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Jeff Gorton prévoit un sursaut d’activité dans la LNH d’ici aux camps d’entraînement

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Ce ne sont peut-être pas les emplettes que Jeff Gorton avait imaginées a priori, mais le vice-président aux opérations hockey du Canadien est très heureux de son début d’été et des améliorations que l’organisation a pu apporter.

Tout le monde et son cousin s’attendaient à ce que le CH fasse des pieds et des mains pour dénicher un centre de deuxième trio. Or, lorsqu’un défenseur droitier de premier duo est soudainement devenu disponible, l’occasion était trop belle.

Ce n'est pas comme si on avait ciblé un défenseur droitier, mais c’est clair qu’on recherche des joueurs pour notre noyau qui ont un certain âge et un certain niveau de talent, a dit Gorton au sujet de Noah Dobson lors d'une entrevue donnée au balado Basu and Godin Notebook.

Ce n’est pas la première reconstruction d’équipe de hockey que préside Gorton. Rapidement après son arrivée à Montréal, le dirigeant avait été invité à faire des liens entre les défis qui étaient devant lui et ceux auxquels il avait fait face avec les Rangers de New York.

Dans cette perspective, ne pourrait-on pas tracer un parallèle entre l’acquisition de Dobson et l’embauche d’Artemi Panarin par les Rangers en 2019? On ne parle pas de la même gamme de joueurs, mais dans les deux cas, leur acquisition a signifié un tournant dans la remise sur pied d’une équipe que supervisait Gorton.

Lorsqu’on a reconstruit à New York, on a tout de suite su qu’il fallait faire quelque chose du genre pour légitimer le projet, a raconté Gorton. Panarin était attiré par l'idée de jouer à New York, ç’a été pour ainsi dire la tempête parfaite. À bien des égards, c'est similaire, n'est-ce pas? On génère de l’attraction, un joueur veut jouer à Montréal, ce qui est bon pour nous. Il joue à une position clé et il a le bon âge. Alors je suppose que, de plusieurs façons, c'est similaire.

Espérons qu'il aura le même impact!

Les statistiques avancées en renfort

Lorsque les Islanders de New York ont fait savoir aux autres équipes que Dobson pouvait changer d’adresse, le directeur du département d’analyse de statistiques avancées Chris Boucher s’est mis à décortiquer les données dans un effort de comprendre où se trouvaient les zones d’inefficacité dans le rendement de Dobson, pourquoi il avait pu connaître une saison 2024-2025 plus difficile, et s’il fallait s’attendre à ce que cela se reproduise ou non.

Boucher a aussi créé des simulations afin de mieux voir comment Dobson pouvait s’insérer dans la formation et à quoi aurait ressemblé sa contribution dans toutes sortes de domaines s’il avait passé toute la dernière saison à Montréal.

Quand l’équipe a mis la main sur l’attaquant Zachary Bolduc, quelques jours plus tard, Boucher a répété le même exercice.

Gorton se souvient d’une donnée particulièrement révélatrice.

Je pense que c'était le fait d'être premier sur la rondelle en zone offensive qui ressortait, un peu comme Emil Heineman, a-t-il confié. On recherchait un peu plus de cela. Si vous regardez la série contre Washington, ils ont été assez efficaces pour se rendre jusqu’à la rondelle et s'en prendre à nos défenseurs.

La capacité de Bolduc à jouer au chasseur de rondelle en zone offensive, de donner des mises en échec et de manier le disque en fond de territoire sont tous des éléments qui ont interpellé la direction de l'équipe.

Tout comme, bien sûr, la quantité de chances de marquer qu’il a générées dans l’enclave, là où ça paie. Selon les données compilées par Boucher, Bolduc en accumule plus que la majorité des joueurs du Tricolore.

C'est emballant de l’incorporer pour voir où il s'intégrerait dans notre équipe, avec qui il jouerait et tout le reste, dit Gorton. On va laisser cette tâche-là à Martin (St-Louis), mais c'est intéressant parce qu'il a beaucoup de qualités dont on a besoin.

Un joueur de hockey tente de déjouer un gardien de but.

L'ailier des Blues Jordan Kyrou est lié à des rumeurs l'envoyant à Montréal.

Photo : Getty Images / Joe Puetz

La chasse au gros gibier

Le plafond salarial dans la LNH a bondi de 88 millions à 95,5 millions de dollars en vue de la saison prochaine. Il passera ensuite à 104 millions pour la campagne 2026-2027, puis à 113,5 millions pour la suivante.

Après quelques années de plafond plus ou moins fixe, c’est beaucoup d’argent frais qui est injecté dans le système.

Une équipe en reconstruction n’est plus à même de profiter des formations serrées à la gorge comme autrefois, mais Gorton estime que le Canadien profite d’une situation favorable dans ce nouveau contexte.

Le synchronisme est bon par rapport à ce que l'on fait, parce que notre équipe essaie de s'améliorer et de continuer à ajouter des éléments pour devenir l'une des meilleures formations de la ligue.

Avoir la flexibilité d'un plafond salarial qui ne cesse d'augmenter, je pense que ça va fonctionner plutôt bien dans notre marché. Peut-être que Geoff Molson ne serait pas d'accord...

La nouvelle dynamique financière a beaucoup dicté les mouvements de personnel du début de l’été dans la LNH, ou plutôt l’absence de mouvements. Plusieurs des meilleurs joueurs autonomes disponibles ont décidé de rester là où ils étaient, il n’y a pas eu autant d'échanges auxquels on s'attendait et les équipes ne veulent pas dépenser leurs dollars additionnels sur des joueurs autonomes peu invitants.

Le 1er juillet, tout le monde dépensait son argent en se lançant à la recherche de joueurs. Et le lendemain, on a l'impression que tout le monde partait en vacances pendant un certain temps, et qu'ils réévaluaient le marché.

Mais maintenant, s'ils réévaluent le marché, ils ont encore de l'argent à dépenser. C'est pourquoi il y aura probablement des échanges d'ici le camp d'entraînement. Vu que le monde a de l'argent et des besoins, je pense qu’on risque de voir quelques échanges de hockey. Peut-être un défenseur pour un attaquant dans la ligue, ou vice versa..., a-t-il ajouté.

Malgré les rumeurs entourant l’ailier Jordan Kyrou, des Blues de St. Louis, il serait tendancieux de conclure par ses propos que Gorton prépare le terrain à un autre échange.

Après avoir acquis Dobson et Bolduc, le Canadien n’a plus les mêmes munitions pour passer à l’action qu’il y a quelques semaines. Mais il lui en reste encore.

Quand je regarde notre bassin d’espoirs, il y a beaucoup à aimer, a estimé Gorton. Je pense qu'il y a des possibilités de croissance pour nos joueurs, et des possibilités si l’on devait poser des gestes. Mais il y a un nombre limité de Logan Mailloux dans une pépinière d’espoirs, et il y a un nombre limité de choix de premier tour dans une pépinière d’espoirs. Donc, il faut se méfier de cela. Si l’on part à la chasse au gros gibier, on n'a probablement pas assez d'éléments pour y aller trois ou quatre fois.

Mais deux gros morceaux au lieu d’un seul? Gorton ne l’a pas exclu.

Le premier jour n'est pas une échéance

Malgré son impression que le marché pourrait s’activer de nouveau cet été, Gorton ne se compromet pas. Il a pris soin de rappeler que la formation du début de saison n'était aucunement un produit fini. Comme l’ont prouvé les Panthers de la Floride, des améliorations peuvent être apportées en cours de route.

Ça fait un certain temps que les gens disent qu’on pourrait avoir besoin d'un deuxième centre, a-t-il rappelé. Au sein de l'organisation, on a l'impression d'avoir des joueurs de centre et il y en a qui peuvent s’imposer. Peut-être que Kirby Dach le fera? On verra bien. Mais je ne considère pas vraiment le match d’ouverture comme notre formation finale.

Ce n'est pas comme faire ses impôts, quand il faut remettre sa déclaration avant telle date et s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur. On va prendre le temps de regarder notre équipe et de continuer à aller de l'avant.

Même dans la nouvelle réalité de la LNH, Gorton croit que les équipes prendront environ 20 matchs avant d’évaluer leur situation. Personne ne titrera de conclusion trop hâtive, surtout que l’an dernier, certaines équipes ayant eu un mauvais début de saison ont trouvé le moyen de finir avec force.

Le patron du CH parle en connaissance de cause!

Le bout plus intrigant, ce sera probablement de voir si un marché secondaire se met en place dans les semaines suivant cela, a observé Gorton. Ceux qui n'ont pas eu ce qu'ils voulaient, qui n'aiment pas les changements au sein de leur équipe et qui veulent faire quelque chose de différent. Est-ce qu'ils vont essayer de faire des échanges pour changer les choses?

Bref, il y a donc encore à l’horizon des moments propices aux grandes manœuvres.

Qu’il fasse un autre changement ou non d’ici au début de la saison, le Bleu-blanc-rouge veut se donner le temps de voir, et donner le temps à certains joueurs de se faire valoir.

Jeff Gorton a indiqué par le passé qu’il aimerait que son équipe déniche des joueurs ayant un bon gabarit et un haut instinct de compétition. On ne devient pas compétitif comme Brendan Gallagher, on naît ainsi. Mais il y a quand même moyen de nourrir cette fibre auprès de plus gros joueurs comme Dach ou Juraj Slafkovsky.

Je pense que 75 % de ces qualités sont probablement innées, et que les 25 % restants peuvent être moussés grâce à l’entraîneur, au développement, etc. Je pense qu'il y a plus à en soutirer. Si vous prenez l'exemple de Bolduc, il nous a semblé que Jim Montgomery en avait obtenu de plus en plus de Bolduc. Il l'a mis au défi et il a réagi.

En effet, c’est là un autre trait dans le jeu du jeune Québécois qui a séduit le Tricolore, et Bolduc démontre par A+B qu’il y a possibilité de faire des gains à ce chapitre.

Gorton connaissait le marqueur, mais il voit maintenant l’émergence d’une sorte d’attaquant de puissance.

On pense tous que c’est un joueur qui va bien s'intégrer à notre groupe, a mentionné le vice-président.

Dobson et Bolduc sont deux joueurs dont le Canadien n’avait pas planifié l’acquisition. Son prochain geste pourrait très bien sortir du champ gauche lui aussi.

 Tellement hockey

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