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Patrick Lutts Jr., le fugitif américain récemment retrouvé à Toronto après 21 ans en liberté, admet que c'était « une erreur » de se cacher à Toronto. Dans une déclaration écrite faite sous serment obtenue par CBC, il décrit publiquement pour la première fois comment il s'est caché des autorités américaines pendant toutes ces années.
M. Lutts Jr. affirme qu’il n’a pas de passeport ni de compte bancaire canadien et qu’il reste dans le même appartement dans le quartier Church et Wellesley de Toronto depuis 2004.
Il est accusé d'avoir causé un accident de la route mortel alors qu’il était en état d’ébriété à Orlando, en Floride. L'accident, survenu tôt le matin du jour de Noël 1998, a coûté la vie à NancyLopez, 19 ans, et à son petit ami, Darvin Javier DeJesus-Taboada, 18 ans.
M. Lutts Jr. ajoute qu'il n'avait jamais été contacté ou approché personnellement par les autorités au sujet des accusations portées contre lui en Floride en mars 1999 jusqu'à son arrestation pour un autre incident de conduite avec facultés affaiblies dans le Connecticut en 2002.
Le citoyen américain admet avoir fui au Canada l’année suivante au lieu de se présenter à sa première comparution prévue pour le 1er octobre 2003.
À l'époque, un passeport n'était pas nécessaire pour traverser la frontière.
Une enquête de CBC a révélé qu'il vivait une vie somme toute normale à Toronto depuis.
Alors qu'un mandat d'arrêt était lancé contre lui, M. Lutts Jr. organisait des soirées jeu-questionnaire chaque mois dans un bar et, sous le pseudonyme de Pat Lighthelp, il donnait des conseils relationnels en ligne à titre de diseur de bonne aventure.
Je pensais que les autorités seraient capables de me retrouver, car je vivais au même endroit à Toronto depuis plus de 20 ans, lit-on dans sa déclaration. Jusqu’à maintenant, ce jour n’était jamais arrivé, mais je suis fatigué de courir.
Libération refusée
La déclaration sous serment, datée du 25 mars, a été déposée devant la Cour supérieure de l'Ontario lorsque l'accusé a demandé à être libéré sous caution en attendant le début des procédures d'extradition vers la Floride. Un juge a rejeté sa demande, et M. Lutts Jr. reste en détention dans une prison de Toronto.
Son arrestation, en février, par l’escouade des fugitifs du Service de police de Toronto fait suite à une information anonyme reçue en novembre 2023 d’un cyberdétective qui s’est servi de la reconnaissance faciale et des indices laissés en ligne par M. Lutts Jr. pour le retrouver à Toronto.
Selon les dossiers judiciaires, il risque jusqu'à 30 ans de prison s'il est reconnu coupable des deux chefs d'accusation d'homicide involontaire par conduite en état d'ébriété.

À gauche, une photo de Patrick Lutts Jr. prise en Floride en 2002; à droite, une capture d'écran de sa photo sur le média social LifeReader.
Photo : offerte par Central Florida Crimeline/capture d'écran de LifeReader
Aucune trace de son entrée au Canada
On ne sait pas exactement comment le fugitif est entré au Canada. Selon les dossiers judiciaires de l'Ontario, il n'a pas de statut d'immigrant légal et l'Agence des services frontaliers du Canada n'a aucune trace de son entrée.
M. Lutts Jr. a tenté de traverser la frontière à Niagara Falls le 29 septembre 2003, deux jours avant la date prévue de sa première comparution, mais il a été refoulé en raison des accusations criminelles portées contre lui en Floride, selon une déclaration sous serment de la police.
En décembre 2023, la police de Toronto l'a placé sous surveillance.
M. Lutts Jr. dit avoir utilisé son vrai nom pour ouvrir un compte de téléphone portable avec la compagnie Fido ainsi qu'une case postale.
Il déclare toutefois que fuir au Canada et ne pas faire face aux accusations en Floride était une erreur.
Toujours susceptible de prendre la fuite, selon un procureur
Dans une lettre jointe au dossier judiciaire, Brian C. Hagner, un procureur de la Floride, a demandé en mars aux autorités canadiennes de refuser sa demande de libération sous caution.
M. Lutts Jr. a déjà démontré qu'il était susceptible de prendre la fuite et qu'il s'enfuirait s'il était libéré, a-t-il écrit.
En s'enfuyant au Canada, M. Lutts Jr. a montré jusqu'où il était prêt à aller pour éviter de répondre des crimes dont il est accusé.
Dans sa déclaration sous serment, l'accusé insiste toutefois sur le fait qu'il ne pourrait pas s'enfuir aux États-Unis, où vit sa famille, car il est certain qu'il serait immédiatement arrêté. De plus, je ne peux m'enfuir nulle part, car je n'ai pas de passeport, indique-t-il.
Des publications sur les médias sociaux des dernières années donnent cependant à penser qu’il se déplaçait librement au Canada, notamment lors de multiples voyages de ski à Whistler, en Colombie-Britannique.
Les raisons pour lesquelles le juge lui a refusé la liberté sous caution ne sont pas mentionnées dans le dossier judiciaire.
L'accusé a comparu deux fois cette semaine devant un tribunal du centre-ville de Toronto par vidéoconférence depuis la prison. Son dossier doit être réexaminé en juin. Aucune date n'a été fixée pour le début des procédures d'extradition.
Ralph AnthonyCordero, le demi-frère de NancyLopez, a regardé la vidéo en direct mercredi matin de son domicile dans l'État de Washington.
C'était très réjouissant de voir qu'il n'était plus en liberté, a-t-il indiqué, soulignant que lui et les proches de Mme Lopez voulaient s’assurer que M. Lutts Jr.ne meure pas avant d’être attrapé.
D'après les informations de CBC.