Les travaux d’entretien au phare de Cap-des-Rosiers sont achevés, ce qui rendra l’installation accessible durant la période touristique. Néanmoins, la Corporation des gestionnaires de phare du golfe du Saint-Laurent s’inquiète que des restrictions soient mises en place pour limiter le nombre simultané de visiteurs.

Des travaux du ministère Pêches et Océans Canada (MPO) ont permis de mettre en place des mesures de gestion de l’humidité à l’intérieur du phare, comme l’installation d’un nouveau ventilateur et d’une nouvelle persienne, le remplacement de vitres cassées et la réparation de la toiture de la coupole, explique le MPO par courriel.

L’entretien fait par le ministère avait pour objectif d’améliorer l’étanchéité du phare et de limiter l’infiltration d’eau.

Malgré ces efforts, la Corporation des gestionnaires de phare du golfe du Saint-Laurent craint que le nombre de visiteurs maximal soit revu à la baisse par l’autorité fédérale.

On parle d'une restriction [qui serait] d'environ cinq personnes à la fois. […] Avant ça, il montait dans le phare facilement 10 à 12 personnes par visite. Une visite, ça dure environ 45 minutes, déplore Jean Cloutier, pilote du Bas-Saint-Laurent et président de la Corporation des gestionnaires de phares du Saint-Laurent.

M. Cloutier indique avoir eu vent que le MPO veut aller en ce sens à cause d'un problème de structure. Dans un même élan, l'homme indique que le Ministère limiterait aussi l’accès à la salle des machines, aussi connu comme le bâtiment du crieur de brume.

Leur raison c'est qu’il y a du gypse à l'intérieur, et les joints auraient été faits avec du tir joint qui avait de l'amiante dedans, souligne le pilote du Bas-Saint-Laurent.

Au moment de publier ces lignes, le Ministère n'avait toujours pas répondu à Radio-Canada.

L’attrait touristique des phares

La Corporation des gestionnaires de phares du Saint-Laurent est d'avis que l'installation de Cap-des-Rosiers devrait tomber entre les mains de Parcs Canada. M. Cloutier rappelle que ce ministère gère le Parc national Forillon, situé à deux pas de là.

[Au MPO], ils pensent qu'ils ont juste une lumière entre les mains, mais ils oublient qu'ils ont un monument historique — un des plus importants au Canada au point de vue des phares. C'est un attrait touristique majeur pour la région, lance Jean Cloutier.

Avec ses 34 mètres de hauteur, le Phare de Cap-des-Rosiers est l’installation la plus haute du genre au Canada.

M. Cloutier soutient qu’en plus de représenter un attrait touristique, les phares qui bordent le fleuve Saint-Laurent ont encore une raison d’être pour les navigateurs.

On a encore toutes nos marques visuelles qui datent de l'époque de Champlain. […] Les phares en font partie, pour pouvoir naviguer sur le Saint-Laurent sans électronique, exprime-t-il.

L’importance du renouvellement de bail

L’organisme responsable d’opérer le lieu, la société du Site historique maritime du phare de Cap-des-Rosiers, renégocie à l'heure actuelle son bail avec le MPO et n’a pas voulu commenter la situation pour cette raison.

Pour sa part, la Corporation des gestionnaires de phares du Saint-Laurent est d'avis qu’avec le prochain bail, il y aura assurément de nouvelles restrictions.

Ça va être dur d’arriver pour le phare de Cap-des-Rosiers. Il ne faut pas oublier que pour les phares, on a à peu près trois mois pour faire notre année, lance Jean Cloutier.

La date d'ouverture du site touristique est encore inconnue. Elle devrait être annoncée lorsque le bail du site sera renouvelé.

En 2024, 2930 personnes ont visité le phare de Cap-des-Rosiers.