LE FIGARO. - Pourquoi le traité sur la haute mer adopté en juin 2023 à l’ONU, mais pas encore ratifié, est-il un enjeu majeur de ce sommet sur l’océan ?

JOHN KERRY. - Pour l’instant, nous n’avons toujours pas de lois régissant une grande partie de nos océans. La « haute mer » est en dehors de la juridiction des États. De ce fait, des pays y pratiquent l’esclavage moderne en enrôlant de force des personnes dans des bateaux pour servir de main-d’œuvre. Dans certaines parties du monde, des milliers voire des dizaines de milliers de petits navires se livrent régulièrement à la pêche illégale. Ils le font parfois pour le compte de plus gros bateaux qui attendent que les plus petits navires livrent leurs pêches illégales. Ensuite, ces prises sont transformées et expédiées dans le monde entier. La haute mer est également un lieu pour le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains. Nous ne pouvons plus admettre que ces activités persistent. Il est important que la Conférence des Nations…