À Uashat mak Mani-utenam, le chef nouvellement élu Jonathan St-Onge entame un mandat de trois ans qui sera marqué par un « changement d’orientation » au sein de l'administration. Il a accordé sa première entrevue à Radio-Canada depuis sa victoire, lundi.

Cette élection, où le taux de participation atteint près de 70 %, était la première depuis la réforme du code électoral.

M. St-Onge, auparavant conseiller à ITUM, a reçu l’appui de 1152 électeurs. Son adversaire, Mike McKenzie, a pour sa part récolté 661 voix.

Je vois que mon travail est apprécié par la communauté, constate le nouveau chef, en entrevue à Côte à Côte.

Il attribue sa victoire en grande partie au vote des jeunes de la communauté. Ceux-ci se sont levés et ont fait entendre leur voix, selon lui. Je propose de préparer l'avenir des jeunes, faire entrer des jeunes dans le conseil de bande, ajoute-t-il.

Les jeunes ont su se reconnaître dans sa plateforme, estime Jonathan St-Onge. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

Une vaste consultation

Le nouveau chef rappelle que l’une de ses priorités sera de tenir une consultation auprès de toute la communauté dès la première année de son mandat de trois ans, ce qui n'a pas été fait depuis plusieurs années, selon lui.

De surcroît, le nouveau chef prévoit de tenir des référendums sur les grands dossiers qui concernent la population, notamment les ententes avec les compagnies minières et les négociations avec Hydro-Québec.

Jusqu’à maintenant, les consultations publiques étaient tenues alors que les négociations entre les entreprises et ITUM étaient très avancées, estime M. St-Onge. Les consultations ne servaient à rien, argue-t-il.

Malgré l’empressement des grandes compagnies de poursuivre des projets, le chef innu promet qu’aucune décision hâtive ne sera prise à cet égard. On va prendre le temps, affirme-t-il.

Je pense qu'on mérite le respect de prendre le temps de consulter notre population et après ça, on ira de l'avant.

Il mentionne aussi vouloir rouvrir les ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) prises avec Hydro-Québec et les minières.

Ces ententes concernent notamment des contrats d’approvisionnement, des mesures liées à l’emploi et des redevances. Il faut mettre des révisions aux cinq ans et des révisions plus complètes aux dix ans, tranche le chef.

En renégociant, ce dernier souhaite faire des gains financiers, d'emplois et de contrats pour la communauté, précise-t-il.

Dans un esprit de transparence, il indique vouloir tenir régulièrement des rencontres de comités de finances et impliquer davantage la communauté lors d’opérations financières d’envergure.

Sur le plan de la réconciliation, il mentionne vouloir favoriser plus d'événements rassembleurs pour les différentes communautés de la région.

La relation entre la Ville de Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam était difficile il y a quelques années, se rappelle Jonathan St-Onge. Le chef se réjouit de voir tout le chemin parcouru depuis une dizaine d’années et désire continuer dans cette voie.

D'après une entrevue de Catherine Paquette