NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Le psychiatre qui a évalué Steeve Gagnon, l’auteur présumé de l’attaque d’Amqui, a indiqué devant les membres du jury que l’accusé était aux prises avec « des idées délirantes de nature paranoïde de manière chronique ». L’expert a toutefois conclu, dans son rapport, qu’il ne pouvait lier ces troubles psychotiques avec les événements du 13 mars 2023.
Le Dr Samuel Gauthier a soulevé l’hypothèse que Steeve Gagnon présentait un trouble délirant de nature persécutoire. L'accusé croyait notamment qu'on ne voulait pas l'aider et que tous les médecins étaient contre lui, peut-on lire dans son rapport.
Bien que M. Gagnon affiche au long cours ce qui semble être des symptômes de nature psychotique, il nous est impossible de les lier aux événements s’étant produits le 13 mars 2023, conclut le psychiatre légiste dans son rapport.
On peut également lire, dans le document déposé par la défense, que si l’accusé est malade, son état n’était pas assez sévère pour altérer son appréciation de la nature de ses gestes.
L’état de désorganisation de la pensée ne semblait pas assez suffisant pour l’empêcher d’ailleurs de faire ses démarches en lien avec le chômage, et tout autre rendez-vous médical, tel que rapporté dans les dossiers médicaux, écrit Dr Gauthier dans son rapport.

Les dernières semaines du procès de Steeve Gagnon ont permis d’établir que Steeve Gagnon souffrait de maux de dos et qu’il était dans une situation précaire financièrement. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Luc Paradis
Le psychiatre a également témoigné que lors de sa rencontre avec Steeve Gagnon, le 30 septembre 2024, l’homme était plus calme et moins envahi que ce qu’il a observé en cour mercredi et jeudi, lors de son témoignage.
Il a dit constater plus de colère et d’irritabilité, et un relâchement des associations entre les idées, pire que celui que le psychiatre avait noté à l’automne.
Amnésie confirmée, ou simulée?
Quant à l’évolution du témoignage de l’accusé sur les événements, entre le 14 mars 2023 et aujourd’hui, le psychiatre légiste estime qu’elle pourrait s’expliquer par une dissociation traumatique, selon ce qu’a décrit Steeve Gagnon.
En contre-interrogatoire mercredi matin, l’accusé parlait des coups de volant qu’il avait faits pour éviter des véhicules et ce qu’il avait vu et entendu pendant les collisions.
Le procureur de la Couronne a fait jouer quelques extraits de l’interrogatoire de Steeve Gagnon avec les policiers, le lendemain des événements, pour montrer que l’homme disait alors ne se souvenir de rien.

Les procureurs de la Couronne dans le dossier de Steeve Gagnon, Me Simon Blanchette et Me Jérôme Simard. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant
Aux yeux du Dr Samuel Gauthier, qui a témoigné par visioconférence jeudi après-midi, il est possible que Steeve Gagnon ait été traumatisé par le drame.
À la longue, les gens finissent par se souvenir de nouveaux éléments [...]. Cette évolution des souvenirs pourrait être expliquée par dissociation traumatique.
En contre-interrogatoire, Me Jérôme Simard, de la poursuite, a confirmé auprès du témoin que l’observation de l’amnésie chez un patient se basait sur des éléments autorapportés, donc basés uniquement sur ce que le patient mentionne.
Le procureur a demandé au psychiatre s’il était facile de simuler l’amnésie, dans ce contexte. Le témoin a par la suite expliqué qu’une amnésie simulée pouvait être repérée lorsque le récit d’un patient évolue de façon incohérente au fil du temps, avec des éléments qui apparaissent puis disparaissent à nouveau dans les souvenirs relatés.
Le psychiatre a ensuite convenu que plusieurs rencontres avec un patient étaient nécessaires pour confirmer qu’il souffrait bien d’amnésie, sans la simuler. Dans son cas, Dr Gauthier n’a rencontré Steeve Gagnon qu’une seule fois, 18 mois après les événements, indique-t-il.
Le témoin précise toutefois qu’il a produit son rapport à la lumière du dossier d’enquête, de la vidéo de l’interrogatoire de Steeve Gagnon au lendemain des événements, des dossiers médicaux et de vidéos publiées sur TikTok.

Le contre-interrogatoire de la Couronne avec le psychiatre se poursuivra vendredi avant-midi au palais de justice de Rimouski.
Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon
Le procureur de la Couronne a ensuite confirmé auprès du témoin que lorsqu’un geste est prémédité, les études rapportent moins de cas de dissociation par amnésie.
Me Jérôme Simard a également souligné qu’une personne vivant avec un trouble délirant peut fonctionner de façon sociale, peut être fonctionnelle, faire ses demandes de chômage normalement et demander des soins pour des problèmes de santé, même si elle a des troubles délirants sur des sujets précis, ce que le psychiatre a confirmé.
Le psychiatre a par ailleurs convenu qu’il n’avait pris connaissance des vidéos de Steeve Gagnon évoquant une tuerie de masse dans trois cours d’école d’Amqui que cette semaine, alors que son rapport était déjà écrit.
Quand vous rencontrez monsieur [Steeve Gagnon] le 30 septembre, vous ne savez pas que ces vidéos existent, a suggéré le procureur. Non, a confirmé le Dr Gauthier, ajoutant toutefois que ce nouvel élément ne changeait pas vraiment quelque chose par rapport à sa responsabilité criminelle.
Le contre-interrogatoire de la Couronne avec le psychiatre se poursuivra vendredi avant-midi au palais de justice de Rimouski.
Les audiences ont par ailleurs dû être interrompues par deux fois jeudi matin au palais de justice de Rimouski à la suite des dérapages de l’accusé.
Qu’ils me câlissent 25 ans, je m’en tabarnak, a ragé Steeve Gagnon debout dans le box des accusés. En plein contre-interrogatoire, il a lancé qu’il se moquait de l’issue du procès, et que tout ce qu’il voulait, c’était d’aller se faire opérer au dos.