Language

         

 Publicité par Adpathway

Ils ont commencé par manger nos déchets : l’incroyable histoire de la domestication du cochon révélée par leurs dents

2 week_ago 24

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

On les imagine aujourd’hui dans des élevages ou dans nos assiettes, mais les cochons n’ont pas toujours été les compagnons familiers de l’humanité. Il y a plus de 8 000 ans, en Chine, certains sangliers sauvages ont commencé à se rapprocher des humains. Pas par soumission ou par nécessité agricole, mais… pour fouiller dans nos ordures. Et cette attirance pour nos restes pourrait bien être le premier pas vers leur domestication. C’est ce que révèle une nouvelle étude fascinante publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, qui explore les débuts de cette cohabitation à travers une source surprenante : le tartre dentaire.

Du sanglier au cochon : un mystère vieux de millénaires

La domestication du cochon (Sus scrofa domesticus) est l’un des tournants majeurs de la révolution néolithique. Pourtant, comprendre comment et quand les humains ont transformé le sanglier sauvage en animal domestique n’est pas si simple. Jusqu’ici, les archéologues se basaient principalement sur les ossements pour repérer des changements morphologiques : corps plus petits, dents réduites, comportements moins agressifs. Mais ces modifications apparaissent souvent tard dans le processus.

Et si les premiers indices ne se cachaient pas dans les os… mais dans les dents elles-mêmes ?

Manger comme un humain (sans l’être)

Une équipe dirigée par le Dr Jiajing Wang (Dartmouth College) a mené des analyses inédites sur des restes de porcs retrouvés sur deux anciens sites néolithiques chinois : Jingtoushan (datant de 8 300 à 7 800 ans) et Kuahuqiao (entre 8 200 et 7 000 ans). Leur approche ? Scruter le tartre dentaire fossilisé, cette plaque minéralisée qui se forme au fil de la vie de l’animal.

Résultat : dans la bouche de ces porcs vieux de plusieurs millénaires, les chercheurs ont découvert… des granules d’amidon, vestiges de riz, d’ignames et d’un mystérieux tubercule non identifié, tous cuits. Or, les porcs ne cuisinent pas. S’ils ont mangé de la nourriture préparée, c’est qu’elle venait des humains.

Autre découverte étonnante : des œufs de parasites humains (notamment Trichuris trichiura, le trichocéphale), présents dans 16 des spécimens analysés. Ces œufs ne peuvent apparaître que si les porcs ont ingéré de la matière fécale humaine, ou de l’eau et des aliments contaminés. En clair, ces porcs partageaient le même environnement — et parfois les mêmes repas — que les hommes.

porcs sangliers Le sanglier (Sus scrofa). Crédit photo : Elşad İbrahimov

Quand le sanglier s’installe au village

Ce portrait suggère un scénario captivant : certains sangliers sauvages, naturellement moins agressifs que leurs congénères, se seraient aventurés près des premières colonies agricoles à la recherche de nourriture facile. Les déchets humains — épluchures, restes de cuisson, excréments — offraient une source d’énergie accessible. Ces animaux n’étaient pas encore domestiqués, mais ils toléraient la présence humaine.

Ce comportement opportuniste, connu des chercheurs sous le nom de voie commensale, est déjà documenté pour d’autres espèces domestiquées (comme les chiens ou les chats). Dans ce processus, ce n’est pas l’humain qui « dompte » l’animal, mais l’animal qui choisit — pour sa survie — de s’approcher de nous.

Avec le temps, la sélection naturelle favorise les individus moins peureux, plus sociables, qui vivent mieux à proximité de l’homme. Les changements comportementaux précèdent alors les transformations physiques : le cerveau rétrécit, le corps devient plus petit, et les dents s’usent différemment. L’équipe du Dr Wang a d’ailleurs remarqué que certains spécimens présentaient des dents similaires à celles des porcs domestiques modernes.

Une cohabitation qui change tout (même la santé)

Mais cette promiscuité avec les humains n’était pas sans conséquences. La présence de parasites humains dans les dents des porcs suggère que la domestication précoce n’était pas seulement un phénomène économique ou agricole, mais un tournant sanitaire. La vie commune favorise la transmission croisée de maladies, un phénomène qui allait devenir central dans l’évolution des sociétés sédentaires.

Ce que nous révèle le tartre… et pourquoi c’est important

Cette étude illustre brillamment l’intérêt de nouvelles méthodes archéologiques fondées sur les biomarqueurs invisibles à l’œil nu. En analysant ce que mangeaient les porcs il y a des millénaires, on reconstitue les premiers pas de la cohabitation homme-animal. Et surtout, on comprend que la domestication n’est pas toujours une volonté humaine, mais parfois un partenariat inattendu, né d’un tas de déchets.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway