En proie à une baisse de la démographie depuis une quinzaine d’années, le Japon cherche des solutions pour endiguer le fléau. En fin d’année 2024, le gouvernement de Tokyo avait notamment lancé une application de rencontre à destination des célibataires. Malheureusement, force est de constater que cette décision n’a pas porté ses fruits.

Une situation démographie très difficile

Il y a quelques mois, le professeur Hiroshi Yoshida, du Centre de recherche sur l’économie et la société des personnes âgées à l’Université de Tohoku (Japon) s’était essayé à un exercice assez étonnant. Selon sa projection, le Japon ne comptera plus qu’un seul enfant de moins de 14 ans au 5 janvier 2720. Évidemment, l’objectif était d’alerter sur la situation démographique actuelle du pays du soleil levant.

Il faut dire que depuis une quinzaine d’années, la population baisse. En effet, celle-ci a quasiment perdu un million d’habitants entre 2010 et 2025. De plus, le pays compte un taux de fécondité parmi les plus faibles du monde (1,4 enfant par femme) malgré la présence de certains pays encore éprouvant davantage de difficultés, comme la Corée du Sud, Taïwan et l’Ukraine.

Conscientes de la situation, les autorités tentent de réagir et notamment, le gouvernement de la ville de Tokyo. En septembre 2024, ce dernier avait lancé une nouvelle application de rencontre, portant le nom de Tokyo Enmusubi. Malheureusement, le succès n’est pas au rendez-vous, comme l’expliquait le quotidien nippon Mainichi Shimbun fin janvier 2025.

Crédits : Franck Michel / Flickr

Un échec cuisant

Dans un premier temps, il est important d’évoquer la lourdeur administrative en ce qui concerne l’inscription à l’application. Contrairement aux autres plateformes, Tokyo Enmusubi impose une longue liste de documents : une pièce d’identité, une photo, un certificat de célibat délivré par la mairie, un justificatif de revenus et enfin, une déclaration sur l’honneur attestant de l’authenticité des documents fournis. Si cette procédure vise à assurer un service de qualité, la gestion de toutes ces données prend du temps et peut également décourager les potentiels utilisateurs. Viennent ensuite des règles assez strictes, notamment la possibilité d’obtenir un rendez-vous avec seulement six personnes par mois ou encore, le fait qu’un « match » ne donne pas l’occasion de discuter directement avec la personne.

Ainsi, l’application Tokyo Enmusubi a réuni seulement 12 000 personnes en trois mois environ, alors que la population du Grand Tokyo est proche des 40 millions. De plus, les applications de rencontre classiques totalisent déjà des millions d’inscrits, alors que ces dernières ne semblent pas changer grand chose à la situation démographique du pays. Désespéré, le gouvernement de Tokyo avait tenté le lancement de l’application après l’échec d’un autre dispositif créé mi-2024 : un service de rencontres matrimoniales au sein des collectivités.