Les Crabiers du Nord prennent un virage technologique et se tournent vers l’automatisation à leur usine de Portneuf-sur-Mer. Un changement de cap nécessaire face à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la transformation de produits de la mer et un marché américain incertain.

Des investissements de plus de quatre millions de dollars ont permis l'acquisition d’un système de classification des crabes, d’un appareil servant à filtrer le poisson et d’autres équipements neufs. Les chaînes de transformation ont aussi été modernisées.

Le gouvernement du Québec a annoncé mardi qu’il paierait la moitié de cette facture.

C’est sûr qu’on fait tout le temps en sorte de nous mécaniser le plus possible pour réduire notre dépendance à la main-d’œuvre [dans un contexte de pénurie], précise le contrôleur financier pour les Crabiers du Nord, Ryan Otis.

Les Crabiers du nord espèrent percer le marché canadien hors Québec avec leurs produits de troisième transformation.

Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin

L’automatisation de la chaîne de production permettra d’économiser une quinzaine d'employés à un moment où il demeure très difficile de recruter localement, ajoute-t-il.

De son côté, la préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, estime que la mécanisation de l’entreprise est nécessaire pour faire face à la conjoncture économique.

Ça remplace quelques emplois, mais quelques emplois extrêmement difficiles à combler, renchérit la préfète qui se dit fière de l’entreprise fondée dans la région en 1994.

La préfète de la MRC de Haute-Côte-Nord se dit en faveur de l'automatisation de l'usine, notamment en raison du manque de main-d'œuvre.

Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin

En tout, les Crabiers du nord emploient près d’une centaine de personnes, du déchargement au quai jusqu’à l’usine en passant par le transport par camion.

Près du tiers de la main-d’œuvre de l’entreprise sont des travailleurs étrangers temporaires.

D’ailleurs, ce nombre augmentera dans les prochaines années chez les Crabiers du Nord, notamment en raison du vieillissement de la main-d’œuvre existante et de la population, selon Ryan Otis.

Ottawa limite le nombre de travailleurs étrangers temporaires que peuvent engager les entreprises canadiennes.

Photo : Radio-Canada

On sait qu’avec les lois fédérales qui sont passées, c’est un peu plus incertain. Alors, on essaye de diminuer notre dépendance en améliorant la productivité et en réduisant notre demande en main-d’œuvre pour les lignes de production.

Un marché international complexe et incertain

Pour l’instant, 60 % des crabes des neiges de l’entreprise sont vendus aux États-Unis. Environ 30 à 40 % des mactres et des buccins sont vendus en Asie.

Mais faire affaire avec l'Asie peut rapidement devenir problématique. Cette année, la mactre de Stimpson, un mollusque, est touchée par un tarif chinois.

Environ le tiers des mactres de Stimpson pêchés par les Crabiers du Nord est vendu en Asie. (Photo d'archives)

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Pour l’instant, l’entreprise n’a pas été confrontée aux tarifs imprévisibles du président américain Donald Trump.

Ça pénalise les usines et les pêcheurs qui doivent assumer les tarifs. On a tout intérêt à réduire notre dépendance aux marchés mondiaux, valoriser notre produit et le vendre localement, dit-il.

L’entreprise élabore un plan stratégique pour la mise en marché de ses produits de troisième transformation en Ontario, puis dans l’Ouest canadien une fois qu’on va avoir réussi à s’établir, nuance Ryan Otis.

D'après les informations de Nazdar Roy