Dans la mesure où l’insomnie et autres troubles du sommeil concernent de nombreuses personnes aux quatre coins du monde, l’usage des somnifères est très commun. Seulement voila, ces substances ne sont pas sans risques, comme l’indique une récente enquête du magazine 60 millions de consommateurs.
Un mauvais usage encore trop fréquent
Populairement qualifiés de somnifères, les hypnotiques sont une classe de médicaments comparables aux sédatifs, dont l’indication concerne les troubles du sommeil tels que l’insomnie, entre autres. Parmi les somnifères les plus fréquents, nous retrouvons les benzodiazépines – par exemple le diazépam et le lorazépam – ceux-ci renforçant l’action de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Il s’agit d’un neurotransmetteur inhibiteur du cerveau réduisant l’activité cérébrale et favorisant ainsi le sommeil.
Le 20 mai 2025, le magazine 60 millions de consommateurs a interrogé Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil et fondatrice du Réseau Morphée. L’intéressée a expliqué que malgré la controverse autour de ces médicaments, ceux-ci restent utiles. En réalité, les polémiques résultent d’un mauvais usage encore trop fréquent.
Les benzodiazépines sont les somnifères les plus décriés et pour preuve, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment communiqué sur leur bon usage. Or, parmi les recommandations concernant ces produits, il est possible de citer la durée maximale de traitement. En effet, la prise de ces médicaments ne doit pas dépasser trois semaines, le but étant d’éviter la dépendance. Malheureusement, nombreuses sont les personnes à ne pas respecter cette durée.

Utiles seulement dans certaines situations
Il est important de rappeler qu’en général, la prise de somnifères n’est pas le premier recours à considérer. En effet, les personnes touchées doivent tout d’abord réfléchir aux causes de leur trouble du sommeil et modifier leur hygiène de vie, par exemple au moyen d’une thérapie comportementale et cognitive (TCC).
Les somnifères interviennent ensuite dans certaines situations, notamment lorsque la TCC ne donne pas satisfaction et que la personne souffre d’insomnie chronique, c’est à dire plus de trois épisodes par semaine depuis plus de trois mois. Ces médicaments peuvent aussi se montrer utiles suite à un stress important (ou un choc) en lien avec la vie privée de la personne, un événement à l’origine de l’apparition d’une insomnie aiguë et soudaine ou de l’aggravation d’une insomnie chronique déjà présente.
Sylvie Royant-Parola insiste sur le fait qu’en aucun cas, les somnifères doivent se substituer à une réflexion personnelle des individus quant à leur relation avec le sommeil. De plus, ces médicaments ne doivent pas empêcher ces mêmes personnes d’identifier certaines maladies associées aux troubles du sommeil, notamment les jambes sans repos et l’apnée du sommeil. En somme, les somnifères peuvent soigner l’insomnie mais il est nécessaire de garder en tête qu’ils ne peuvent en guérir la cause.