L’accès à des rendez-vous médicaux demeure difficile pour certains patients orphelins de la Côte-Nord, particulièrement ceux de Sept-Îles. Le comité des usagers de la région remarque que l’efficacité du Guichet d’accès à la première ligne (GAP) varie d’un bout à l’autre de la région.

À certains endroits ça va bien, et à d’autres endroits c’est plus difficile, soulève le président du comité des usagers du CISSS de la Côte-Nord, Michel Fournier. Il rappelle qu’environ 14 000 patients n’ont pas accès à un médecin de famille sur la Côte-Nord, et doivent donc avoir recours au GAP afin de consulter un médecin.

Le CISSS reconnaît d’ailleurs que l’offre de rendez-vous est inégale d’une ville à l’autre. Le directeur médical du département territorial de médecine de famille au CISSS de la Côte-Nord, Roger Dubé, indique que les patients de Manicouagan, par exemple, peuvent obtenir des rendez-vous rapidement. L’offre répond à la demande, assure le médecin de famille de Baie-Comeau.

Le portrait n’est pas comparable à Sept-Îles, où un seul groupe de médecins octroie des rendez-vous à des patients orphelins par l’entremise du GAP. Le manque de médecins est d’ailleurs au cœur de l’enjeu, selon Roger Dubé.

Il estime que la pénurie de personnel se ressent à l’échelle provinciale, mais qu’elle est d’autant plus marquée sur la Côte-Nord en raison de la petite taille des équipes de soins.

Les patients de Manicouagan peuvent facilement obtenir un rendez-vous grâce au GAP, selon le CISSS. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Benoit Jobin

On n’a jamais atteint le recrutement médical complet sur la Côte-Nord depuis que je suis là, et ça fait au-dessus de 40 ans maintenant.

À Sept-Îles, Roger Dubé croit que la situation pourrait s’améliorer pour les patients orphelins prochainement. Un groupe de médecins pense ouvrir une clinique à l'automne, dévoile-t-il.

Autrement, le médecin indique que le CISSS de la Côte-Nord fait des efforts de recrutement en continu.

Roger Dubé explique que le GAP permet aussi de rediriger des patients vers d'autres professionnels, comme des pharmaciens. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

Des effets sur les patients

Michel Fournier soutient toutefois que le GAP devrait être une solution temporaire au manque de médecins de famille. Certaines régions n’ont pas de cliniques accessibles au GAP, relève-t-il comme premier enjeu.

L’usager se sent rassuré s’il y a un médecin qui connaît bien son dossier, qui le suit.

Le président du comité des usagers croit aussi que les médecins de famille jouent un rôle primordial auprès des patients atteints de maladies chroniques. La difficulté à être jumelé à un médecin peut aussi représenter une source de stress pour certaines personnes, selon lui.

Avec les informations de Nicolas Bougeard