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Au tribunal de Midland, le conseiller Michael Thompson, de Toronto, a été déclaré non coupable mardi des deux accusations d'agression sexuelle qui pesaient contre lui depuis trois ans. L'élu de 65 ans était accusé d'avoir agressé deux femmes dans un luxueux chalet de Port Carling, dans les Muskoka, en juillet 2022.
Dans un jugement de 40 pages, le juge Phil Brissette, de la Cour de justice de l’Ontario, explique que la Couronne n’a pas réussi à prouver au-delà de tout doute raisonnable les allégations des deux plaignantes.
De façon générale, le magistrat soutient que les deux femmes étaient relativement crédibles, mais que leur témoignage n’était pas fiable, compte tenu de leur état avancé d’intoxication.
Il ajoute que la témoin clé de la Couronne dans ce procès était partiale et que son témoignage a probablement été influencé par son expérience personnelle négative avec l’accusé, qui a refusé de l’aider à payer une partie de ses études.
La fiabilité des témoins dans ce procès soulève des inquiétudes, et la cour demeure confuse par la confusion de la plaignante no 1, dit-il en faisant référence à la session de bronzage dont toutes les femmes ont été témoins ce jour-là.
Le juge souligne que la première plaignante ne l’a pas convaincu avec son récit des événements qu’elle allègue, tandis que l’accusé est resté inébranlable dans son déni, d’autant qu’il n’était pas intoxiqué, contrairement à la femme no 1.
AVERTISSEMENT : cet article pourrait choquer certains lecteurs.
Au sujet du second chef d’accusation, le magistrat a été beaucoup plus nuancé. Ma tâche ne consiste pas à choisir laquelle des deux versions est la plus crédible entre celle de l’accusé et celle de la plaignante no 2, dit-il en rappelant que la présumée fellation forcée n’a eu lieu en présence d’aucun témoin.
Le juge mentionne néanmoins que la Couronne n’a pu prouver avec certitude les allégations de la femme, puisque cette dernière était intoxiquée et qu’elle a dit à la police qu’elle s’était évanouie et qu’elle ne se rappelait plus très bien ce qui s’était passé cette nuit-là.
Le magistrat décoche toutefois une flèche à l’endroit de l’accusé en disant qu’il ne l’avait pas cru parce que son témoignage au procès était alambiqué, inégal et contradictoire par rapport à sa déclaration à la police.
Il revient toutefois à la Couronne de prouver les allégations de la plaignante no 2, et non à la défense de démontrer la véracité des propos de son client, conclut-il.
À la fin de l’audience, l’avocate Leora Shemesh a chaleureusement étreint Michael Thompson pendant que le juge quittait le prétoire.
Un jugement sans surprise
La première plaignante affirmait que Michael Thompson l'avait touchée de façon inappropriée lors d'une séance de bronzage, tandis que la seconde soutenait qu'il l'avait obligée à lui faire une fellation quelques heures plus tard lors du long congé de la fête du Canada.
M. Thompson avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès, le 7 octobre 2024, devant le tribunal de Bracebridge.
Le politicien, qui avait témoigné pour sa défense, avait nié qu'il n'avait jamais agressé les deux femmes, mais il avait reconnu qu'il avait eu une relation consentante avec la plaignante no 2, mais que cette dernière en avait pris l'initiative.

Le conseiller Michael Thompson, qui est accusé d'avoir agressé deux femmes en 2022, répond aux questions de la procureure Mareike Newhouse (debout) au second jour de son témoignage le 8 mai 2025. L'avocate Leora Shemesh est assise à gauche.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
L'identité des deux plaignantes et de l'étudiante que l'accusé avait aussi invitée au chalet est protégée par un interdit de publication.
L'étudiante, qui était la témoin clé de la Couronne, avait été appelée à témoigner contre l'élu municipal, parce qu'elle disait avoir vu et entendu des choses entre l'accusé et les deux autres femmes.
Le procès avait été morcelé sur une année, et déplacé dans quatre villes, à cause d'incompatibilités d'horaires entre le magistrat et les deux parties ainsi que d'absences d'une plaignante pour cause de maladie.

Le juge Phil Brissette, de la Cour de justice de l'Ontario, écoute les arguments finaux de deux parties le 23 juin 2025 au tribunal de Barrie.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Le jugement du magistrat n'est pas surprenant dans la mesure où la plaignante no 2 avait dit à la police qu'elle n'était pas certaine qu'elle avait eu une relation sexuelle avec l'accusé la nuit du 4 juillet 2022.
La définition du sexe oral avait d'ailleurs été soulevée lors des audiences.
Position de la défense au procès
La défense avançait que son client était la cible d'une collusion de la part des trois femmes qu'elle avait d'ailleurs comparée à une chasse aux sorcières et à un acte de vengeance.
Le contre-interrogatoire de la plaignante no 1 par la défense avait révélé que la femme avait confié à un ami qu'elle ne voulait pas que M. Thompson devienne maire de Toronto après ce qu'il lui avait fait au chalet.
L'avocate de la défense Lora Shemesh soutenait que les trois femmes n'étaient pas du tout crédibles.

La plaignante no 2, que l'on ne peut identifier, a eu maille à partir avec la défense de l'accusé, mais elle a gardé son sang-froid durant tout son témoignage.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Me Shemesh affirmait par exemple que le témoignage de l'étudiante n'était qu'une mise en scène pour contextualiser une fausse théorie et qu'elle avait manufacturé une fiction qui n'a aucun sens.
Elle mentionnait que les allégations des deux plaignantes ne corroboraient même pas la théorie fantaisiste de l'étudiante et que les déclarations étaient incohérentes et contradictoires.
L'avocate accusait les trois femmes d'avoir tendu un piège à son client, mais que leur mémoire les avait trompées parce qu'elles étaient intoxiquées par l'alcool et le cannabis.

L'avocate de la défense, Leora Shemesh
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Elle avait en outre réussi à faire admettre à la plaignante no 1 qu'elle avait contacté la plaignante no 2 pour lui dire combien les procédures judiciaires étaient frustrantes.
Me Shemesh avait par ailleurs accusé la Couronne d'avoir tenté d'humilier son client en laissant croire à la cour qu'il s'intéressait à l'étudiante de manière sexuelle, alors qu'ils ont 40 ans de différence.
Cette façon de faire de la procureure avait d'ailleurs bien failli faire dérailler le procès.
La défense avait en outre tenté dans un premier temps de faire renvoyer la procureure, parce qu'elle accusait la Couronne d'avoir désobéi à une ordonnance de la cour sur l'exclusion des preuves et des témoins.
Position de la Couronne au procès
La procureure Marieke Newhouse accusait plutôt M. Thompson d'avoir été malhonnête dans son témoignage dans le box des témoins et d'avoir tenté de présenter l'image d'un élu respectable.
La procureure avait longuement remis en question le comportement de l'élu pour avoir invité une jeune étudiante dans un chalet cinq jours seulement après avoir fait sa connaissance dans une galerie d'art de Toronto.
Or l'étudiante ne l'a jamais accusé de quoi que ce soit.
Me Newhouse croyait qu'en détruisant la crédibilité de l'accusé, cela renforcerait les allégations des plaignantes, parce que son témoignage était rempli de contradictions.

Le conseiller Michael Thompson témoigne à son propre procès pour agressions sexuelles devant le juge Philop Brissette, de la Cour de justice de l'Ontario, au tribunal de Barrie.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Me Newhouse accusait M. Thompson d'avoir tenté en vain de prendre ses distances avec l'étudiante, alors qu'il s'intéressait à elle durant ce week-end, puisqu'il lui avait demandé une photo d'elle.
L'invitation au chalet pour parler affaires était, selon la procureure, une ruse pour l'attirer dans les Muskoka.
Me Newhouse affirmait par ailleurs que des erreurs de mémoire peuvent parfois être honnêtes et donc possibles, en faisant référence aux contradictions qui avaient été relevées dans les témoignages des trois femmes.

La procureure de la Couronne, Mareike Newhouse
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
Elle avait nié toute suggestion de collusion de la part de la défense, en rappelant notamment que l'étudiante ne connaissait même pas les deux autres femmes avant d'avoir été invitée au chalet.
Il n'existait en outre aucune preuve, selon elle, que les trois femmes poursuivaient le même objectif de se venger et de nuire à l'accusé.
Me Newhouse avait en outre précisé que le conseiller a inventé une histoire de relation sexuelle consentante avec la plaignante no 2 pour faire dévier les accusations dont il était la cible.
M. Thompson siège toujours au conseil municipal de Toronto, mais il n'a plus aucun portefeuille depuis qu'il a été mis en accusation.
Son acquittement pourrait maintenant raviver ses ambitions à l'Hôtel-de-Ville.