Ingénieure municipale le jour, chorégraphe le soir, Noor Tajik transpose la rigueur de son métier dans l’univers de la danse. Pour cette artiste de Regina, ses deux vocations ne s’opposent pas : elles se complètent et se nourrissent mutuellement.

Selon Noor Tajik, ces deux activités, bien que très différentes, exigent une attention rigoureuse aux détails ainsi que la capacité de rectifier la moindre erreur.

Un sens du détail qui, selon elle, fait toute la différence.

Je dis toujours aux gens que je suis une bonne chorégraphe parce que je suis une bonne ingénieure.

Dans le cadre de son travail de chorégraphe, qu’elle exerce en parallèle de sa carrière d’ingénieure, Noor Tajik a eu l’occasion de voyager et de collaborer avec des artistes influents, dont le chanteur, acteur et producteur indien Diljit Dosanjh, ainsi que Parth Dani, fondateur de la Bollywood Dance School Canada.

Elle a également travaillé avec ce dernier à la réalisation d’un vidéoclip pour l’artiste de rap pendjabi Sultaan.

Même si je suis ingénieure à temps plein et que j’ai beaucoup d’autres engagements, la danse m’apporte une vraie joie. Il y a aussi ce sentiment de nostalgie qui me pousse à continuer.

Noor Tajik a grandi à Mississauga, en Ontario, où elle a appris plusieurs styles de danse, dont le hip-hop, l’Afrobeat, l’Afro house et le dancehall.

Mais la musique de Bollywood a toujours fait partie du décor, ses parents, originaires du Pakistan, ayant veillé à préserver cette dimension culturelle au sein du foyer.

Après avoir déménagé à Regina, Noor Tajik a pris goût à l’enseignement de la danse, ce qui l’a progressivement menée à passer de la pratique à la chorégraphie pour d’autres danseurs.

Photo : Heidi Atter/CBC

Lorsqu’elle a commencé ses études à l’Université de Regina, la danse lui a permis de créer des liens avec la communauté locale. Peu à peu, elle est passée de la pratique à l’enseignement, puis à la chorégraphie.

La danse l’a aussi aidée à atténuer le sentiment de dépaysement et d’isolement qu’elle a ressenti après son déménagement.

Aujourd’hui encore, l’équilibre entre sa carrière en ingénierie et sa passion pour la chorégraphie demeure, pour elle, une source de satisfaction.

Noor Tajik répète actuellement avec la danseuse Tessa Rae Kuz une chorégraphie qui sera présentée le 25 mai à Regina, dans le cadre d’une soirée dédiée à la musique classique sud-asiatique, à l’occasion du Mois du patrimoine asiatique au Canada.

Noor Tajik, à gauche, et Tessa Rae Kuz répètent ensemble une danse aux studios Collective Dance de Regina. Noor Tajik concilie ses passions de danseuse et de chorégraphe avec son travail d’ingénieure.

Photo : Radio-Canada / Janani Whitfield/CBC

Tessa Rae Kuz indique que travailler avec NoorTajik lui a permis de découvrir des rythmes, des sons et des pas complètement absents de [sa] formation en danse .

Selon elle, cette collaboration enrichit non seulement sa pratique artistique, mais contribue aussi à un échange culturel plus large.

Je pense que partager des danses et pouvoir échanger entre cultures, c’est très puissant.

De son côté, Noor Tajik observe une réelle ouverture à la fusion et au croisement des styles de danse.

Si elle aime collaborer avec des artistes comme Tessa Rae Kuz ou Parth Dani, elle peut aussi compter sur le soutien indéfectible de ses parents, qui n’hésitent pas à lui donner leur avis sur ses chorégraphies ou le choix des musiques.

Noor Tajik se dit reconnaissante envers eux, car ils lui ont permis d’explorer librement sa créativité et de donner libre cours à sa passion.

Avec les informations de Janani Whitfield