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Isabelle Autissier : « L’océan, c’est ce qui fait la vie sur Terre »

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Isabelle Autissier est la première femme à avoir bouclé un tour du monde en solitaire à la voile. Forte de 20 ans d’expéditions au contact des glaces, elle est un véritable témoin des conséquences du changement climatique sur l’écosystème marin. Dans son livre La Fille du grand hiver, publié le 7 mai 2025, elle présente le parcours hors du commun d’une exploratrice inuite du Groenland.

Première femme à avoir bouclé le tour du monde en solitaire à la voile, Isabelle AutissierIsabelle Autissier est une figure emblématique de l'océan. Elle est l'autrice de plusieurs livres dont le plus récent, La Fille du grand hiver, présente une biographie inspirante d'Arnarulunguaq, une Groenlandaise ayant marqué l'histoire. 

Futura : Récemment, vous avez publié La Fille du grand hiver, une biographie romancée de la vie inspirante d’Arnarulunguaq, une Groenlandaise du XXe siècle. Pourquoi ce choix ? 

Isabelle Autissier : Je pense que Arnarulunguaq est une personne absolument exceptionnelle, avec un parcours incroyable. Au départ, Arnarulunguaq est une Inuite destinée à être la femme d'un chasseur de phoque. Elle échappe à la mort lors de son enfance et, un jour, elle rencontre un ethnologue danois et part trois ans en expédition avec lui dans le nord du Canada. C'est quelque chose d'inédit et extraordinaire pour une femme à cette époque. Pour moi, Arnarulunguaq est un modèle, un bel exemple. 

Futura : Vous avez été la première femme à boucler un tour du monde en solitaire à la voile en 1991, est-ce significatif pour vous de montrer que les femmes ont, elles aussi, leur place dans des univers longtemps réservés aux hommes ? 

Isabelle Autissier : Vous savez, pendant très longtemps, les femmes portaient malheur sur les bateaux puisqu'il existait cette idée qu'au fond, les hommes se mariaient avec la mer. Mais je crois que pour moi, comme pour Arnarulunguaq, les filles peuvent arriver à leur but du moment où elles en ont l'envie, la volonté et qu'elles fournissent le travail nécessaire. Petit à petit, les femmes naviguent, elles sont marins, pêcheurs, elles sont sur des cargos ou des bateaux de course ou encore dans la marine nationale.

“À aucun moment, je ne me suis demandé si j’avais le droit ou pas juste parce que j’étais une femme”

Personnellement, à aucun moment, je ne me suis demandé si j'avais le droit ou pas juste parce que j'étais une femme : j'avais ce rêve depuis toute petite, ce désir profond alors j'ai travaillé encore et encore. C'est toujours bien d'avoir des exemples comme Arnarulunguaq justement, pour s'en inspirer et avoir la preuve que c'est possible.

Futura : Arnarulunguaq est donc partie du Groenland pour aller au Canada en passant par des étendues de banquise et de glace de mer. Vous-même, après 20 ans passés au contact des glaces en tant que navigatrice, comment avez-vous vu évoluer les paysages ? 

Isabelle Autissier : Les pôles se réchauffent d'une manière trois fois plus rapide que chez nous, alors beaucoup d'éléments sont modifiés à cause du dérèglement climatique. Quand j'ai une carte des années 1960, 70 ou 80, que je dois faire 15 kilomètres de plus avant de trouver le fond du glacier et que celui-ci est devenu marron, couvert de cailloux à cause de la fontefonte, on se dit qu'il y a un problème. Du fait du recul des glaciers, de petits îlots enchâssés dans la glace deviennent des îles et le pergélisol - le sol gelé en permanence - fond et s'écroule sur lui-même ce qui crée un paysage marqué par de nombreux trous, comme si des bombes étaient tombées.  

Futura : Quelles sont les conséquences de tels changements ? 

Isabelle Autissier : À cause de la fonte des glaces, il y a une montée du niveau marin, ce qui entraîne la disparition de nombreuses étendues de sable ou l'effondrementeffondrement de falaises. Celles-ci sont pourtant importantes pour certaines espèces d'êtres vivants. La fonte des glaces impacte aussi la vie de certains peuples. Au Groenland par exemple, des petits villages sont complètement isolés en hiver. Avant, ils pouvaient traverser les glaces avec des traîneaux ou des scooters des neigesscooters des neiges pour aller dans un village proche ou à la ville pour des soins, ce qui n'est désormais plus possible toute l'année. Il y a aussi ce qu'on ne voit pas. La température des océans a augmenté de presque un degré. De ce fait, l'océan perd de l'oxygène, ce qui peut entraîner la mort de nombreux êtres vivants marins. 

Futura : Est-ce que pour agir, il faudrait s’inspirer de la relation particulière qu’entretiennent les Inuits avec la nature que vous abordez dans votre roman ?

Isabelle Autissier : Tout d'abord, il faut se souvenir que l'océan, c'est ce qui fait la vie sur TerreTerre, il régule la température de la planète à travers les courants et d'autres phénomènes, il apporte de la nourriture à près de 3 milliards d'êtres humains, il absorbe une partie de nos gaz à effet de serregaz à effet de serre et nous fournit la moitié de l'oxygène que nous respirons.

“L'océan, c'est ce qui fait la vie sur Terre”

Les Inuits, comme d'autres peuples autochtones, sont assez inspirants dans leur rapport à la nature. Pour eux, ils font partie de la nature, c'est pour cette raison qu'ils la respectent et l'aiment. Mais nous, c'est quelque chose que l'on a oublié. On considère que la nature est un objet et que les animaux sont des objets et que l'on peut les utiliser comme on veut. Mais ce sont des êtres vivants avant tout. Alors oui, revenir à cette idée que nous sommes une multitude d'espèces vivantes qui partageons cette planète pourrait nous aider à changer nos comportements et à plus respecter la nature.

Mais le plus important, c'est d'agir ensemble. Je pense que faire tout seul, ce n'est pas possible. Vu l'ampleur du problème, c'est d'ailleurs totalement impossible. Alors, même si ce n'est pas facile, agir ensemble est un appel à la vie. D'autant qu'on sait désormais que quand on fait ce qu'il faut, ça marche.

La vie a une force incroyable et on n'arrête pas de lui taper dessus avec la pollution, le réchauffement, la surpêchesurpêche... Mais quand on arrête de lui taper dessus, elle se régénère.

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