L’accusé James Testa a poursuivi son témoignage pour une deuxième journée consécutive lors de son procès. Visé par une trentaine de chefs d’accusation, notamment d’agression sexuelle, traite de personnes, harcèlement criminel et de menaces, il s’est présenté lui-même comme une victime de ce qui se vivait dans la maison.

James Testa a qualifié à plusieurs reprises la situation dans sa maison comme étant invivable lors de son interrogatoire mardi.

Il a nié tout ce qui lui a été reproché jusqu’à maintenant. Il assure n’avoir agressé personne et ne pas avoir retenu de locataires contre leur gré alors que de présumées victimes ont affirmé le contraire.

Tu es libre de venir à la maison, de partir de la maison, il n’y avait aucune interdiction, a-t-il mentionné lors de son interrogatoire.

Il s’est de nouveau présenté comme celui qui voulait aider son prochain. James Testa dit avoir accueilli chez lui toutes ces personnes afin de les aider, pour les empêcher de se retrouver à la rue dans certains cas.

James Testa a répété à plusieurs reprises que les conflits éclataient entre les locataires et que la situation était parfois incontrôlable. Il dit avoir tout de même permis à ces personnes de demeurer chez lui, afin de les aider.

James Testa mentionne avoir été victime, lui-même, de violence physique de la part d’une locataire à qui il reprochait d’avoir dégradé l’ambiance dans la maison.

Sans être méchant, on marchait comme sur des mines, on ne savait jamais quand ça allait sauter dans la maison. Pourquoi? Moi je ne sais pas, mais j’ai tout essayé de faire en mon pouvoir pour l’aider, dit-il en faisant référence à une présumée victime en particulier.

C’était rendu invivable, j’étais épuisé, stressé, j’étais sur les nerfs 24 heures sur 24, j’étais impuissant devant tout ça. En dernier pour moi, ce n’est plus vivable, je n’aurais pas souhaité ça à mon pire ennemi, mais je ne voulais pas non plus la mettre dehors, car c’est un être humain, j’ai essayé de l’aider, a-t-il mentionné.

James Testa assure que ce sont toujours les locataires entre eux qui se sont infligé des blessures. Il a notamment cité les défis qui devaient être relevés par certains, notamment de s’insérer des objets dans des parties intimes. De présumées victimes ont témoigné pour leur part que c’est James Testa qui choisissait ces défis.

James Testa a été arrêté le 14 décembre 2022 à l'âge de 54 ans. (Photo d'archives)

Photo : FACEBOOK/OUTLAWS66

J’ai trouvé ça vraiment pas correct. Un moment donné, je me suis levé, je suis parti dans le garage, je trouvais que ça n'avait pas d’allure. Je demandais souvent d’arrêter ça. Quand j’essayais de mettre fin à ça, ils perdaient le contrôle. Moi je partais toujours dans le garage, je trouvais ça épouvantable, dit-il.

De présumées victimes ont témoigné en début de procès qu’ils pouvaient manger seulement une fois par jour pour le souper alors que James Testa pouvait manger à sa guise toute la journée. L’accusé assure pour sa part que tous les locataires pouvaient prendre des collations ou repas à toute heure de la journée.

Concernant le fait que de présumées victimes ont témoigné ne pas pouvoir se laver régulièrement en raison du manque d’eau, il a admis que la quantité d’eau était limitée dans la maison en raison de problématiques avec le puits et que l’eau chaude pouvait manquer à l’occasion. Il croit tout de même que tout le monde pouvait se laver une fois par jour si nécessaire.

Début du contre-interrogatoire

L’avocate du Directeur des poursuites criminelles et pénales, maître Andrée-Anne Gagnon a débuté mardi après-midi le contre-interrogatoire de James Testa.

Elle a questionné l’accusé concernant toutes les personnes ayant demeuré à son domicile entre 2005 et 2022. Plus de 20 personnes y ont vécu. Il y avait jusqu’à 14 personnes qui vivaient dans la maison en même temps lors des dernières années.

Il a précisé que certaines personnes n’avaient pas de chambres et dormaient sur des matelas gonflables. Près d’une dizaine d’animaux vivaient aussi à la maison.

Il confirme qu’une bonne partie des locataires l’appellent papa même s’il n’est pas leur père. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ils m’appelaient comme ça, dit James Testa lorsque questionné par maître Gagnon.