent les épidémies de se propager aux animaux domestiques, aux humains, et même à d’autres espèces sauvages.

À Mekelle, en Éthiopie, les hyènes tachetées consomment chaque année plus de 200 tonnes de déchets d’élevage, réduisant ainsi le risque de contamination à l’anthrax et à la tuberculose bovine. En Tasmanie, le déclin du diable de Tasmanie — victime d’une forme de cancer contagieux — est déjà soupçonné de favoriser la résurgence de maladiescharriées par d’autres petits charognards moins efficaces.

Petits charognards, grands dangers ?

Lorsque les grands charognards disparaissent, ce sont souvent des espèces plus petites — comme les rats, chiens errants, ou corbeaux — qui prennent leur place. Le problème ? Ils sont eux-mêmes vecteurs de maladies, et ils ne peuvent pas éliminer autant de matière organique.

C’est ce qu’explique Rodolfo Dirzo, biologiste à Stanford et auteur principal de l’étude :

« Les petits charognards ne compensent pas la perte des grands. Au contraire, ils augmentent le risque sanitaire. »

Un problème mondial (et culturel)

Les causes de ce déclin sont tristement classiques : perte d’habitats, agriculture intensive, empoisonnements (souvent illégaux), et méconnaissance de leur rôle écologique.
Trop souvent, les charognards sont vus comme des menaces : sales, repoussants, nuisibles pour le bétail. Ils paient le prix de leur mauvaise image.

Et pourtant, comme le souligne Chinmay Sonawane, co-auteur de l’étude :

« En comprenant mieux les liens entre ces espèces et notre propre santé, nous serons plus enclins à les protéger. »


Protéger les charognards, c’est se protéger nous-mêmes

Les scientifiques plaident pour un changement de perception. Il est urgent de :

  • Restaurer les habitats naturels.

  • Réguler les pratiques agricoles nocives.

  • Lutter contre le commerce illégal d’animaux.

  • Sensibiliser le public au rôle sanitaire de ces espèces.

Car en fin de compte, protéger les charognards, c’est aussi prévenir les prochaines pandémies.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

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